Cemardi 16 mai, StĂ©phane Bern nous plonge dans les secrets du palais de l'ElysĂ©e pour un numĂ©ro inĂ©dit de Secrets d'Histoire. À voir Ă  partir de 20h55 sur France 2.
Jeunes parents de jumeaux, la princesse CharlĂšne et Albert de Monaco ont respectĂ© la tradition familiale en prĂ©sentant leurs bĂ©bĂ©s au balcon du palais. Une cĂ©rĂ©monie qui aura toutefois Ă©tĂ© chamboulĂ©e aprĂšs le tragique attentat survenu Ă  Charlie Hebdo...C'est le 7 janvier dernier qu'a eu la trĂšs attendue prĂ©sentation officielle des jumeaux du prince Albert et de CharlĂšne de Monaco. Comme le veut la tradition, les jeunes parents, installĂ©s au balcon du palais, ont prĂ©sentĂ© leurs bĂ©bĂ©s, la princesse Gabriella et le prince Jacques. Un Ă©vĂ©nement trĂšs attendu auquel ont assistĂ© des milliers de MonĂ©gasques, qui ont eu droit Ă  un jour fĂ©riĂ© pour l'occasion. AprĂšs une matinĂ©e passĂ©e Ă  attendre devant le palais, les MonĂ©gasques ont enfin pu dĂ©couvrir les jumeaux du couple princier. Il Ă©tait 11h55 quand le prince Albert et son Ă©pouse sont apparus au balcon, avec chacun un bĂ©bĂ© dans les bras. Une semaine aprĂšs cette prĂ©sentation, nos confrĂšres de Paris Match nous racontent les coulisses de cette cĂ©rĂ©monie Ă  laquelle ils ont minutes avant la prĂ©sentation officielle, l'ambiance est Ă  la bonne humeur. C'est dans le salon des glaces que le couple princier patiente. Tandis que CharlĂšne veille sur ses jumeaux, le prince Albert l'observe du coin de l'Ɠil, attendri par l'image de sa femme qui emmaillote leur fille Gabriella. Des Ă©clats de rire se font Ă©galement entendre. Il s'agit des cousines Camille Gottlieb et Alexandra de Hanovre, filles respectives des princesses StĂ©phanie et Caroline de Monaco. Puis vient l'heure de se prĂ©senter au balcon. Les cris de joie des MonĂ©gasques se font alors entendre. "C'est un sentiment et trĂšs fort de se sentir en famille au milieu de tant de personnes, de notre peuple, ainsi rassemblĂ© pour cĂ©lĂ©brer la naissance de nos enfants", confiera CharlĂšne au quotidien quelques instants plus mĂȘme moment, un drame terrible se dĂ©roule Ă  Paris. Un attentat est commis dans les locaux du journal Charlie Hebdo, causant la mort de 12 personnes. Albert II et son Ă©pouse, qui ne se doutent de rien, continuent de saluer la foule. Afin de ne pas gĂącher ce moment, on prĂ©fĂšre attendre avant de leur rĂ©vĂ©ler ce qui vient de se produire Ă  Paris. Ce n'est qu'une fois la cĂ©rĂ©monie terminĂ©e que le couple princier est informĂ© de ce tragique Ă©vĂ©nement. Le prince Albert s'isole alors dans son bureau afin de rĂ©diger une lettre de soutien Ă  François Hollande. La bonne ambiance du dĂ©but de matinĂ©e laisse place Ă  la tristesse. De cette journĂ©e, le couple princier retiendra l'amour des MonĂ©gasques Ă  l'Ă©gard de leur famille et l'espoir qu'un jour leurs enfants grandiront dans un monde meilleur...© bestimage 2/11 - Charlene de Monaco prĂ©sentent ses jumeaux Ă  Monaco le 7 janvier 2015 © bestimage 3/11 - Charlene de Monaco prĂ©sentent ses jumeaux Ă  Monaco le 7 janvier 2015 © best images 4/11 - La princesse CharlĂšne, avec la princesse Gabriella, et le prince Albert II, avec le prince hĂ©rĂ©ditaire Jacques de Monaco - le 7 janvier 2015 © best image 5/11 - La princesse CharlĂšne, avec la princesse Gabriella, et le prince Albert II, avec le prince hĂ©rĂ©ditaire Jacques de Monaco - le 7 janvier 2015 © tmc 6/11 - Charlene et son bĂ©bĂ© dans les bras dans le palais © tmc 7/11 - Albert et Charlene et leurs enfants © tmc 8/11 - Charlene de Monaco avec son bĂ©bĂ© dan sles bras, Albert avec le deuxiĂšme