10Partages. Par Louise Col Journaliste. Elle raconte son déni de grossesse sur Twitter, son post devient viral. Léa croyait rentrer aux
Pendant la nuit vous avez fait le plus étonnant des rêves. Vous avez rêvé de faire un deni de grossesse. La marque de ce rêve était bien présente en vous réveillant ce matin et vous désirez maintenant en connaître la signification. Comme l’a expliqué Sigmund Freud dans ses différents travaux, les rêves sont la voix d’accès à notre inconscient. Le subconscient possède un pouvoir très fort et inexploité par notre cerveau à l’état conscient. Tous les rêves ne sont pas à prendre au sens littéral mais ont cependant une symbolique bien plus complexes que ce que l’on peut penser. C’est pour cela que les thérapeutes s’en servent durant leurs séances avec leurs patients. Les comprendre les aident à mieux comprendre leurs patients et par conséquent leur permet de les aider à arranger leurs soucis. Comprendre vos rêves est par conséquant d’une importance vitale. Rêver de faire un deni de grossesse a donc une signification plus confuse que ce que vous tâcherons ici de vous fournir les différentes significations liée au fait de rêver de faire un deni de grossesseRêver de faire un deni de grossesse un besoin d’affectionRêver de faire un deni de grossesse confirme que vous avez besoin d’amour. Vous ressentez le besoin de caresses et de vous sentir important. L’isolation ne vous plaît pas. Rêver de faire un deni de grossesse renforce le fait que vous soyez une personne aimable qui a besoin de contact avec les autres. Vous aimez les effets de groupe et le sentiment d’ appartenir à une bande. Vous sentir apprécié vous sécurise et vous donne de l’assurance. De nature anxieuse et retenu, il vous arrive de vous enfermer sur vous-même lorsque vous n’êtes pas entouré de personnes généreuses. Être entouré de belles personnes est au cœur de votre fait de rêver de faire un deni de grossesse peut dévoiler que vous traversez une phase de plénitude sexuelle. Vous avez besoin de vous ouvrir et de vous amuser. Une trop grande conformité dans votre relation vous a fait perdre le goût du plaisir sexuel. Vous voulez vous reconnecter à vos ressentits et à votre corporalités. Cela indique aussi un léger manque d’assurance. Rêver de faire un deni de grossesse veut dire que vous ressentez le besoin de vous de faire un deni de grossesse un couple en périlRêver de faire un deni de grossesse indique que votre couple ne va pas trés bien. Dès les débuts de votre histoire vous avez été habitué à vivre les choses intensément. Désormais tout vous semble plus plat. De nature vive, complexe et créative, vous vivez mal ce changement. Vous avez le sentiment d’avoir fait quelque chose de mal mais sans complètement en être sûre et certain. Vous craignez de perdre votre compagnon et de vous retrouver seul. Etant assez pudique et dominateur, vous auriez énormément de mal à accepter cette vous êtes seul, rêver de faire un deni de grossesse indique que vous manquez d’assurance lorsque il s’agit de séduire. Vous avez peur de faire le 1er pas. Terrifié à l’idée de prendre un refus, vous aimez mieux jouer l’indifférence et garder le contrôle de la situation. Votre charme n’est cependant plus à vérifier. Stricte, craintif et pragmatique vous êtes incapable de vous laisser aller. Vous risquez de rater une belle histoire si vous restez dans une attitude de faire un deni de grossesse indique que vous allez faire face à un conflit au sein de votre famille. Dans votre famille, rien n’est simple. Des conflits internes viennent noircir le tableau. Vous pouvez ressembler à la famille parfaite mais peu de gens savent que vous traversez comme tout le monde des difficultés. Vous avez par moments du mal à parler ouvertement de peur de scandaliser les autres. De nature délicate et aimable, vous êtes prêt à vous sacrifier pour rendre les autres heureux . Néanmoins tout le monde ne sait pas l’apprécier. Vous cumulez de l’amertume qui pourrait finir par éclater et causer un affrontement. Spontané, valeureux et sensible, vous ressentez le besoin d’exprimer vos ressentits et de communiquer. Vous ressentez le besoin de voir la famille comme un endroit d’apaisement et de sérénité où vous avez l’impression d’être écouté et vivant.
Pourquoiun déni de la mise en désespérance des jeunes par le système éducatif ? La réforme du collège est justifiée par la nécessité que tous les jeunes aient les compétences et
Émergence du tableau clinique1Les cas cliniques de déni de grossesse sont observés et connus depuis longtemps, bien que n’étant pas nommés ainsi. Dans la littérature française, Naima Grangaud 2002 a réalisé un historique concernant l’apparition de cette entité, complété ensuite par Laurence Carlier 2009 [4]. 2Dès 1681, le Dr. François Mauriceau gynécologue postule que la ?méconnaissance?» d’une grossesse peut exister et être induite par des saignements menstruels persistant au cours de celle-ci. Les toutes premières descriptions de grossesses non reconnues comme telles sont rapportées par Estienne Esquirol en 1838, chez des patientes présentant des troubles psychiques. Cet auteur expose le cas d’une jeune femme ayant accouché dans les latrines et tué son enfant de plusieurs coups de ciseaux. L’absence de réaction de regret et le refus de s’alimenter de la jeune femme questionnent particulièrement cet auteur qui parlera d’un accès de délire au décours de l’accouchement. 3Son élève Louis-Victor Marcé mentionne, vingt ans plus tard, dans son Traité de la folie des femmes enceintes, des nouvelles accouchées et des nourrices, les grossesses ?ignorées?», en les distinguant des grossesses dissimulées. Cependant, ces cas cliniques sont à l’époque associés à une pathologie mentale en particulier dans le cas des psychoses à caractère hallucinatoire et ne sont pas davantage étudiés. Marcé distingue néanmoins les grossesses dissimulées, car socialement réprouvées, des grossesses ignorées associées à la pathologie. 4Le Dechambre dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, en 1865, consacre plusieurs chapitres à la question des ?grossesses méconnues?». Il admet que des grossesses puissent être ignorées des médecins mais non des femmes elles-mêmes. Il s’agit pour lui plutôt d’une dissimulation de grossesse. En arrière plan, on note la question de la responsabilité des femmes infanticides, qui à cette époque risquent la peine capitale. Auguste-Ambroise Tardieu médecin légiste criminologue, en 1874, rapporte lui aussi des situations similaires de grossesses méconnues, avec le même point de vue, c’est-à-dire une remise en cause du discours de ces femmes. 5La même année, une étude de cas est pourtant publiée par Isham. Il propose l’hypothèse suivante? ?Il n’est peut-être pas rare qu’une grossesse se développe jusqu’à l’accouchement chez un sujet qui n’en a pas conscience.?» Il est donc le premier à postuler la possible non-conscience de la femme au sujet de sa propre grossesse. 6Proposée par Gould en 1898, arrive dans la littérature l’appellation de ?grossesses inconscientes?», dans une tentative de dégager une entité clinique spécifique. Il se réfère à une étude portant sur 12 cas et conclut en termes épidémiologiques qu’il s’agit de ?femmes primipares ou multipares, jeunes ou d’âge mûr, la plupart mariées et exemptes de pathologie mentale identifiée, qui n’ont pas conscience de leur grossesse et prennent leur accouchement pour des crises de coliques?». 7En 1900, Paul Brouardel médecin légiste développe dans l’un de ses livres un chapitre qui s’intitule? ?Une femme peut-elle être enceinte à son insu???» Il reconnaîtra que l’ignorance d’une grossesse est envisageable dans ?certaines conditions?» mais ne développera pas davantage la question. 8Enfin, Hélène Deutsch, dans son ouvrage sur la psychologie des femmes 1949, cite des cas de femmes qui ?nient leur grossesse en toute bonne foi?» et chez lesquelles ?la maternité biologique ne mène pas à l’esprit maternel ». Toutefois, elle non plus n’approfondira pas ses clinique du déni de grossesse9L’entité clinique du déni de grossesse voit le jour dans la littérature psychiatrique tardivement, dans les années 1970 Bécache, 1976. En suivant l’évolution chronologique des réflexions autour de cette entité clinique, le premier article paraissant sous cette dénomination rapporte l’étude de cas d’une femme souffrant de schizophrénie. C’est dans la littérature française, dans un premier temps Bécache, 1976, que déni de grossesse et psychose apparaissent liés, ainsi que le suggèrent les publications anglo-saxonnes de la même époque Slayton, 1981. En opposition à cette hypothèse, dans les années 80, certains auteurs Berns, 1982?; Finnegan, 1982?; Milstein, 1983 rapportent des études de cas où le déni de grossesse semble être un événement isolé de tout autre antécédent psychiatrique ou psychopathologique, ce qui conduit certains à parler de trouble de l’adaptation Brezinka, 1994?; Spielvogel, 1995. Un parallèle est proposé entre cette forme de déni et celle qui est observée chez certains sujets, sans antécédent psychiatrique, lorsqu’apparaît le déni d’une maladie somatique grave Strauss, 1990. 10En 1991, Laura J. Miller et coll. insistent particulièrement sur la distinction entre déni de grossesse psychotique et non psychotique et proposent de faire figurer ?le déni de grossesse?» en tant que tel dans le DSM-4. Ceci n’aboutira pas. Klaus Beier et coll en 2006 tentent également d’inclure ce tableau clinique au sein des classifications internationales. Comme le montre donc un certain nombre d’auteurs Berns, 1982?; Finnegan, 1982?; Milstein, 1983?; Brezinka, 1994?; Wessel, 2002, le déni de grossesse pourrait se révéler lié à des troubles moins pathologiques qu’initialement énoncés. À cet effet, s’est créée l’AFRDG association française pour la reconnaissance du déni de grossesse fondée en 2007. Colloques et journées scientifiques s’organisent alors spécifiquement sur ce thème du déni de grossesse Bayle, 2009?; Seguin et coll, 2009. 11Actuellement, le déni de grossesse désigne ?par convention la non-reconnaissance d’une grossesse au delà du premier trimestre de grossesse et peut se prolonger jusqu’à l’accouchement et recouvrir ce dernier?» Grangaud, 2001. 12Considéré par grand nombre des auteurs notamment Dayan, Bonnet, Bayle, Marinopoulos comme un symptôme, Dayan 1999 le définit comme ?recouvrant un ensemble de configurations psychiques ayant en commun l’ambivalence du désir d’enfant?». Notons que cet auteur différencie le déni de grossesse de la dénégation où les femmes ont plus ou moins conscience de leur état gravide mais ne l’acceptent pas. 13Sophie Marinopoulos 1997 distingue le déni partiel et le déni total de grossesse où c’est l’accouchement qui permet la levée du déni. Selon elle, c’est le déni total qui peut inquiéter la vie de l’enfant, tandis que le déni partiel est plus mobilisé pour le protéger. Les mouvements fœtaux, même s’ils sont ressentis tardivement par la mère, participent à la dissolution du déni vers le 4-5e mois de grossesse, parfois au-delà. Une grande culpabilité apparaît alors à la levée du déni. La mère pense avoir mis la vie du fœtus en danger. L’étude de Christoph Brezinka 1994 illustre ce fait? sur 27 dénis de grossesse, 7 femmes ont pris conscience de leur grossesse à l’occasion d’une complication obstétricale mort in utero par exemple entre 21 et 26 semaines d’aménorrhée. L’auteur se demande si ces femmes se savaient enceintes tout en ne voulant pas l’admettre, tant que la grossesse se déroulait bien. 14La tendance actuelle est d’attribuer aux grossesses non reconnues comme telles le terme de ?négation de grossesse?» dans le cadre d’un fonctionnement psychique non psychotique, et celui de ?déni de grossesse?» pour parler de celles ayant une pathologie psychotique avérée ou découverte à cette occasion Bayle, Dayan. 15Pour tenter de trouver une dénomination en adéquation avec les conséquences du tableau clinique, Jean-Marie Delassus 2009 parle de syndrome de l’enfant invisible, où la femme, plutôt que de dénier sa grossesse, ?subit un aveuglement qui s’impose à elle?». Il semble que cette proposition suggère un rôle de l’enfant invisibilité dont on ne comprend pas très bien comment il pourrait y contribuer. Pour la majorité des auteurs, il s’agirait plutôt des conséquences de la position maternelle. L’hypothèse de Delassus aurait comme avantage de soulager le sentiment parfois très fort de culpabilité des mères ayant vécu cette expérience troublante ?C’est l’enfant qui était invisible, voila pourquoi je ne l’ai pas vu?». Elle aurait une valeur pour faciliter l’abord thérapeutique mais aucune pertinence heuristique. 