bĂ©bĂ© © tmc 9/11 - Charlene de Monaco avec son bĂ©bĂ© dan sles bras © tmc 10/11 - Charlene de Monaco et Albert de Monaco avec son bĂ©bĂ© dans les bras © tmc 11/11 - Charlene de Monaco avec son bĂ©bĂ© dans les bras Dixsept corps de mĂ©tier se partagent la bonne marche du Palais Princier de Monaco avec ses quatre-cents piĂšces, ses treize mille mĂštre carrĂ©s d'appartements, salons, jardins et l'accueil Abstract Index Outline Text Bibliography Notes References About the author Abstracts InitiĂ©e par l’Union dĂ©partementale des offices de tourisme et syndicats d’initiative des Alpes-Maritimes, en rĂ©ponse Ă  la prise de conscience du galvaudage des recettes les plus emblĂ©matiques de la cuisine niçoise, la labellisation de la Cuisine nissarde », intervient Ă  un moment de rĂ©surgence des manifestations du particularisme » niçois, largement appuyĂ©es, si ce n’est impulsĂ©es, par la municipalitĂ© de Nice. Bien que ces deux opĂ©rations n’aient pas de sources ni d’objectifs communs, l’une Ă©tant Ă  vocation touristique, l’autre Ă  portĂ©e culturelle et politique, elles ne s’en retrouvent pas moins objectivement alliĂ©es dans la rĂ©affirmation de l’identitĂ© niçoise. The creation, in 1998, of the registered trade-mark “Cuisine nissarde” by the departmental union of tourism agencies of the Alpes-Maritimes » UDOTSI, in order to counterbalance the degradation of the image of the traditional regional cooking and of its most emblematic recipes, has taken place in a period of strong reactivation of the local identity, mainly supported and even promoted by the municipal authorities of Nice since 1995. Even though these two processes have no common origins and aims, the first one being a specific tourist-oriented operation and the second one a more global political and cultural purpose, they do have become objective allies in the reaffirmation of the local of page Full text 1La labellisation d’une cuisine rĂ©gionale et la protection de la marque ainsi créée par la propriĂ©tĂ© industrielle, constituent une entreprise inĂ©dite en France. Aussi, la crĂ©ation, dans les Alpes-Maritimes, de la marque Cuisine nissarde, le respect de la tradition » amĂšne-t-elle Ă  s’interroger sur les motivations, la signification et la portĂ©e d’une telle opĂ©ration qui intervient dans le contexte gĂ©nĂ©ral du dĂ©veloppement d’une demande sociale pressante pour des produits alimentaires de qualitĂ© et dont l’origine doit ĂȘtre clairement dĂ©terminĂ©e. Nous ne traiterons pas cependant ici de la validitĂ© et de la lĂ©gitimitĂ© d’une telle dĂ©marche, la labellisation et la codification d’une cuisine rĂ©gionale et de ses plats les plus reprĂ©sentatifs posant des questions — en particulier d’acceptabilitĂ© sociale, dĂšs lors que l’on touche aux pratiques quotidiennes — qui dĂ©passent pour beaucoup le cadre de notre propos. Il s’agira en revanche de montrer en quoi cette opĂ©ration S’insĂšre, nolens volens, dans une dynamique de relance identitaire et alimente la rĂ©affirmation d’un particularisme local. 1 Une recherche rĂ©cente montre que la cuisine locale traditionnelle est partout dĂ©signĂ©e comme une de ... 2 "Une gastronomie haute en saveur", CĂŽte d’Azur, Art et DĂ©couverte, Ă©dition 2002. 3 L’Estocaficada a pour mission exclusive, depuis 1905, de dĂ©fendre le stockfisch ou estocaficada ; ... 4 La parution en 1999 du MĂ©morial du pays niçois 1968-1998 est l’occasion de passer en revue les figu ... 