16Christoph Brezinka 2009 évoque l’idée d’un ?middle knowledge?» connaissance intermédiaire qui serait un état psychologique se situant entre le savoir et le non-savoir. Jacques Dayan 2009 le rejoint. Il explique qu’à travers des entretiens répétés et prolongés avec une dizaine de femmes après un déni de grossesse total, une conscience partielle de la grossesse semble avoir été préservée sous la forme de rêves, d’émotions, de modifications de leurs habitudes de vie quotidienne notamment alimentaires, pratiques sportives, consommation d’alcool et de tabac. Il considère alors que la plupart des dénis de grossesse ne serait pas des ?dénis?» au sens psychanalytique freudien et qu’il serait davantage question de dénégation. Seuls les dénis de cas extrêmes de pathologies schizophréniques seraient à considérer véritablement comme de grossesse et mécanismes de défense17Pour mieux comprendre la différence proposée par les auteurs entre les négations et les dénis de grossesse, il peut être utile de revenir sur les définitions proposées de ces deux mécanismes du déni18Le déni est un phénomène bien connu en psychiatrie, toutefois il est difficile d’en donner une définition psychiatrique tant l’utilisation de ce terme est galvaudée. On retrouve souvent des définitions dans les articles scientifiques, mais elles ne sont pas référencées? ?Le déni est un phénomène de refus du patient de prendre en compte une part de la réalité?» Bardou et coll., 2006. Les auteurs utilisent plus souvent des vignettes cliniques pour illustrer le déni. 19La définition psychanalytique nous semble alors plus riche et plus développée, ce terme étant employé par Sigmund Freud dans un sens spécifique. Il s’agit d’un ?mode de défense consistant en un refus par le sujet de reconnaître la réalité d’une perception traumatisante, essentiellement celle de l’absence de pénis chez la femme. Ce mécanisme est particulièrement invoqué par Freud pour rendre compte du fétichisme et des psychoses?» Laplanche et Pontalis, 1967. Freud fonde sa théorie et conceptualise le déni à partir de l’absence de pénis chez la petite fille? ?Elle l’a vu, sait qu’elle ne l’a pas et veut l’avoir […] L’espoir de finir par avoir tout de même un jour un pénis et par là de devenir égale à l’homme peut se maintenir jusqu’en des temps invraisemblablement tardifs et devenir le motif d’actions singulières, incompréhensibles autrement?» Freud, 1925. Bernard Penot 1989 précise que pour Freud le déni n’apparaît pas au départ comme quelque chose d’anormal en soi, ni de pathologique dans la première enfance, mais que sa persistance au-delà de la période phallique, et notamment chez l’adulte, ferait courir des risques sérieux à l’économie psychique et constituerait un temps premier de la psychose. 20Freud 1927 relie ensuite cette notion à celle du ?clivage du moi?». Ce dernier permet de maintenir deux positions contradictoires, comme reconnaître une situation tout en la niant. Freud pose le ?clivage du moi?» comme donnée essentielle à la problématique du déni, c’est-à-dire la coexistence possible dans le psychisme d’au moins deux dispositions mentales incompatibles et non articulées l’une avec l’autre quant à leur signification? ?L’une tient compte de la réalité, l’autre dénie la réalité en cause et met à sa place une production du désir. Ces deux attitudes persistent côte à côte sans s’influencer réciproquement?» Laplanche et Pontalis, 1967. Freud 1927 désigne alors le déni comme étant le mécanisme en jeu dans le fétichisme. Le pervers dénie la non-possession de pénis de la femme, car si elle est châtrée, c’est sur son pénis à lui que pèse la menace de la castration. Il distingue alors les sorts respectifs faits à la représentation et à l’affect dans la constitution du fétiche chez le pervers. Alors que l’affect est refoulé, ?pour le destin de la représentation, il serait juste de dire en allemand Verleugnung déni?». Le déni porte donc sur une représentation, dans le cas de la perversion, celle de la castration féminine. Dans ce cas, c’est le terme de désaveu qui est parfois retenu, mais rarement dans la littérature française, contrairement à ?disavowal?» en anglais. 21Notons toutefois que Penot 1989 préconise d’utiliser le verbe désavouer » plutôt que dénier en français, chaque fois qu’il s’agit de désigner la non-prise en compte d’une donnée de réalité et de la signification qu’elle peut comporter. Cet auteur ajoute qu’il ne s’agit pas tant pour Freud ?d’envisager le déni comme déni de quelque chose ce qui ramènerait à une forme de négation, mais bien plutôt comme rapport de rejet entre deux parties clivées du moi, se disqualifiant mutuellement?». 22Alors que le déni dont parle Freud concerne une réalité externe, Cléopâtre Athanassiou 1986 nous rappelle que Melanie Klein introduit le déni dans le monde interne? ce qui est clivé, dénié, n’est plus seulement dehors mais dedans. 23Annie Roux 2004 ajoute que le déni peut aussi être déni de sens, ou d’absence dans certains deuils, ou encore il peut porter sur la différence des générations et même sur l’individuation. Il peut intéresser des qualités de l’objet, affects ou représentations. Il viserait à supprimer l’ dénégation est un ?procédé par lequel le sujet, tout en formulant un de ses désirs, pensées, sentiments jusqu’ici refoulé, continue à s’en défendre en niant qu’il lui appartienne?» Laplanche et Pontalis, 1967. Le déni est donc à différencier de la dénégation. Les auteurs notent une difficulté à traduire ce terme ?Verneinung?» en allemand, qui pourrait aussi être défini comme négation. C’est d’ailleurs cette terminaison qui est choisie par Laplanche pour le texte de Freud ?La dé-négation?» de 1925. Il s’agit, selon lui, d’ ?une manière de prendre connaissance du refoulé, de fait de la suppression du refoulement, mais certes pas une acceptation du refoulé […] c’est seulement l’une des conséquences du processus du refoulement qui est abolie, celle qui consiste en ce que son contenu représentatif ne parvienne pas à la conscience?». Donc, pour résumer plus clairement? ?La névrose ne nie pas la réalité, elle veut seulement ne rien savoir d’elle?; la psychose la dénie et cherche à la remplacer?» Freud, 1924.Mécanismes de défense25Jacques Dayan 1999 fait un inventaire des mécanismes de défense qu’il a repérés chez des femmes après le cinquième mois de grossesse, dans des formes mineures de négation de celle-ci? dénégation, annulation, refoulement, déni, pensée magique, déréalisation névrotique et psychotique. Ces mécanismes psychiques témoigneraient, selon lui, de l’ambivalence du désir et de l’incapacité de ces femmes à la gérer, accompagnant l’hostilité parfois refoulée à l’égard de l’enfant. 26À travers le discours de ses patientes, Dayan distingue donc? 27?– La dénégation dans une formulation telle que? “Je ne suis pas enceinte, je ne me suis pas rendue compte que j’étais enceinte”?;–?dénégation ou annulation dans une formulation telle que? “J’ai bien pensé que j’étais enceinte mais je n’y ai pas cru”?;–?Le refoulement dans une formulation telle que? “Je savais que j’étais enceinte mais je n’y pensais pas”?;–?Le déni dans une formulation telle que? “Je suis enceinte puisque vous me le dites”?;–?La pensée magique dans une formulation telle que? “J’étais persuadée que je ne pouvais pas être enceinte, que je ne pouvais avoir un bébé ou qu’il allait mourir, je n’en voulais tellement pas”?;–?La déréalisation névrotique ou psychotique dans une formulation telle que? “J’ai eu un bébé mais j’ai pensé que ça n’était pas le mien”.?» 28Dans la perspective de définir au mieux le déni de grossesse, il nous semble important de réexaminer les amalgames et les confusions retrouvés dans la littérature au sujet des liens et conséquences qui entourent ce tableau clinique et qui rendent encore plus difficile la compréhension des mécanismes et amalgames autour du déni de grossesse29Le déni de grossesse est à dissocier des grossesses cachées, du néonaticide et de l’accouchement sous de grossesse et grossesses cachées30Laurence Roubaud et coll. 2001 font un parallèle entre le déni de grossesse et les grossesses cachées, en soulignant leurs ressemblances et leurs différences. Ils rapportent la non-perception par l’entourage dans un cas comme dans l’autre. La grossesse ne serait pas perçue par les proches. Ces auteurs remarquent une forte absence de référence au conjoint dans le discours de la femme sujette au déni, en opposition avec celles ayant caché leur grossesse, où le partenaire est omniprésent. Le conjoint serait vécu comme un persécuteur, les mères étant persuadées qu’il réclamerait un avortement. Chez celles-ci, l’enfant est fortement investi, ?dans un climat de toute-puissance narcissique des mères?». 31Toujours selon Roubaud, ce sont les conséquences de cette grossesse, c’est-à-dire la venue de l’enfant et non la grossesse elle-même, qui sont déniées car impensables dans les grossesses dissimulées. 32Les femmes ayant caché leur grossesse semblent avoir des profils plus pathologiques que celles qui l’ont déniée, avec des antécédents psychiatriques. Dans leur article, Roubaud et coll. 2001 parlent de 10 patientes dont 7 psychotiques dont 6 schizophrènes, et 3 souffrant de syndromes dépressifs antérieurs à la et infanticides33La définition du néonaticide est précise? il s’agit du meurtre, par sa mère ou son père, d’un enfant né depuis moins de 24 heures. Ce terme a été employé pour la première fois par Phillip Resnick, en 1970. Sur une étude portant sur 168 cas d’infanticides, il dégage un profil de femmes néonaticides. Elles seraient majoritairement jeunes, non mariées, non psychotiques, ne présentant pas de pathologie psychiatrique diagnostiquée antérieurement ou au moment des faits. Resnick établit ainsi un lien entre néonaticide et déni de grossesse. Ce meurtre ne serait pas prémédité, il constituerait la seule manière, trouvée sur le moment, pour faire taire cette ?réalité hurlante et sidérante?» que représentent les cris du bébé. 34Le déni de grossesse a souvent été associé à l’infanticide dans la littérature Resnik, 1970?; Brozovsky, 1971?; Finnegan, 1982?; Green et Manohar, 1990. Selon certains auteurs, l’immaturité psychique des femmes néonaticides, surtout parmi les adolescentes, mobilise avec la grossesse des conflits et des angoisses qui peuvent conduire au passage à l’acte Dubé, 2003. Toutefois, il est important de noter que l’infanticide est l’issue la plus dramatique relevée dans les cas de déni de grossesse, mais qu’elle demeure relativement rare Dayan, 1999. En effet, si l’on retrouve un certain nombre de cas d’infanticide lié à un déni de grossesse, le déni de grossesse, lui, n’aboutit que dans des situations extrêmes à un sous X35Catherine Bonnet 1996 retrouve chez la grande majorité des femmes accouchant sous X un déni en début de grossesse. Selon elle, il semblerait y avoir une continuité entre celles qui accouchent sous X et celles qui tuent leur enfant nouveau-né? ?Plus le déni de la relation sexuelle a été massif, plus il recouvre durant la grossesse cet enfant preuve d’une relation sexuelle?; et plus grand est le risque infanticide à l’accouchement.?» Elle nous livre alors une analyse de ce qu’elle perçoit de leur fonctionnement psychique? ?Le fœtus a été investi comme la preuve d’une relation sexuelle qui doit être niée car le dévoilement du plaisir ressenti a fait ressurgir une expérience traumatique de leur enfance liée à la sexualité. Ce vécu du passé a fait effraction dans leur pensée lorsqu’elles se trouvaient confrontés à leur fœtus et a bloqué l’investissement du futur enfant réel. Aussi peut-on appeler ce dernier l’enfant impensable.?» L’accouchement sous X et l’adoption à la naissance constituent un cadre de prévention contre l’infanticide et l’abandon sauvage. De plus, elle considère la décision de ces femmes comme ?un geste d’amour?»? ?La capacité de renoncer à une filiation porteuse de maltraitance, pour protéger la vie et l’avenir d’un enfant, est un acte maternel.?» Bonnet voit une continuité entre les dénis de grossesse, l’accouchement sous X et l’infanticide, où la différence serait marquée par l’intensité du déni. Son travail a le mérite d’amener des pistes de réflexion autour des étiologies du déni de grossesse en lien avec la sexualité, mais souligne en revanche une psychogénèse unique, alors que les autres études mettent en lumière une pluralité des situations et des structures de personnalité. 36Tout comme Bonnet, Jacqueline Berns 1982 présente ses études de cas de déni de grossesse à travers des situations d’accouchement sous X. Elle propose un sens au déni? il aurait permis à ces femmes un détachement émotionnel à moins que l’on puisse parler d’un non-attachement à l’enfant ensuite donné à l’adoption. 37Ces hypothèses continuent d’alimenter aujourd’hui le débat législatif de l’accouchement sous X. Sa justification serait d’éviter les néonaticides et les infanticides grâce à cette possibilité pour les femmes. 38Les dénis de grossesse ne sont a priori pas liés à des maltraitances avérées ultérieures Bayle, 2005. Le traumatisme possible que représente la levée du déni serait susceptible d’inciter de manière défensive à une demande d’accouchement sous X Minjollet, 2010. 39Le déni de grossesse est donc une manifestation clinique polymorphe dans son expression. Les données épidémiologiques tentent de montrer qu’il existe de grandes variations au sein de cette épidémiologiquesPrévalence40Dans les études présentées dans le tableau ci-dessous tableau 1, les données épidémiologiques montrent que les femmes ayant présenté un déni de grossesse ne montrent aucune caractéristique spécifique en ce qui concerne leur âge, leurs catégories socioprofessionnelles, leurs niveaux d’études, leur statut marital et leur parité. Nous avons donc choisi de n’inclure que certains aspects des recherches retenues, ceux qui nous semblaient intéressants à confronter, afin de réaliser une analyse plus précise des données par l’augmentation du nombre de cas étudiés, comme dans le cadre d’une IConfrontation des données épidémiologiques concernant les troubles psychiques et la fréquence du déni de grossesseConfrontation des données épidémiologiques concernant les troubles psychiques et la fréquence du déni de grossesse41N’apparaissent donc dans ce tableau que les données concernant le type d’étude, le diagnostic et la fréquence afin d’avoir une lecture claire et globale. 42La prévalence retenue varie de 0,4‰ à 2,5‰ des naissances dans les pays représentés. Les recherches, qu’elles soient quantitatives ou qualitatives, montrent une grande variabilité diagnostique. Elles mettent en avant un éventail de troubles depuis l’absence de toute pathologie retrouvée souvent nommé ?trouble de l’adaptation?», jusqu’à la schizophrénie. 43Ces résultats sont issus principalement d’études européennes françaises, allemandes, autrichiennes, anglaises ou d’Amérique du nord Etats-Unis, Canada. Des chercheurs japonais Lee et coll, 2006 se sont aussi intéressés à la question par le bais du néonaticide. Cependant, à en croire les publications, les études au sujet du déni se déroulent pour une écrasante majorité dans les pays de grossesse et psychopathologie44Les premières publications sous l’appellation ?déni de grossesse?» nous exposaient des situations de déni psychotique de grossesse. Cette distinction est d’ailleurs encore actuellement très largement soulignée dans la littérature comme une mise en opposition entre déni de grossesse psychotique et non psychotique Miller, 1990. 45En revanche, les liens avec toute autre forme de psychopathologie restent flous et peu abordés. En effet, ces femmes sont très souvent rencontrées dans l’urgence, ce qui rend particulièrement difficile l’établissement d’un diagnostic. De plus, elles se montrent souvent fuyantes devant les propositions de soin. 46Des tentatives de rapprochement avec d’autres formes de troubles que la psychose ont été faites, par exemple, la conversion hystérique. Christophe M. Green et Savali Manohar 1990 décrivent une étude de cas pour laquelle ils concluent à une névrose hystérique de conversion cas de déni de grossesse suivi d’infanticide. Robert Kaplan et Therese Grotowski 1996, quant à eux, pensent que le mécanisme psychologique expliquant le mieux le déni de grossesse serait un trouble de conversion. Ils soulignent cependant le déclin de l’intérêt pour cette notion dans la littérature. 47Les données épidémiologiques décrivent un polymorphisme apparent concernant le diagnostic psychiatrique. La question du type de fonctionnement psychopathologique reste entière aujourd’hui. En effet, comment est-il possible qu’une femme qui semble ?saine d’esprit?» puisse avoir besoin de nier et de fermer les yeux devant un événement habituellement aussi visible et spectaculaire qu’une grossesse?? Considéré comme un symptôme pour les uns, ou comme une pathologie pour les autres, cet épisode de déni est-il ponctuel, n’entravant pas le fonctionnement psychique habituel, la relation avec leur enfant, ou au contraire traduit-il un trouble caractérisé ou du moins un fonctionnement psychopathologique spécifique?? 48Dans l’ensemble des études rapportées, les troubles psychiatriques rencontrés ne sont pas systématiquement retrouvés. Ainsi la relation entre la présence de troubles et la survenue d’un déni de grossesse ne peut-elle être prouvée Grangaud, 2001. En définitive, les écrits actuels notamment Bayle, 2009 tendent à monter que les négations de grossesse résultent de ?mécanismes psychiques?» cliniques49Des nombreuses observations cliniques ont été effectuées à but exploratoire. Ces illustrations visent à dresser des pistes de réflexion. 50Dans un premier temps, des situations combinant l’absence de communication verbale et une éducation particulièrement rigide ou défaillante ont été décrites. Elles sont peu fréquentes certes, mais peuvent conduire à réduire au silence toute évocation de la sexualité, et de ses conséquences. Les premières expériences sexuelles de ces femmes sont alors marquées par une grande méconnaissance de leur anatomie. Le lien entre la possibilité d’une grossesse et la relation sexuelle n’est pas établi ceci conduit à une situation paradoxale où aucune méthode contraceptive n’est utilisée malgré l’absence d’un projet d’enfant, bien que ce type de comportement ne soit pas spécifique aux dénis de grossesse, mais il s’agit de cas rares parmi les situations de déni Bayle, 2009. 51Grossesses hors-mariage, extra-conjugales ou adolescentes sont aussi représentées car elles génèrent, dans certains schémas familiaux, une culpabilité majeure pour la parturiente qui bouscule des normes établies. Toutefois, d’autres profils surprenants par leur contexte ?d’une banalité désarmante?», décrits par Marinopoulos 2009, viennent aussi compléter les observations cliniques. Elle rencontre dans la clinique des femmes dites ?sans histoires?», où le statut de normalité qu’elles ou leurs proches décrivent rend la situation de déni de grossesse encore plus surprenante. 52Certains auteurs ont tenté de dégager des ?portraits?» dominants, comme Grangaud 2001 dans un travail de thèse qui propose une classification des différents dénis rencontrés. Dans un cas, c’est la question du désir d’enfant qui est interrogée en lien avec la possibilité de filiation femmes dites stériles ou ménopausées, femmes adoptées ou ayant déjà abandonné un enfant, femmes ayant un vécu de perte ou de crainte de perte d’un enfant…. Dans d’autres cas, selon Grangaud, ce sont les relations sexuelles révélées par la grossesse qui mènent au déni éducation très rigide, ou vécu de violence sexuelle. 53Tous les auteurs se rejoignent pour dire qu’à l’égard de cette méconnaissance de l’état gravide s’installe ce qui a été nommé une ?complicité psychosomatique?», où les femmes ne présentent pas les signes habituels de la grossesse, comme si le corps se montrait complice du déni psychique? chez la plupart, l’aménorrhée n’est pas observable de part la présence de métrorragies?; le poids varie peu?; le volume abdominal et celui de la poitrine ne changent pas?; les nausées ne sont pas présentes?; les mouvements fœtaux ne sont pas perçus. Il semble d’ailleurs que la levée du déni, lorsqu’elle a lieu, amène à des réajustements très rapides entrainant notamment l’adaptation du corps et des perceptions à la réalité de l’état de grossesse. 54Dans les cas où les signes de la grossesse sont présents et perceptibles, les femmes interprètent ces manifestations de manière erronée et les rationnalisent manque d’exercice, repas trop copieux pour la prise de poids, gaz pour les mouvements du fœtus, soucis pour l’arrêt des règles…. Ces femmes présentent alors un corps ?enceint?» qui se doit donc d’être muet, une grossesse ?corporelle?» qui se fait seule ou presque, à l’intérieur du corps, à l’insu d’un psychisme aveugle et sourd qui surtout ne veut rien savoir d’une potentielle grossesse?; un corps et un esprit fonctionnant quasi-indépendamment l’un de l’autre, clivés. 55Par ailleurs, il semblerait que l’environnement des femmes dont la grossesse est déniée joue aussi un rôle dans l’installation de ce mécanisme. De façon caractéristique, il est fréquent que l’entourage dit n’avoir rien vu, comme si tous étaient frappés de cécité. Même les conjoints lorsqu’ils sont présents ne percevraient pas la grossesse. Colette Pierronne et coll 2002 observent que, dans tous les cas qu’ils ont rencontrés, les conjoints n’ont rien perçu et sont sidérés à la découverte de la grossesse. Leur étonnement est d’autant plus grand qu’ils n’étaient généralement pas hostiles à une naissance, voire qu’ils la souhaitaient. Ces auteurs parlent de ?contagion du déni?». Il faut cependant souligner que, dans les cas de déni, les conséquences physiques de la grossesse sur le corps sont tellement limitées que des médecins généralistes eux-mêmes peuvent se tromper. Ainsi, plusieurs de ces femmes, alors qu’elles étaient enceintes, ont-elles consulté des médecins généralistes pour des douleurs ou des malaises? ?Un tiers d’entre eux ont évoqué des troubles intestinaux ou urinaires. Ils n’ont pas posé l’hypothèse d’une grossesse ou ont envisagé une grossesse débutante alors qu’elle était à son terme?» Pierronne et coll., 2002. 56C’est à l’appui des observations cliniques que les auteurs ont pu proposer des pistes de réflexions sur les mécanismes en une tentative de compréhension du troubleDéni et corporalité57Pour certains auteurs, les femmes présentant un déni de grossesse ont un rapport au corps particulier, notamment en lien avec la ?mise en mots?». Le corps est peu investi. Monique Bydlowski citée par Rayr, 2000, évoque ?la complicité du corps? ce sont les mots qui ont fait défaut chez les femmes qui dénient. L’hypothèse d’une grossesse n’a pas été soulevée, et les perceptions ne leur sont pas parvenues à la conscience?». Marinopoulos 2007 énonce que ?le déni ne se parle pas […] sa manifestation est de ne pas se manifester?». 58Christoph Brezinka 2009 note la proportion importante de femmes ayant eu ?un trouble des conduites alimentaires et un mauvais rapport avec leur propre corps?» parmi les cas de déni qu’il a rencontrés. Dayan 2009, quand à lui, précise qu’il s’agit d’un ?trouble de l’image du corps et non du schéma corporel?». Il subsiste alors la question de l’existence de seuils perceptifs différents d’une femme à l’autre et la possibilité que certaines soient plus sensibles que d’autres aux manifestations corporelles. L’écoute du corps est indéniablement différente pour chacune. Mais ces femmes seraient-elles de manière générale moins à l’écoute de leur corps, moins sensibles aux manifestations proprioceptives et sensorielles??Fonction adaptative et protectrice du déni59Bien que quelques auteurs considèrent que le déni de grossesse correspond davantage à un trouble de l’adaptation Kaplan et Grotowski, 1996?; Milstein et Milstein, 1983, d’autres soulignent que ?le déni semble avoir une fonction adaptative, économisant à la femme, au couple, à l’environnement médical un questionnement douloureux sur la poursuite de la grossesse?» Pierrone et coll., 2002. Ceci permettrait à ces femmes de maintenir en l’état leur vie sociale et affective. Autrement dit, selon ces auteurs, inconsciemment, certaines de ces femmes souhaiteraient avoir un enfant, mais refuseraient les conséquences sociales ou professionnelles susceptibles d’être générées par leur grossesse. Ainsi, ce conflit intra-psychique serait-il résolu par le déni, c’est-à-dire être enceinte sans vivre les ?désagréments?» éventuels de la grossesse nausées, vomissements, asthénie, etc.. Dans le même sens, d’après Annie Gorre Ferragu 2002, ?le déni que ces femmes utilisent est un moyen de ne pas se confronter à la réalité et d’éviter toutes les angoisses habituellement suscitées par une grossesse. Ainsi, elles peuvent poursuivre leurs activités professionnelles et personnelles, sans que cette grossesse compromette leurs projets?».Ambivalence du désir d’enfant60L’ambivalence du désir d’enfant existe dans le vécu normal de la majorité des femmes en début de grossesse Bydlowski, 1997. Cependant, dans le déni de grossesse, cette ambivalence pourrait ?être activée?» d’une manière particulière et prendre une part différente. Grangaud, précédemment citée, observe pour le groupe de femmes étudié une capacité de filiation mise en péril. Ces femmes ont été dites stériles ou ménopausées, voire ont connu une rupture brutale de filiation femmes adoptées ou ayant déjà abandonné un enfant, femmes ayant un vécu de perte ou de crainte de perte d’un enfant…. Le désir de grossesse est alors mêlé d’éléments traumatiques qui pourraient être les ?porteurs?» du déni. 61Rappelons le point de vue de Dayan 1999? ?Le déni de grossesse est un symptôme qui ne permet pas de diagnostiquer une pathologie spécifique mais qui recouvre un ensemble de configurations psychiques ayant en commun l’ambivalence du désir d’enfant.?» 62Geneviève Wrobel Michel, Pérel, Wrobel, 2002 soulève l’hypothèse selon laquelle ?le déni de grossesse rendrait caduque l’ambivalence dont l’excès semble à l’œuvre dans les pathologies de la grossesse et de l’accouchement ». Ainsi, les fantasmes d’infanticide à l’égard de l’enfant ne pourraient-ils pas s’exprimer, leur dévoilement étant particulièrement violent pour ces femmes tout comme pour les professionnels. Cette auteure y voit, elle aussi, un mécanisme de protection pour la mère comme pour le fœtus. 