2La cuisine, pilier et signifiant de la culture rĂ©gionale1 est, dans les Alpes-Maritimes, depuis toujours fortement valorisĂ©e, en particulier par les mĂ©dias touristiques, qu’ils soient dĂ©partementaux ou municipaux. Le ComitĂ© rĂ©gional de tourisme Riviera CĂŽte d’Azur lui consacre un chapitre dans sa brochure de prĂ©sentation gĂ©nĂ©rale2 et la Ville de Nice ne manque pas de la mettre en exergue dans la fabrication de son image touristique. Mais c’est aussi toute la sociĂ©tĂ© locale qui, au quotidien, cĂ©lĂšbre le culte de la cuisine niçoise et glorifie ses hĂ©ros plusieurs associations, dont certaines trĂšs anciennes, se sont donnĂ©es pour mission la dĂ©fense et la promotion de la cuisine du comtĂ© de Nice et de quelques-uns de ses plats caractĂ©ristiques3 ; et les figures lĂ©gendaires de la cuisine et de la gastronomie locale figurent en bonne place au panthĂ©on niçois4. Au travers de ses produits, de ses spĂ©cialitĂ©s et de ses acteurs, servie par des plats emblĂ©matiques qui l’ont fait reconnaĂźtre internationalement, la cuisine constitue l’une des composantes fondamentales du stĂ©rĂ©otype niçois. 3Pourtant, c’est un constat amer que fait, en 1995, l’Union dĂ©partementale des offices de tourisme et syndicats d’initiative UDOTSD la cuisine niçoise est galvaudĂ©e et ses recettes dĂ©naturĂ©es, les plats servis dans les restaurants de la CĂŽte d’Azur n’ayant souvent plus de niçois que le nom. Aussi Ă©labore-t-elle un plan de sauvegarde destinĂ© Ă  revaloriser l’authentique cuisine niçoise ». Cette dĂ©marche aboutira Ă  la crĂ©ation, en 1998, du label Cuisine nissarde, le respect de la tradition », marque collective, protĂ©gĂ©e par la propriĂ©tĂ© industrielle. 5 Tout le tissu associatif niçois est invitĂ© Ă  participer et Ă  exposer des projets que la municipalit ... 6 L’apprentissage du nissart figure parmi les objectifs prioritaires de la Charte de l’identitĂ© niçoi ... 7 Dans la foulĂ©e des États gĂ©nĂ©raux de l’identitĂ© niçoise, un festival de polyphonies et musiques tra ... 8 Comme la fiĂšra de la San BertoumiĂ©u, ancienne foire traditionnelle, relancĂ©e en 2000 par la mairie ... 4L’esprit et les attendus de cette opĂ©ration se trouvent alors largement en accord avec ceux dĂ©veloppĂ©s par la ville de Nice dans son programme de relance de l’identitĂ© niçoise. En effet, l’annĂ©e 1995 marque la recrudescence des manifestations de ce que l’on a appelĂ© le particularisme » niçois et l’une des premiĂšres actions d’envergure, lancĂ©e par Jacques Peyrat peu aprĂšs son Ă©lection Ă  la mairie de Nice, est la convocation des États gĂ©nĂ©raux de l’IdentitĂ© niçoise »5. Diverses actions, initiĂ©es par les associations Ă  vocation culturelle ou par les acteurs du tourisme, sont alors rapidement concrĂ©tisĂ©es. Par le renouveau de la langue nissarde6, par la promotion de la musique et des chants traditionnels du comtĂ© de Nice7, par la rĂ©actualisation de fĂȘtes et foires traditionnelles8 auxquelles la cuisine est Ă©troitement associĂ©e, c’est un certain prosĂ©lytisme » niçois qui tend ainsi Ă  se renforcer. 5C’est donc une convergence d’objectifs, si ce n’est d’intĂ©rĂȘts, qui apparaĂźt mĂȘme si les deux opĂ©rations n’ont pas Ă©tĂ© formellement liĂ©es et ont rĂ©pondu Ă  deux stratĂ©gies diffĂ©rentes et deux modes de financement diffĂ©rents. Plus largement, la cuisine niçoise, devenant nissarde », sort aujourd’hui de la stricte imagerie touristique et des cuisines familiales pour participer Ă  l’exaltation du particularisme niçois. AuthentifiĂ©e, caractĂ©risĂ©e, labellisĂ©e, codifiĂ©e, dĂ©limitĂ©e dans son territoire, elle est convoquĂ©e pour fournir les preuves matĂ©rielles de l’existence d’une identitĂ© spĂ©cifique au pays niçois » dans un contexte gĂ©nĂ©ral de redĂ©finition et de recomposition des identitĂ©s spatiales et politiques rĂ©gionales. L’exception culinaire niçoise 9 DĂ©nomination dĂ©sormais privĂ©e de son sens politique, mais qui a conservĂ© un tel pouvoir d’identific ... 