63Sophie Marinopoulos 2007 distingue les termes ?souhait?» et ?désir?» d’enfant pour montrer que ces femmes ont bien un désir d’enfant se situant à un niveau plus inconscient que le souhait, qui en serait la traduction consciente? ?Le souhait raisonne pendant que le désir est aux prises avec les résonnances de son corps.?» Aussi, comme le souligne Benoît Bayle 2009, deux situations doivent être distinguées? celle où l’annonce de la grossesse est vécue dramatiquement et dans le rejet?; celle où une grossesse était souhaitée, mais ne pouvait être des transmissions transgénérationnelles64Un élément nous parait revenir de manière redondante dans la littérature, il s’agit de la particularité du lien mère/fille, en parallèle à une relation œdipienne insuffisamment élaborée. 65Colette Pierronne et coll. 2002 soulignent la prépondérance de relations œdipiennes très serrées, où le complexe d’Œdipe a été insuffisamment refoulé. Ces auteurs évoquent un fonctionnement familial en vase clos dans une situation sur deux. Ils observent que ?l’indisponibilité de la mère de l’accouchée ou de son substitut a rendu difficile l’intériorisation d’un modèle maternel soit elle est décédée, soit elle est absente et handicapée et c’est sa fille qui la soigne, d’autres fois, c’est une très forte dépendance qui lie l’accouchée à sa mère? une autonomisation ne semble pas possible?». 66Randy Milden et coll. 1985 notent également des cas de relations symbiotiques, de relations mère/fille très fusionnelles, ambivalentes et régressives chez plusieurs patientes. 67Brozovsky en 1971, nous fait part de deux situations ayant abouti à un infanticide. Les deux jeunes filles ont toutes deux vécu des expériences de séparations précoces d’avec leur mère, et rapportent une peur constante et omniprésente d’être abandonnée. Or, ces deux filles s’étaient justement vues menacées par leur mère d’être ?mises dehors?» si elles venaient à tomber enceinte. 68La question de la filiation convoque celle du transgénérationnel. En 2007, Elysabeth Darchis nous livre une étude de cas détaillée dont l’intérêt réside dans la mise en place d’un travail thérapeutique avec la patiente. Rares sont les études de cas rapportées avec une synthèse du travail psychique d’élaboration de la patiente, du fait même de la difficulté à engager ces femmes dans un travail de thérapie. 69Clara et sa sœur jumelle naissent après la mort mystérieuse d’une première sœur prénommée aussi Clara. L’histoire familiale de cette femme est construite autour de non-dits, de honte, de déni. En effet, la mère de la patiente énonce? ?Finalement j’ai eu mes deux grossesses et mes deux filles?», niant ainsi l’existence de la patiente ?Clara 2?» et donc la mort de ce bébé ?Clara 1?» disparu. La prénomination qui se répète montre ainsi le rôle prédéterminé d’enfant de remplacement de la patiente. L’auteure parle alors d’?une identification endocryptique [5]?» qui consiste ?à échanger sa propre identité contre une identification à la vie d’outre tombe de l’objet?», en référence aux auteurs Nicolas Abraham et Maria Torok 1978. La patiente, ?Clara 2?», découvre sa grossesse à 5 mois. Alors que l’existence du bébé qu’elle attend est impensable et inacceptable en tant que double de l’enfant mort, elle accouche sous X, pour finalement ?ré?»-adopter son bébé selon son processus psychique et le récupérer à 3 mois délai légal de rétractation au moment des faits, grâce à l’accompagnement thérapeutique. 70Elysabeth Darchis parle dans ce type de situation ?d’ex-tinction des lignées descendantes lorsque la part des ancêtres comporte des traumatismes insuffisamment élaborés dans les générations ascendantes?». Ainsi, comme dans cette étude de cas, chez un certain nombre de femmes la possibilité de filiation semble-t-elle mise à mal. Selon Grangaud 2001, la filiation est entendue dans un sens large, concernant des profils de femmes variés. Elle fait alors entrer dans cette catégorie des femmes dites stériles ou ménopausées, les femmes adoptées ou ayant déjà abandonné un enfant, les femmes ayant un vécu de perte ou de crainte de perte d’un sexualité traumatique71Plusieurs indices mettent en avant la sexualité comme élément principal de compréhension des enjeux du déni de grossesse. 72Benoît Bayle 2005 propose plusieurs hypothèses, dont celle du déni de l’enfant pour ce qu’il représente. Fruit de l’inceste, d’un viol, d’une relation extra conjugale… ce serait, selon lui, l’acte sexuel qui serait la représentation gênante, à dénier, à expulser du psychisme. Il ne s’agit pas de l’enfant en lui-même mais plutôt de ce qu’il incarne. Il parle d’un traumatisme sur l’axe conjugalité-sexualité-procréation. C’est-à-dire que ces femmes ne pourraient faire le lien entre la possibilité d’une grossesse et la relation sexuelle. 73C’est aussi ce dont il est question dans l’étude de Bonnet 1996? ?Le déni de grossesse a bien souvent pour origine des histoires de maltraitance sexuelle récente ou de l’enfance.?» Elle suggère que la prise de conscience de la grossesse réactive l’expérience traumatique non traitée. Ainsi, les effets du traumatisme viennent-ils se superposer aux représentations imaginaires du bébé à naître. Pour Bonnet, le déni permet de dégager le fœtus des fantasmes d’impulsions violentes, qui autrement auraient pu se manifester pour des passages à l’acte pendant la grossesse. Wrobel 2002 rejoint cette dernière en disant que ?le déni de grossesse recouvre le plus souvent un déni de l’acte sexuel à l’origine de la conception, qui à son tour recouvre un événement psychique encrypté?». 74D’autres encore évoquent un registre incestuel plutôt d’ordre traumatique Pierrone et coll., Marinopoulos, Bayle. Selon Bydlowski citée par Rayr, 2000? ?La violence du déni est à la mesure de ce qu’il ne faut pas reconnaitre, c’est-à-dire à la mesure de l’intensité de la représentation incestueuse. L’ambiance d’inceste est ici extrême, et c’est la violence indicible de ses représentations qui crée un mécanisme de défense “en béton”. Ces mêmes représentations incestueuses contre-investies violemment pendant la grossesse vont ensuite être au cœur de la relation mère/bébé, ce qui crée une situation à risque qui justifie un dépistage précoce et une intervention psychologique.?» 75Nathalie Presme 2004 expose l’accompagnement d’une grossesse tardivement reconnue 28 semaines d’aménorrhée issue d’un viol. Cette étude de cas peut servir d’illustration quand au lien établi entre déni de grossesse et traumatisme, notamment sexuel. Il s’agit d’une jeune réfugiée de Sierra Leone ayant fui d’un camp d’internement après avoir assisté à des scènes d’une extrême violence, et en avoir subies elle-même. Son père a été exécuté devant elle lors d’affrontements, et elle craint que le reste de sa famille ait subi le même sort. Cette jeune femme ne doit pas seulement affronter le traumatisme sexuel dont elle a été victime, le viol, mais aussi tous les autres accumulés en si peu de temps. C’est dans l’idée de ?ne pas ajouter un mort de plus à cette histoire?» qu’une demande d’IMG interruption médicale de grossesse est refusée. Ainsi, l’agression sexuelle se surajoute-t-elle à une série de traumatismes physiques et psychiques. On pourrait imaginer que le déni ne recouvre pas seulement le viol, qui la renvoie sans cesse à l’image de l’agresseur, mais peut-être aussi à l’impossibilité de donner la vie face à toutes ces pertes, tous ces morts. Ainsi, ce déni de grossesse viendrait-il signer le déni du viol et des traumatismes de violence et de pertes brutales vécues confirmé par la demande d’IMG dans une tentative de répétition de mort. Après la naissance de l’enfant, la femme se montre rassurée d’avoir mis au monde une très jolie petite fille alors qu’elle pensait être enceinte d’un enfant monstrueux, à l’image de son agresseur. Elle confiera son bébé à l’adoption. Comme le montre ce cas exposé par Presme 2004, le traumatisme que représente la grossesse vient donc recouvrir des traumatismes de plusieurs natures, récents et conclure76Au vu des hypothèses proposées dans la littérature, des interrogations apparaissent? quels sens donner aux aspects inaudibles, indicibles, invisibles de la grossesse, où celle-ci est non perceptible mais surtout non représentable?? Il est question, semble-t-il, d’un trouble de la représentation, mais il est difficile de saisir de quelle représentation il s’agit exactement. Poser la question? ?Quelle représentation est si gênante pour qu’il faille la dénier?? » revient, selon nous, à celle-ci? ?Quel est véritablement l’objet du déni???»? l’enfant en lui-même, l’accès à la maternité, les capacités de procréation, la féminité, la relation sexuelle ou la sexualité en général, le fait d’être enceinte, le corps?? Les symptômes ayant souvent une valeur polysémique, comment démêler les fils de ces différents éléments?? 77Si cette dernière décennie a marqué une avancée considérable dans l’étude et dans la reconnaissance et la compréhension des femmes souffrant d’un déni de grossesse, il reste encore de nombreuses pistes à explorer. En effet, encore trop de professionnels susceptibles de rencontrer ces situations semblent méconnaitre ou peu connaitre cette entité du ?déni de grossesse?». La diversité des théories vient elle-même souligner à quel point les recherches restent encore nécessaires. 78À cet égard, plusieurs axes de recherche semblent manquer au vu de cette revue de la littérature, notamment la question de la psychopathologie. Comme nous l’avons souligné, dans l’ensemble des études rapportées les troubles psychiatriques rencontrés n’ont pas de spécificité. Ils n’ont pas toujours pu être explorés faute de moyens pour le faire. Dès lors, la relation entre la présence d’un trouble et la survenue d’un déni de grossesse reste de l’ordre de la constatation. Il parait donc difficile d’appréhender le fonctionnement psychique de ces femmes. Une approche exploratoire et systématisée du fonctionnement intrapsychique grâce aux tests projectifs Rorschach et TAT Thematic Apperception Test permet d’ouvrir la voie vers une compréhension plus fine de l’univers relationnel du sujet dans ses mouvements identificatoires ainsi que ses aménagements défensifs. C’est bien dans cette perspective que s’inscrit notre travail de thèse Seguin, 2011. 79Été 2011 Notes [1] Psychologue clinicienne, Unité de pédopsychiatrie périnatale UPP, EPS Ville Evrard?; Enseignante à l’école des psychologues praticiens, Paris?; Docteur en psychologie clinique, Laboratoire de psychologie clinique, psychopathologie, psychanalyse PCPP, EA 4056, Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité. [2] Pédopsychiatre, Psychanalyste, Chef du service de pédopsychiatrie de l’hôpital Necker-Enfants malades?; Professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité. [3] MD, PhD, Responsable de l’Unité de Psychiatrie Périnatale d’Urgence Mobile en Maternité Ppumma, Responsable du Laboratoire de Recherche en Psychiatrie et en Psychopathologie à Erasme RePPEr, EPS Erasme, Chargé de Cours à l’Université Denis Diderot Paris 7. [4] Nous renvoyons le lecteur à cette référence Carlier, 2009 pour obtenir les éléments bibliographiques rapportés dans cet historique. [5] Abraham et Torok 1978 énoncent que la crypte a pour but de recouvrir, sur un mode magique et occulte, un objet gardé secret, inavouable et honteux. Émergence du tableau cliniqueEntité clinique du déni de grossesseDéni de grossesse et mécanismes de défenseDéfinition du déniDénégationMécanismes de défenseConfusion et amalgames autour du déni de grossesseDéni de grossesse et grossesses cachéesNéonaticides et infanticidesL’accouchement sous XDonnées épidémiologiquesPrévalenceDéni de grossesse et psychopathologieObservations cliniquesVers une tentative de compréhension du troubleDéni et corporalitéFonction adaptative et protectrice du déniAmbivalence du désir d’enfantAléas des transmissions transgénérationnellesUne sexualité traumatiquePour conclureRéférencesAbraham N., Torok M. 1978, L’Écorce et le noyau, Paris, C. 1986, ?Déni et connaissance?», Revue française de psychanalyse, t. 50, n°4, pp. ligneBardou H., Vacheron-Trystram Cheref S. 2006, ?Le déni en psychiatrie?», Annales Médico-Psychologiques, n° 164, pp. B. 2005, L’Enfant à naitre. Identité conceptionnelle et gestation psychique. 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J., Endrikat J., Buscher U. 2002, ?Frequency of denial of pregnancy results and epidemiological significance of a 1-year prospective study in Berlin?», Acta Obstet Gynecol Scand, 81 Seguin [1]AFRGD Association Française pour la Reconnaissance du Déni de Grossesse rue Jonquoy75014 Paris [1] Psychologue clinicienne, Unité de pédopsychiatrie périnatale UPP, EPS Ville Evrard?; Enseignante à l’école des psychologues praticiens, Paris?; Docteur en psychologie clinique, Laboratoire de psychologie clinique, psychopathologie, psychanalyse PCPP, EA 4056, Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Golse [2] [2] Pédopsychiatre, Psychanalyste, Chef du service de pédopsychiatrie de l’hôpital Necker-Enfants malades?; Professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Apter [3] [3] MD, PhD, Responsable de l’Unité de Psychiatrie Périnatale d’Urgence Mobile en Maternité Ppumma, Responsable du Laboratoire de Recherche en Psychiatrie et en Psychopathologie à Erasme RePPEr, EPS Erasme, Chargé de Cours à l’Université Denis Diderot Paris 7.