6Par la cuisine passe l’expression de particularitĂ©s qui distinguent nettement encore aujourd’hui le comtĂ© de Nice »9 de ses voisins, en particulier de la Provence. DiffĂ©rences cultivĂ©es avec soin, parfois avec passion, dans cet espace longtemps autonome et rattachĂ© somme toute rĂ©cemment Ă  la nation française. L’émanation et l’expression d’un terroir original 10 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. 11 Lorsque le texte ne le prĂ©cise pas, les citations sont extraites des entretiens rĂ©alisĂ©s sur place ... 7La spĂ©cificitĂ© de la cuisine niçoise tient d’abord a la configuration et Ă  la gĂ©ographie de son terroir de production ; configuration physique qui a longtemps dĂ©terminĂ© des conditions de viĂ© quasi autarciques et d’autosubsistance dans les vallĂ©es qui cloisonnent l’arriĂšre-pays Roya, TinĂ©e, Var, VĂ©subie. C’est entre vallons, collines, cols et montagnes que s’est dĂ©veloppĂ©e, parallĂšlement ou en complĂ©ment de l’olĂ©iculture et de l’élevage ovin, une micro-agriculture vivriĂšre, Ă  base de cĂ©rĂ©ales, de lĂ©gumineuses et de lĂ©gumes sur des lopins de terre, accrochĂ©s aux restanques de pierres sĂšches »10. La cuisine niçoise, c’est les lĂ©gumes, les tomates, les courgettes, les poivrons, les aubergines.
11, une cuisine de potager », essentiellement basĂ©e sur l’accommodement des lĂ©gumes, Ă©ventuellement avec pĂątes ou galettes ratatouille, tourte de blettes, tians de courgettes ou d’aubergines, farcis, pissaladiĂšre, etc.. 8La cuisine niçoise est aussi souvent qualifiĂ©e de cuisine de pauvres » pour rendre compte de la simplicitĂ©, voire de la rusticitĂ© de certains de ses plats socca galette de farine de pois chiches et polenta bouillie de farine de maĂŻs, autrefois de sarrasin se substituaient en effet souvent au pain dans l’alimentation des paysans. Quant aux plats de viande daube, civet de lapin, ils Ă©taient rĂ©servĂ©s aux repas dominicaux ou de fĂȘte, les restes Ă©tant incorporĂ©s dans les raviolis, la poche de veau ou les lĂ©gumes farcis. 12 Les rĂ©sultats du recensement agricole de 2000 montrent que plus de la moitiĂ© des superficies du dĂ©p ... 9Aujourd’hui, ce sont ces mĂȘmes plats que l’on retrouve sur les tables familiales ou dans les restaurants de Nice, mais c’est avec fiertĂ© que l’on vante cet hĂ©ritage culinaire, nĂ© d’une histoire et d’un terroir particuliers, en insistant sur la spĂ©cificitĂ© des produits qui entrent dans leur composition on a des lĂ©gumes exceptionnels les courgettes beurrent, les fĂ©vettes, les artichauts poivrade, les blettes, le mesclun, il n’y a qu’ici qu’on trouve ça » clame un restaurateur, tandis que cette prĂ©sidente d’association affirme que le lĂ©gume du terroir, c’est la blette, ça ne se travaille pas ailleurs ; et puis les petites courgettes, ces petits violons, ça nous est propre. C’est les courgettes de Nice, dans le Var, c’est absolument inconnu ». La cuisine niçoise doit en effet, encore aujourd’hui, une grande part de sa spĂ©cificitĂ© Ă  l’utilisation de produits quasi exclusifs du terroir niçois la courgette beurre ou courgette violon pour la ratatouille, la courgette ronde celle des farcis, les blettes pour la tourte de blettes salĂ©e ou sucrĂ©e sont des spĂ©cialitĂ©s agricoles » des Alpes-Maritimes et alimentent, pour la quasi-totalitĂ© de leur production, les marchĂ©s locaux de dĂ©tail12. 