Quandfaire un test de grossesse après règles anniversaire ? quand faire un test de grossesse si j’ai des règles anniversaires?Saignements ou non, si vous avez le moindre doute, il faut faire un test de grossesse au moins 3 semaines après le dernier rapport sexuel à risque. Un test de grossesse se fait normalement à la date présumée des règles.
Pendant la nuit vous avez fait le plus excentrique des rêves. Vous avez rêvé de faire un déni de grossesse . Le souvenir de ce songe était bien présente en vous réveillant ce matin et vous souhaitez à présent en comprendre la signification. Comme l’a expliqué Freud dans ses différents travaux, les rêves sont la voix d’accès à notre subconscient. Le subconscient est doté d’ un pouvoir important et inexploré par notre cerveau à l’état éveillé. Tous les rêves ne sont pas à prendre au sens propre mais ont néanmoins une interprétation bien plus poussée que ce que l’on peut croire. Ce n’est pas pour rien que les psychologues y ont recours durant leurs sessions avec leurs patients. Les comprendre les aident à mieux comprendre leurs patients et ainsi leur permet de les aider à fixer leurs soucis. Comprendre vos rêves est par conséquant d’une importance vitale. Rêver de faire un déni de grossesse a donc une interprétation plus difficile que ce que vous essairons ici de vous donner les différentes interprétations liée au fait de rêver de faire un déni de grossesse Rêver de faire un déni de grossesse retrouver sa corporalitéRêver de faire un déni de grossesse montre que vous avez envie de vous sentir aimé. Vous avez besoin de contacts et de vous sentir vivant. La solitude ne vous réussit pas. Rêver de faire un déni de grossesse indique que vous êtes une personne serviable qui a besoin d’être entouré. Vous adorez les effets de groupe et le sentiment d’ appartenir à une bande. Vous savoir apprécié vous sécurise et vous donne confiance en vous. De nature timorée et retenu, il vous arrive de vous enfermer sur vous-même lorsque vous n’êtes pas accompagné de personnes généreuses. Le contact humain est au cœur de votre fait de rêver de faire un déni de grossesse peut révéler que vous expériencez une période de plénitude sexuelle. Vous avez envie de vous ouvrir et de vous distraire. Un excès de monotonie dans votre relation vous a fait perdre le goût du plaisir charnel. Vous avez envie de vous reconnecter à vos sentiments et à votre plaisir. Cela implique de plus un petit manque d’assurance. Rêver de faire un déni de grossesse signifie que vous avez besoin de vous de faire un déni de grossesse un couple en périlRêver de faire un déni de grossesse implique que votre couple ne va pas trés bien. Au début de votre histoire vous avez été habitué à vivre les choses intensément. À présent tout vous semble plus déplaisant. De nature active, compliquée et originale, vous vivez mal ce retournement. Vous avez la sensation d’avoir fait quelque chose de mal mais sans totalement en être sûre. Vous craignez de perdre votre amoureux et de finir seul. Etant relativement honnête et autoritaire, vous auriez énormément de mal à accepter cette vous êtes célibataire, rêver de faire un déni de grossesse implique que vous manquez d’assurance lorsque il s’agit de séduire. Vous avez peur de faire le premier pas. Épouvanté à l’idée de prendre un refus, vous aimez mieux jouer l’indifférence et conserver le contrôle de la situation. Votre charme n’est cependant plus à démontrer. Sévère, timide et concret vous êtes incapable de vous laisser aller. Vous prenez le risque de rater une belle histoire d’amour si vous restez dans une attitude de faire un déni de grossesse un contexte familial difficileRêver de faire un déni de grossesse implique que vous allez au devant d’ un conflit au sein de votre famille. À l’intérieur de votre famille, tout n’est pas toujours parfait. Des affrontements internes viennent noircir le tableau. Vous pouvez avoir l’air de la famille idéale mais trés peu de gens savent que vous expériencez comme toute les familles des moments difficiles. Vous avez parfois du mal à parler ouvertement de crainte de contrarier votre entourage. De nature attentionnée et serviable, vous êtes prêt à vous sacrifier pour rendre votre famille heureuse . Malheureusement tout le monde ne sait pas vous apprécier à votre juste valeur. Vous cumulez de la rancune qui risquerait de finir par éclater et engendrer un affrontement. Ferme, courageux et éclatant, vous avez besoin d’exprimer vos sentiments et de communiquer. Vous avez besoin de voir le cercle familial comme un lieu de bien-être et de sérénité où vous avez l’impression d’être écouté et soutenu.
Yapakaest un programme de prévention de la maltraitance à l'initiative du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles de Belgique. Éviter la maltraitance Oui, mais comment ? Nous aimerions tant quelques idées fortes, un mode d'emploi, un guide pour savoir comment procéder. Mais tout comme il n'y a pas de recette miracle pour être
Sommaire Qu’est-ce qui provoque un déni de grossesse ?Les causes du déni de grossesseComment peut-on détecter un déni de grossesse ?Le choc d’apprendre la grossesseQu’est-ce qui provoque un déni de grossesse ?La psychanalyste Sophie Marinopoulos et autrice du livre “Elles accouchent et ne sont pas enceintes le déni de grossesse” explique que c’est un mécanisme de défense psychique. En ignorant la réalité de la grossesse, notre corps veut nous préserver d’une grande souffrance. Si on fait un déni de grossesse, on ne ment pas et on ne cache pas le fait d’être enceinte. Nous n’avons réellement pas conscience d’être enceintes car le corps n'envoie aucun signal. ➡ Le déni de grossesse est une forme de négation absolue et ça n'a pas forcément un rapport avec le fait d’avoir envie d’un bébé ou non .Les causes du déni de grossesseSi votre vie émotionnelle est bridée et que vous n'êtes pas à l’écoute de vous-même, vous êtes susceptible de faire un déni de grossesse. On a plus de risques de faire un déni de grossesse lorsqu’on est dans le déni de nos émotions. Selon Sophie Marinopoulos, la dépression serait également un facteur qui pourrait encourager le corps à cacher la au-delà même de ce qui se passe dans notre vie actuelle, les causes du déni remontent aussi à la petite enfance. Les soins que l’on a reçus ont un impact sur notre rapport aux émotions. Chaque personne et chaque histoire sont singulières, il faut fouiller dans le passé pour comprendre pourquoi on a fait un déni de grossesse. Il est donc impossible de déterminer un profil de femme qui pourrait être plus sujet à ce mécanisme de défense peut également faire un déni de grossesse dans les cas suivant lors d’une stérilité supposée,d’un abus sexuel ou psychologique,de grossesses peut-on détecter un déni de grossesse ?Des symptômes invisiblesPuisque notre corps ne signale pas à notre esprit la grossesse, difficile de savoir si on est enceinte ou pas. Bien souvent, nous pouvons avoir des symptômes comme des maux de ventre ou des nausées, mais nous mettons ça sur le compte d’une indigestion ou d’un problème intestinal. La psychanalyste explique que "le symptôme du déni serait une interprétation des signes corporels qui mène partout sauf vers l'idée d'une grossesse". Pour éviter un déni de grossesse, si certains symptômes sèment le doute, il ne faut pas hésiter à faire un test de grossesse ou mieux encore, une prise de règles et le déni de grossesseL’arrêt des règles ne représente pas forcément une grossesse. Nous avons toutes un cycle différent et surtout, nous sommes nombreuses à avoir des règles irrégulières. Certaines femmes souffrent même d'ovaires polykystiques, elles n’ovulent donc pas tous les mois. L’arrêt des règles peut aussi être impacté par le stress, un problème de poids ou d’autres raisons. Nous n’interprétons pas toutes l’arrêt des règles comme un signe de grossesse. A contrario, le fait qu’il peut y avoir des saignements pendant la grossesse qui peuvent nous donner la sensation qu’on a toujours nos règles. Tout cela peut fortement nous induire en erreur !Le corps ne change pasOn peut parler de déni après les 3 premiers mois de grossesse. Pendant le premier trimestre, nous n’avons pas toutes de gros symptômes comme les nausées. A partir du deuxième trimestre, dans une grossesse normale, le bébé grandit et cela commence à se voir. Mais lors d’un déni de grossesse, l’utérus s’étire en hauteur au lieu de pousser le ventre en avant. Ce qui explique que le ventre ne s’arrondit pas et que la grossesse n’est pas visible. C’est vraiment la puissance de l’esprit et du corps, le bébé grandit dans notre corps sans prendre de du déni de grossesse - La Maison des MaternellesLe choc d’apprendre la grossessePour qu’on prenne conscience de la grossesse, il faut qu’une tierce personne émette l’idée que l’on est enceinte un médecin par exemple. Une fois que nous savons que nous sommes enceintes, le corps va montrer tous les symptômes de la grossesse. Le ventre peut même grossir en quelques heures ! Certains dénis de grossesse persistent jusqu’au terme, ce qui empêche la future mère de préparer l’arrivée du bébé. C’est encore plus traumatisant lorsqu’on apprend qu’on est enceinte à quelques heures de l’ lire aussi >>> Accouchement traumatisant l'importance d'en parlerAu-delà des changements physiques impressionnants, apprendre que l’on est enceinte de plusieurs mois de grossesse est un choc psychologique énorme. Des témoignages de femmes qui ont vécu un déni de grossesse parlent souvent de culpabilité. Le pédopsychiatre Michel Libert explique cette culpabilité “Elles peuvent interpréter le déni comme le signe qu’elles ne sont pas de bonnes mères, qu’elles n’ont pas d’instinct maternel”. C’est pourquoi l’Association Française pour la Reconnaissance du Déni de Grossesse AFRDG se bat pour une reconnaissance du déni de grossesse pour la mère et l’enfant. Les conséquences peuvent être nombreuses et conduire la mère à une dépression de la rédaction une prise en charge indispensableComme l'explique le Dr Apter, le processus pour devenir parent démarre bien avant la grossesse. Dans le cas d'un déni de grossesse, la femme n'a pas le temps de parcourir ce chemin. Ces femmes ont besoin d'un séjour en maternité un peu plus long pour se reposer. Un rendez-vous avec un psychiatre permettra de décider si un suivi psychologique est nécessaire ou non en fonction des circonstances du un thérapeuteMais aussi Faire un bébé toute seule, et pourquoi pas ?Arrêtez de me demander "quand on va avoir un enfant " !Enceinte en temps de pandémie, conseils anti-stressSources 5 choses à savoir sur le déni de grossesse - L'express // Enceinte sans le savoir - La maison des maternelles
Pourson avocate, Me Dejonckheere, Fanny doit être acquittée sur base de l’article 71 du code pénal. La défense considère qu’il s’agit d’un déni de grossesse, une notion complexe sur le plan médical et juridique, qui a fait l’objet de multiples débats devant les cours et tribunaux du pays, au point que les juristes les plus éminents se sont penchés sur la question.
1 En 1865, une femme découvrant tardivement » sa grossesse était décrite comme une dissimulatrice ». [1] Depuis, une autre écoute et une volonté d’ouverture à la subjectivité sont apparues. Aujourd’hui, beaucoup d’auteurs considèreront une femme ayant méconnu sa grossesse comme ayant été victime d’un déni de grossesse ». 2 Mais quel mécanisme de défense se cache derrière ce vécu ? Est-ce toujours un déni ? Ou peut-il s’agir, par exemple, d’une dénégation ou d’une forclusion ? La dénégation exprime un refus inconscient du Sujet de reconnaître qu’une représentation puisse le concerner. Dans le déni, il y a refus radical d’une perception traumatisante. Lors d’une forclusion, nous sommes du côté d’un savoir absent. 1- Généalogie du déni de grossesse 3 Dès 1970, l’expression déni de grossesse » a englobé l’ensemble des découvertes tardives. [2] En France, ce sont Bécache et Bécache [3] qui l’emploient pour la première fois en 1976. Aujourd’hui encore, la notion de découverte tardive de grossesse est toujours absente des dictionnaires de psychiatrie et d’obstétrique. Et si seul le terme déni de grossesse » apparaît, néanmoins celui-ci est dépourvu de définitions dans les dictionnaires spécialisés. Pourtant, l’intérêt des médecins pour ce dernier augmente. Certains le choisissent pour sujet de thèse de médecine [4], et les études se multiplient. En 2006, lors de son congrès annuel, l’Association américaine de psychiatrie consacre l’une de ses communications au déni de grossesse. [5] La même année, la médiatisation de cette expression est à son apogée en France, du fait de l’affaire des bébés congelés ». Les médias stigmatisent aussitôt l’Affaire Courjault de déni de grossesse ». Pourtant, concernant le mécanisme de défense psychique utilisé par l’accusée, une experte psychologue évoque lors du procès l’hypothèse d’une dénégation. 4 En 2008, l’Association Française pour la Reconnaissance du Déni de Grossesse organise son premier colloque. [6] Enfin, l’été 2010 sera celui de l’Affaire Cottrez. Les médias parlent à nouveau de déni », bien que l’intéressée dise avoir eu conscience de ses grossesses et les avoir dissimulées. Ses aveux n’empêcheront pas son avocat de dire L’on peut très bien avoir conscience de ses grossesses et faire un déni de grossesse ». 5 Dans la littérature actuelle, la plupart des auteurs ne décrivent donc que l’existence du déni. Jacques Dayan est l’un des rares à considérer une diversité de méconnaissances » de la grossesse par la femme, diversité qu’il nomme les négations de grossesse ». [7] Néanmoins, il utilise lui aussi l’expression déni de grossesse comme recouvrant toutes les formes de découvertes tardives. 6 Malgré cet intérêt, l’expression déni de grossesse » manque de clarté. La plupart des auteurs se basent sur la définition de Catherine Bonnet La prise de conscience d’une grossesse au-delà du premier trimestre doit faire suspecter un déni de grossesse. » [8] Ces auteurs définissent donc le déni de grossesse en rapport avec une temporalité et considèrent que toute découverte tardive de grossesse est liée à un déni. 7 Ce manque de clarté a des effets théorico-cliniques. Par exemple, pour certains auteurs [9], le déni de grossesse est un symptôme, alors que pour d’autres, il est un mécanisme de défense. Et diverses questions apparaissent le déni de grossesse » est-il un phénomène aussi fréquent qu’on le dit l’INSEE considère que, chaque année, il concernerait 600 à 1 800 femmes [10] ? Et sommes-nous réellement face à une expression désignant ce qui n’était pas nommé auparavant ? 2- Hypothèse sur les découvertes tardives de grossesse à la lumière de la psychanalyse8 Comme nous l’avons vu, la majorité des auteurs considèrent les découvertes tardives » de grossesse comme relevant d’un déni. Notre pratique clinique nous permet d’amener des distinctions dans un ensemble hétéroclite. Elle nous permet de nommer des réalités psychiques et des mécanismes de défense qui sont aujourd’hui rassemblées sous l’usage du mot déni », et ceci n’est pas sans conséquence dans la pratique de l’accompagnement des femmes. 9 Nous soutenons l’hypothèse que les découvertes tardives de grossesse ne se limitent pas au mécanisme de défense du déni au sens psychanalytique du terme. Elles couvrent des réalités psychiques différentes, amenant les femmes à recourir à des mécanismes de défense divers, et non uniquement au déni. Une découverte tardive » serait un symptôme pouvant cacher diverses modalités inconscientes de la non-perception consciente de la grossesse, et notamment trois mécanismes de défense différents la dénégation, le déni et la forclusion. Le déni de grossesse serait moins fréquent qu’on ne le dit. 10 Chacun de ces mécanismes de défense est spécifique d’un rapport particulier à la maternité. Le recours à une dénégation de grossesse, un déni de grossesse ou la non-représentabilité de la grossesse du fait d’un point de forclusion – ce dernier mécanisme étant lié à l’absence de représentations psychiques – seraient liés réciproquement à différentes structures psychiques. Ainsi, la dénégation est un mécanisme de défense névrotique Je sais que je suis enceinte mais je ne veux rien en savoir. ». Le sujet est clivé par rapport à son désir. Le déni est un mécanisme de défense plus archaïque il y a certes aussi un savoir sur une réalité possible, mais une non-reconnaissance de ce savoir pour soi. [11] Le déni n’est donc pas que l’expression d’une négation, mais un refus inconscient radical de savoir. Concernant la forclusion, contrairement au déni, il y a une absence totale de représentations psychiques. 3- Mise à l’épreuve clinique de l’hypothèse11 Cette mise à l’épreuve s’est faite par des entretiens cliniques non directifs. A- La dénégation de grossesse12 Sarah est une étudiante de 19 ans qui dit avoir découvert sa grossesse à huit mois. Elle n’est plus avec le géniteur et ne semble pas avoir fait le deuil de cette rupture. 13 Lors de l’entretien, ses premières paroles sont Je vais bien mais bon, j’ai fait un déni de grossesse ». Reprenant le discours de sa gynécologue, elle décrit un corps qui a une volonté propre Mon corps a créé cet écoulement de sang pour que je ne me rende compte de rien ». 14 Pour Sarah, cette grossesse est liée au fait qu’elle prenait un antibiotique qui annulait les effets de la pilule ». Là aussi, Sarah n’y serait pour rien, n’y serait pas. Néanmoins, au fil des entretiens, elle s’appropriera l’événement grossesse. 15 Sarah dit avoir toujours eu ses règles. Mais, lorsque nous lui demandons si elle se souvient de symptômes, elle évoque avoir feuilleté des albums au début de sa grossesse les albums où j’étais bébé ». Cette activité était-elle liée à une pensée consciente ou inconsciente d’être enceinte ? Sarah évoque aussi un ventre tendu C’était pas de la graisse », dit-elle. Le recours à la dénégation étant présent. 16 Lors des entretiens, un lien inconscient entre grossesse et mort se dessine. En effet, lorsque Sarah avait 11 ans, sa mère lui aurait dit je suis enceinte, c’est des jumeaux, mais on peut pas les garder, on n’a pas les moyens ». Suite à quoi sa mère avorta. Dans quelle mesure ces paroles ont-elles fait écho et font-elles encore écho aux ressentis de Sarah ? Par rapport à sa grossesse, elle reprend les mots de sa mère Ma première réaction c’était de pas le garder ». Et lors d’autres entretiens, Sarah dit qu’elle aurait avorté si elle avait découvert sa grossesse lors des premières semaines Je pense que j’aurais eu recours à l’avortement, même certaine ». Elle explique ce choix par le fait que l’enfant n’était pas voulu ». Mais vouloir n’est pas désirer. 17 Sarah explique que ses parents ont pensé qu’elle avait peut-être une tumeur » tu-meurs ?. Néanmoins, au moment de l’échographie, elle perçoit de suite l’image d’un bébé et est rassurée par l’absence d’anomalies physiques comme si elle avait craint l’effet de ses excès sur l’intégrité du bébé. L’échographie est donc bien loin d’être un choc non métabolisable. Bien au contraire, il semble s’agir d’une confirmation visuelle d’une réalité préexistante. 18 Si une certaine acceptation de son enfant se manifeste par le fait que Sarah l’intègre symboliquement à son histoire personnelle, l’ambivalence est néanmoins présente Sarah a du mal à ne plus être sur le devant de la scène » et lie cela à un ensemble d’événements. 19 Pour Sarah, l’empreinte du refoulement surgit à diverses reprises dans son discours. La dénégation apparaît alors comme l’expression d’une position de Sujet divisé par rapport à son désir. Ce mécanisme défensif a-t-il été une manière de faire avec son ambivalence ? Une volonté d’avorter mais aussi un désir inconscient de poursuivre la grossesse ? 20 Françoise est une jeune femme de trente ans qui a appelé le SAMU pour une colique néphrétique », colique qui s’est avérée être un accouchement. 21 La façon dont Françoise décrit ses douleurs au ventre paraît être une tentative de se conforter dans l’idée qu’elle ne se savait pas enceinte. Ignorance qu’elle affirme en disant Pour moi, pour avoir des contractions, il faut déjà être enceinte ». Et elle dit, en nous montrant son enfant Y a ça qui est sorti ». 22 L’annonce de l’accouchement par l’ambulancier a provoqué chez elle une dépersonnalisation J’étais paniquée, je savais plus qui j’étais… C’était pas la bonne expression… ». Qui vous étiez ? Quelqu’un qui avait très peur », elle ne peut pas dire de quoi. Françoise évoque une distanciation vis-à-vis d’elle-même, elle parle d’elle à la troisième personne. Elle évoque aussi une déréalisation, C’était surréaliste », C’était pas la réalité, c’était un rêve ». Cette déréalisation et cette dépersonnalisation semblent être d’aspect névrotique, sans détachement total à la réalité ; Françoise ne met ainsi pas en doute les paroles de l’ambulancier malgré son vécu irréel. La perte des eaux lui permet de se rattacher à la réalité et d’en accepter le sens. 23 Françoise se souvient de changements corporels, comme une prise de poids. Mais elle attribuait ces symptômes à d’autres causes qu’une grossesse. L’empreinte linguistique du refoulement apparaît à diverses reprises dans son discours. 24 Au fur et à mesure des entretiens, l’hypothèse d’un désir d’enfant chez Françoise se dessine. Mais, selon elle, son compagnon, déjà père de deux enfants, souhaitait encore attendre. Cette hypothèse d’un désir de grossesse peut expliquer le fait que Françoise avait souvent des rapports non protégés, tout en connaissant, dit-elle, les risques. 25 Malgré ses paroles y a ça qui est sorti », Françoise investit sa fille dès la naissance de celle-ci. L’attachement est présent et elle tient à la nommer rapidement, Je voulais pas l’appeler le bébé jusqu’au lendemain matin ». Elle est pleine de désir vis-à-vis d’elle je voulais », j’avais envie »... Le choix du prénom, Alice », n’est pas irréfléchi. Il est lié à l’une de ses récentes lectures Alice aux Pays des Merveilles. Elle dit avoir relu ce livre il y a peu de temps ». Elle l’aime particulièrement. Françoise ajoute d’ailleurs Je me suis dit ça a peut-être un rapport », paroles évoquant un éventuel refoulement, comme si la grossesse l’avait amenée à lire à nouveau ce livre. 26 On note également un parallèle entre l’histoire d’Alice aux Pays des Merveilles et son histoire. En effet, il s’agit d’un conte fantaisiste où l’on cherche à démêler la réalité du rêve… Or Françoise rejoint le thème du rêve dans son récit en parlant de sa grossesse et de la délivrance c’était surréaliste », c’était un rêve ». D’autre part, elle pense avoir rêvé de bébés » lors de sa grossesse. Comme si celle-ci ne pouvait être envisagée et intégrée qu’au travers du rêve, et non dans une réalité physique et consciente. 27 S’entend ce qui est, peut-être, le fantasme d’avoir fait un enfant à sa mère Pour ma mère, d’avoir une petite merveille ! ». Sa mère est heureuse d’être grand-mère. Le mot merveille » apparaît à diverses reprises dans son discours. Et ce signifiant semble en accord avec ce que Françoise dit il y a de la mère qui veille, mère-veille ». Il y a de la mère pour Françoise, et ceci apparaît dès le début de l’entretien, lorsqu’elle se dit rassurée par l’attitude maternante de l’ambulancier et par ses paroles qui lui rappellent celles de sa mère. 28 Un premier enfant a cela de bien spécifique qu’il est lié à la dette symbolique que la femme a vis-à-vis de ses parents. Qu’en est-il alors du père ? Le père de Françoise est décédé fin août, et c’est lorsqu’il était malade qu’elle est tombée enceinte. Que signifie alors, pour Françoise, cette grossesse dans son lien à son père ? La venue de cet enfant, dit-elle, l’aurait rendu heureux »… 29 Ces entretiens cliniques et leur analyse mettent en évidence un refus actif de la situation de grossesse, lorsque cette réalité est entrevue. Il y a un tiraillement du Sujet entre le surgissement d’une représentation qui s’impose à sa conscience – représentation liée à un désir inconscient de grossesse – et un refus de cette représentation. La grossesse fait sens et est liée à des représentations psychiques. De plus, ces cas cliniques confirment notre hypothèse que la dénégation de grossesse serait liée à une position névrotique par rapport à la maternité. Pour chacune de ces femmes, le recours à la dénégation de grossesse relève de sens singuliers, liés à leur histoire. B- Le déni de grossesse30 Francine est une mère de cinq enfants qui découvre ses deux dernières grossesses à six et sept mois de gestation. 31 Francine exprime une non-connaissance » très longue de ses grossesses, sans la moindre pensée de pouvoir être enceinte avant de le découvrir. Mais, contrairement à ce qui serait de l’ordre d’une forclusion, ici, il y a tout un cortège de représentations psychiques les grossesses ne sont pas hors symbolique ni hors imaginaire. 32 Francine décrit ces découvertes. Pour sa quatrième grossesse, elle explique Je me retrouve un jour dans le miroir, la poitrine qui gonfle, qui avait pris du volume. J’étais en fait à 6 mois ». Pour sa cinquième grossesse, ce sont les modifications de son ventre et de sa poitrine qui s’imposent à elle à 7 mois. Francine a toujours eu ses règles, et celles-ci se sont arrêtées dès la connaissance de ses grossesses. 33 Francine vit ses grossesses comme des cadeaux » Du jour au lendemain, au 24 décembre, j’ai eu un gros ventre » ; Pour les deux dernières, je mangeais beaucoup. Mais comme c’était la période de Noël à chaque fois que je l’ai appris... ça doit être mes cadeaux. » 34 Francine apparaît comme une toute-mère », faisant difficilement place au tiers. Elle semble refuser toute castration en se mettant dans une place de reine-mère », place phallique Mes enfants, c’est mes petits bouts et mes petites princesses ». Ses enfants sont tels des objets. Par exemple, lorsqu’elle parle de son fils, Francine dit C’était moi qui l’avais eu, c’était mon jouet, mon jouet à moi ». Elle aurait aimé avoir pour premier enfant une fille, parce que Vous l’habillez en princesse, vous la coiffez,… Il y a plein de choses à leur mettre ». Le choix des prénoms est révélateur de cette place singulière de jouets » dans laquelle elle met ses enfants. En effet, elle leur a choisi les prénoms de ses poupons ». Et, d’elle-même, elle associe l’expérience du jeu enfantin de maternage à la maternité réelle J’ai l’impression de continuer à jouer à la maman... ». Une continuité est créée. 35 Quel sens peut avoir le recours au déni pour Francine lors de ses deux dernières grossesses ? Si la difficulté qu’elle a eue à accepter son quatrième enfant premier déni pourrait, inconsciemment, correspondre à un temps de deuil celui de ne plus être le phallus lorsque sa fille est née, il apparaît aussi une répétition intergénérationnelle. En effet, il semble que cette quatrième grossesse la coupe de ses parents. Ce n’est pas l’habitude de la famille d’avoir plus de trois enfants. La mère de Francine en voulait encore, mais a dû s’arrêter à trois parce que le père de Francine n’était pas d’accord. Ce contexte se répète pour Francine elle évoquera son désir d’avoir plus de trois enfants et le rejet de ce désir par son mari ; lui, tout comme son père, veut s’arrêter là. Le déni de grossesse a-t-il, entre autres sens, pour objectif de cacher aux yeux de sa mère ces grossesses qu’elle s’était elle-même interdites ? C- Un point de forclusion la non-représentation de la grossesse36 Soad vient à l’hôpital pour une demande d’interruption volontaire de grossesse. On diagnostique alors à l’échographie une grossesse de 19-20 semaines. 37 Soad est une femme de 32 ans, qui a une fille de 5 ans. Elle travaille comme aide-soignante auprès de personnes âgées. Lors de l’entretien, elle semble très tendue et commence par dire Je ne veux pas garder l’enfant », j’en ai pas besoin » ; Non, je le garderai pas ! », Si je peux pas enlever l’enfant, je le tue ! ». À ce moment, il semble y avoir une impossibilité de lien avec cet enfant, à tel point que Soad évoque la possibilité d’un passage à l’acte meurtrier. Puis Soad va aller vers une chosification » de l’enfant plus qu’une distanciation, une dé-personnification » de l’enfant. En effet, elle dit Je veux qu’on me l’enlève... ce truc ! ». Ce truc ? Elle ne peut développer sa représentation de l’enfant, j’en veux pas ». Elle devient violente, et, avec ses mains, jette tout ce qui est posé à côté d’elle. Elle passe donc, d’une certaine manière, à l’acte, lorsque les mots lui manquent. 38 Puis Soad dit Je veux qu’on réagisse maintenant », et, à nouveau survient la verbalisation d’un éventuel passage à l’acte Je mettrai un terme » pour ne pas mettre à terme » ?. 39 Pourtant, vers la fin de l’entretien, elle dira ne pas vouloir voir l’échographie car Si je le vois, je ne l’abandonnerai pas, je l’adopterai ». Elle évoque la possibilité de création d’un lien avec cet enfant. Néanmoins le fait que cet investissement passe par une adoption souligne un lien particulier à cet enfant elle doit l’adopter comme s’il ne venait pas d’elle. 40 Soad dit prendre une contraception, elle aurait donc conscience de la fertilité de son corps. Mais elle l’interrompt quand la relation s’arrête ». Elle a déjà fait deux interruptions de grossesse, et ce n’est pas la première fois qu’elle découvre tardivement qu’elle est enceinte il en fut de même pour sa fille de cinq ans. Elle a dû la garder » du fait du refus de l’équipe d’accéder à sa demande d’interruption. Soad a tout de même investi sa fille et l’aime fortement. 41 Familialement, Soad a de bons contacts avec sa mère. Mais elle bégaye en disant mon père est ». Elle perd le contrôle de la parole lorsqu’elle veut dire qu’il est décédé. À tel point qu’elle change de mot pour y préférer celui de mort ». Dans quelle mesure ce bégaiement signifie-t-il qu’autre chose se joue ici ? Soad précise que son père est mort à 15 ans », et ne dit pas lorsque » elle avait 15 ans. Nous pouvons, dans le contexte de l’entretien, entendre ses mots ainsi elle est morte à 15 ans, lorsque son père est décédé. 42 Soad manifeste des traits psychorigides et ne semble faire preuve que d’une faible introspection. Elle a des difficultés à verbaliser et à élaborer. Elle n’évoque que rarement son ressenti et reste dans le factuel. Son imaginaire paraît collabé au réel. Cette difficulté à imaginer comme à symboliser se manifesterait par la montée d’angoisse que Soad exprime. Elle ne paraît pas bénéficier de représentations psychiques venant articuler le réel de la grossesse et lui donner sens. Ce blanc symbolique semble l’empêcher d’intégrer l’événement grossesse. La grossesse touche un point de forclusion et en devient hors symbolique, car trop signifiante de quelque chose qui est absent, trop pleine d’un signifiant forclos. La question est alors notamment de comprendre en quoi elle touche ce manque, en quoi elle appelle ce signifiant forclos. 4- Du diagnostic au repérage clinique d’une réalité subjective43 Alors qu’actuellement, il y a absence de consensus sur une définition de l’expression déni de grossesse », la psychanalyse nous permet de préciser le concept de déni », comme désignant un mécanisme de défense précis. Le déni de grossesse est alors défini comme le recours par la femme enceinte au mécanisme de défense du déni par rapport à sa grossesse. La théorie psychanalytique nous permet aussi d’ouvrir les découvertes tardives de grossesse à autre chose qu’un déni de grossesse. 44 Cette recherche permet une ouverture clinique. En effet, une annonce de diagnostic n’est pas sans effet. Annoncer à une femme vous avez fait un déni de grossesse » engendre des conséquences sur le plan psychique. Ainsi, l’une de nos patientes, à qui un médecin a annoncé cela, nous dit c’est comme une claque », comme lorsque vous êtes virée de votre travail, et on ne vous dit pas pourquoi ». Ce témoignage souligne la brutalité de ce diagnostic mais aussi le caractère extérieur posé au vécu de la femme. 45 Le déni de grossesse s’apparente à une maladie externe Vous avez fait un déni de grossesse ». Ce qui n’est pas pareil que de dire Vous avez découvert votre grossesse à X mois, qu’en pensez-vous ? », comment le vivez-vous ? ». 46 Concernant la rencontre médicale ou le suivi psychothérapeutique d’une femme, considérer que derrière une découverte tardive de grossesse, il puisse y avoir une dénégation, un déni ou une forclusion, permet une autre écoute de la femme en particulier d’entendre la singularité de chaque patiente de façon plus fine. Et ceci parce que chaque type de découverte tardive de grossesse est lié à une position spécifique par rapport à la maternité. Repérer alors le mécanisme de défense en jeu est une indication clinique dans le suivi psychothérapique d’une femme. 47 Ceci engendre des conséquences thérapeutiques. Le suivi d’une femme, qu’il ait lieu pendant la grossesse ou après, ne se fait pas de la même manière selon que cette femme a eu recours à tel ou tel processus défensif. Et selon le mécanisme de défense en jeu, l’investissement de la grossesse et de l’enfant à venir est différent. 48 Cette hypothèse n’a donc pas uniquement un intérêt nosologique, mais pose aussi la question de l’accès à un abord thérapeutique. La question étant aussi de savoir comment permettre à la femme d’entendre qu’il y a d’autres possibilités de faire avec sa grossesse et sa future maternité. Il s’agit de repérer non pour étiqueter contrairement à l’usage lexical actuel des termes déni de grossesse » mais plutôt de permettre au clinicien d’entendre et de savoir comment diriger le suivi thérapeutique. 49 Pour que ce repérage se fasse, l’on ne peut pas s’arrêter à la première description du symptôme. La découverte du mécanisme de défense en jeu, et donc de la position de la femme vis-à-vis de sa grossesse, se fait grâce au langage. 50 L’exemple type est l’émergence de la dénégation. Une dénégation de grossesse traduit un refus actif de la situation de grossesse, lorsque cette réalité est entrevue, mais aussi une position de sujet divisé dans son désir, ce que nous avons repéré comme une position névrotique par rapport à la maternité. La grossesse n’est pas hors sens elle est liée à un désir inconscient. On peut alors imaginer que l’accouchement risquera moins de faire traumatisme, car il sera la confirmation d’une réalité préexistante. Bien sûr, les significations du recours à la dénégation sont propres à chaque sujet. 51 Le déni est, quant à lui, plus archaïque. Il se révèlera essentiellement par l’analyse de la position de la femme qui y a recours. À quelle place met-elle l’enfant ? Si, lors d’un déni, il y a effectivement une non connaissance de la grossesse, néanmoins celle-ci est associée à des représentations psychiques. Et une des questions qui peut se poser à nous est comment permettre à la femme de mettre en mouvance son scénario ? », comment lui permettre d’avoir un autre rapport à cette grossesse et à cet enfant ? 52 La forclusion du Nom-du-Père souligne qu’ […] entre deux sujets, il n’y a que la parole ou la mort. » [12] Ainsi, lors d’une impossibilité de se représenter la grossesse car elle touche à un signifiant forclos, il n’y a pas existence de l’enfant, jusqu’à la découverte de la grossesse. Du fait de la forclusion du Nom-du-Père, signifiant fondamental, il y a absence de représentations psychiques venant articuler le réel de la grossesse à un sens possible. La découverte de la grossesse et l’accouchement peuvent alors être une violence pour la femme, et l’investissement de l’enfant être extrêmement difficile voire impossible. Dans ce cas, l’une des questions centrales est alors de comprendre en quoi la grossesse touche ce manque, en quoi elle appelle ce signifiant forclos. 53 Ce repérage clinique des réalités subjectives a donc des conséquences thérapeutiques. 54 Nous pouvons aussi nous demander comment affiner la différence entre ce que serait un vécu psychique de la grossesse qui serait normal et un qui serait pathologique. En effet, il n’y a pas de clivage entre normalité et pathologie, juste une différence d’intensité et de temporalité. Par exemple, à partir de quel moment peut-on dire qu’une découverte de grossesse est tardive » ? Ce n’est pas si clair et c’est pourquoi nous préférerions nommer autrement ces réalités. Nous proposons par exemple d’utiliser l’expression de Dayan de négations » de grossesse. 5- Conclusion55 Alors que l’étude étymologique des mots déni » et dénégation » fait apparaître une impasse de la langue » – ces mots se confondant à certains moments de leur histoire, et le verbe dénier pouvant renvoyer tant à la dénégation qu’au déni – la psychanalyse a su préciser ces termes et en faire des concepts correspondant à des réalités cliniques. 56 La théorie psychanalytique permet d’amener un distinguo dans les découvertes tardives et de relativiser l’expression déni de grossesse », en évitant que la notion de déni ne recouvre un ensemble hétéroclite. Elle nous apporte une connaissance spécifique du Sujet qui est Sujet de l’inconscient ». Une telle affirmation permet de mieux entendre le rapport d’un sujet à sa psyché et à son corps, ceci en soulignant qu’il est essentiel de garder à l’esprit la singularité de l’appropriation du symptôme par un Sujet ; [...] il n’y a pas de pathologie qui ne doive intégrer la dimension propre du patient ». [13] Notes [1] Raige-Delorme, Dechambre, A., Lereboullet, L. & Hahn, L. 1865. Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales. Paris Masson. [2] Attali, M. L. 2011. La découverte tardive de grossesse. L’apport de la psychanalyse mise en œuvre de trois mécanismes de défense. Thèse de Psychopathologie et Psychanalyse. Univ. Paris Diderot, Sorbonne Paris Cité, CRPMS, EA 3522, 75013, Paris, France. [3] Bécache, A. & Bécache, S. 1976. Un déni de grossesse, aperçus psychodynamiques. Lyon Medical, 2351, p. 39-45. [4] Gorre-Ferragu, N.2002. Le déni de grossesse une revue de littérature. Thèse de Médecine, Département de médecine générale, Université de Rennes. [5] Guernalec-Levy, G. 2009. Je ne suis pas enceinte. Enquête sur le déni de grossesse. Paris Stock, p. 58. [6] AFRDG 2008. Actes du premier colloque français sur le déni de grossesse. Toulouse Éditions Universitaires du Sud. [7] Dayan, J., Andro, G. & Dugnat, M. 1999. Le déni de grossesse. Psychopathologie de la Périnatalité. Paris Masson, p. 41-49. [8] Bonnet, C. 1996. Geste d’amour l’accouchement sous X. Paris Odile Jacob. [9] Durand, B. 2003. Manifestations psychopathologiques de la grossesse. La revue du praticien, n° 53. [10] [11] Mannoni, O. 1969. Je sais bien mais quand même. Clefs pour l’Imaginaire ou l’Autre scène. Paris Le Seuil, p. 9-33. [12] Safouan, M. 2010. La parole ou la mort. Essai sur la division du Sujet. Paris Le Seuil, p. 16. [13] Hoffmann, C. 2007. Des cerveaux et des hommes. Nouvelles recherches psychanalytiques. Paris Érès, p. 54. En ligne
Jerejoins les filles, c'est totalement n'importe quoi .. un déni grossesse c'est pas sa du tout et surtout une grossesse c'est 9 mois et pas 10 ou 11 😒 la c n'importe quoi ,..maintenant c'est réglé tes pas enceinte et encore moins en déni de grossesse et je souhaite que sa t'arrives jamais car c'est vraiment horrible comme sensation
Lorsque vous êtes enceinte, vous pouvez faire plus de rêves ou plus de cauchemars que d’habitude. Vous vous demandez peut-être ce que cela signifie et pourquoi ils vous semblent si étranges. Dans la suite de cet article, nous vous expliquons ce qui peut provoquer ces cauchemars ou ces rêves et ce que vous pouvez faire pour éviter que cela ne nuise à la qualité de votre sommeil. Quelle est l’origine des rêves que l’on fait pendant la grossesse ?Les spécialistes ne savent pas exactement ce qui déclenche des rêves plus étranges ou plus de cauchemars que d’habitude pendant une grossesse. Voici cependant quelques hypothèses fréquentes sur l’origine de ces rêves Pendant une grossesse, votre corps se transforme de manière radicale. Entre autres, votre équilibre hormonal est totalement modifié. Ces changements peuvent avoir des conséquences sur votre humeur et sur la manière dont votre cerveau traite les informations. Ce phénomène pourrait déclencher l’apparition de ces rêves, surtout pendant le troisième trimestre. Les changements que votre corps subit pendant la grossesse comme par exemple certains symptômes tels qu’une envie fréquente d’uriner la nuit peuvent également modifier votre rythme de sommeil. Votre phase de sommeil paradoxal, pendant laquelle vous rêvez beaucoup, peut être interrompue ou perturbée si vous vous réveillez en pleine nuit. Cela peut alors influer sur la quantité de rêves que vous faites et sur votre capacité à vous en souvenir. Cela pourrait vous donner l’impression de faire plus de rêves que d’habitude alors qu’en réalité vous rêvez comme avant votre grossesse. Vous constaterez peut-être qu’en étant enceinte, vous êtes plus stressée ou plus sensible, ce qui pourrait provoquer l’apparition de mauvais » rêves liés à cette angoisse. Certains spécialistes pensent que cela peut être une façon pour votre subconscient de gérer ou de résoudre vos peurs et vos angoisses liées à votre grossesse et au fait de devenir parent, en particulier si vous êtes enceinte pour la première fois. Les rêves de grossesse les plus courantsLes rêves que vous pouvez faire pendant votre grossesse n’appartiennent qu’à vous, et l’interprétation que vous en faites ainsi que la signification que vous leur attribuez est éminemment personnelle. Cependant, certains thèmes ou scénarios » semblent revenir plus souvent que d’autres dans les rêves des futures mamans. Voici quelques sujets parmi les plus fréquents Rêver que vous n’êtes pas réellement enceinte Rêver que vous accoucher d’un bébé animal ou d’un objet Les rêves peuvent signifier différentes choses pour la personne qui les fait. Voici cependant une liste de quelques thèmes fréquents et leur possible interprétation Vous oubliez ou perdez quelque chose, ce qui peut représenter vos peurs ou vos angoisses Vous avez mal ou êtes blessée, ce qui peut représenter votre sentiment de vulnérabilité pendant votre grossesse Vous êtes enfermée, ce qui peut représenter une peur de perdre votre indépendance Votre partenaire vous quitte ou disparaît, ce qui peut représenter votre insécurité liée à la modification de votre silhouette Comment éviter les rêves ou les cauchemars pendant la grossesse ?Il ne vous sera peut-être pas possible de ne pas rêver et vous n’en avez peut-être pas envie non plus, mais vous pouvez essayer de réduire les facteurs de stress dans votre vie qui pourraient vous empêcher de bien dormir ou être responsables de ces rêves. Voici quelques astuces que vous pouvez essayer pour mieux dormir Essayez de vous forcer à avoir des rêves positifs, par exemple en vous imaginant tenant votre bébé dans vos bras, en pensant à des prénoms pour votre nouveau-né ou en l’imaginant bien en sécurité dans son lit. Si vos rêves semblent plus étranges et plus fréquents mais qu’ils restent tolérables et que vous pensez que cela est lié à un facteur de stress dans votre vie, essayez d’améliorer la situation par des techniques de relaxation, par exemple en faisant du yoga. Si vous pensez que ces rêves sont liés à une mauvaise qualité de sommeil, essayez de trouver une position plus confortable pour dormir, par exemple en vous allongeant sur le côté, un coussin entre vos genoux repliés. Une routine bien établie, par exemple en allant toujours vous coucher à la même heure, peut aussi être bénéfique. Une activité physique peut également améliorer votre humeur et vous aider à mieux dormir. Essayez de bouger pendant au moins 30 minutes par jour, même s’il ne s’agit que d’aller faire un petit tour dehors. Si vos rêves tiennent plus du cauchemar et qu’ils sont source d’angoisse, vous pouvez envisager de les noter dans un cahier que vous garderez sur votre table de nuit. Le fait de le coucher sur le papier dès le réveil peut vous aider à l’extérioriser et peut-être même soulager une partie du stress. Si vos rêves sont trop dérangeants ou trop violents et qu’ils cassent complètement votre rythme de sommeil, vous pouvez envisager d’en parler à un proche, à un conseiller, à un psychiatre ou à votre professionnel de santé. En parler peut vous aider à identifier l’origine de ce qui vous dérange et ainsi d’éprouver du soulagement voire de résoudre le problème. FAQ EN UN CLIN D'OEILVotre corps se transforme au cours de la grossesse et passe notamment par de nombreux changements hormonaux. Certains d’entre eux peuvent avoir des conséquences sur vos émotions et vos angoisses, ce qui pourrait influencer vos rêves. Si vous êtes inquiète ou stressée en journée, cela peut aussi déclencher des mauvais rêves la nuit. Parmi les rêves de grossesse les plus fréquents, il y a les rêves où vous n’êtes pas vraiment enceinte les rêves où vous accouchez d’un bébé animal ou d’un objet Il est parfaitement normal de rêver pendant votre grossesse, et si vous faites des rêves plus bizarres que d’habitude ou plus fréquemment, ce n’est pas la peine de s’inquiéter. Cependant, si vous faites des cauchemars ou que vous pensez que ces rêves sont provoqués par un stress important ou des angoisses, vous pouvez en parler à votre professionnel de santé pour obtenir de l’aide et du réconfort. Si vous avez d’autres questions sur votre grossesse, consultez notre Guide.
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