10C’est donc un lien extrĂȘmement fort qui attache la cuisine niçoise Ă  son territoire. De la spĂ©cificitĂ© du terroir et de ses produits est nĂ©e l’exception culinaire niçoise que chacun ici, conscient de son originalitĂ©, se plaĂźt Ă  rappeler la ratatouille, les farcis, la salade niçoise, comme son nom l’indique, le pan bagnat, la pissaladiĂšre, tout ça ne se fait pas dans le Var ; la poche de veau, les sardines farcies, c’est vraiment trĂšs caractĂ©ristique ; et la tourte de blettes sucrĂ©e, c’est vraiment propre au comtĂ© niçois ». Un art de vivre et une culture au quotidien 13 DĂšs les annĂ©es 1760 s’amorce un mouvement de villĂ©giature touristique Ă  Nice, appartenant alors au ... 11La cuisine reprĂ©sente aujourd’hui l’un des vecteurs les plus vivants de la culture niçoise. Elle est Ă  la fois base et expression d’un art de vivre et d’une culture qui ont su perdurer malgrĂ© le laminage culturel exercĂ© sur le littoral par le dĂ©veloppement de l’industrie touristique et l’afflux considĂ©rable de populations de toutes origines depuis la fin du XVIIIe siĂšcle13 14 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. Cette cuisine constamment menacĂ©e aurait dĂ©jĂ  pu sombrer vers la fin du XIXe siĂšcle, emportĂ©e, avec les vaisselles dorĂ©es et les clientĂšles de princes, de rois ou d’aventuriers, dans les menus au long cours qui fleurissaient aux tables des palais rococo, dans le secret des maisons bourgeoises ou sous les coupoles des premiers palaces. Mais elle venait du peuple et n’a pas abdiquĂ© au simple voisinage & l’opulence gastronomique. AncrĂ©e entre vallons et collines, nichĂ©e sous les tonnelles, davantage faite pour les bonheurs en famille que pour la distraction des magnats et mondaines, elle vĂ©hicule en coulisses d’autres valeurs que celles qu’importe alors la vie balnĂ©aire sur la Riviera »14. 15 Collation matinale et goĂ»ter. 12Elle est l’illustration d’un art de vivre populaire, d’une culture vĂ©cue au quotidien qui s’exprime aussi bien dans les cuisines familiales que sur les marchĂ©s du cours Saleya ou de la LibĂ©ration, lors des fĂȘtes se terminant invariablement par ces festins » qui rassemblent toute la communautĂ© ou dans la rue oĂč se dĂ©gustent sur le pouce socca, pan bagnat ou pissaladiĂšre Ă  l’heure de la merenda »15. D’ailleurs, on retrouve souvent la pissaladiĂšre, la tourte de blettes, le pan bagnat dans les boulangeries, c’est courant, on les trouve vraiment au quotidien ; par contre, les recettes plus Ă©laborĂ©es, vous les trouverez dans les restaurants ». 16 QualifiĂ©e de "lieu-culte", de "musĂ©e de la cuisine nissarde" l’adresse du restaurant figure dans to ... 17 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 55. Jacques Maximin est le crĂ©ateur de la "fleur de courge ... 13Le restaurant de spĂ©cialitĂ©s niçoises constitue l’autre lieu privilĂ©giĂ© d’expression et de cĂ©lĂ©bration de la cuisine niçoise. FrĂ©quentĂ© par une clientĂšle d’habituĂ©s qui viennent y dĂ©guster les plats traditionnels que la vie moderne » ne permet plus guĂšre de rĂ©aliser, ou par des touristes Ă  la recherche d’une cuisine de terroir originale, il est le temple dont les officiants sont devenus parfois de vĂ©ritables hĂ©ros locaux et gloires internationales. Son archĂ©type est reprĂ©sentĂ© par celui d’HĂ©lĂšne Barale, au coeur du Vieux Nice, bien nommĂ© Aux spĂ©cialitĂ©s niçoises16. On vient y communier au culte de la cuisine niçoise Ă  travers un menu unique oĂč se succĂšdent tous ses plats emblĂ©matiques pissaladiĂšre, socca, salade niçoise, ravioli, sautĂ© de veau et tourte de blettes. Restaurants populaires du Vieux Nice, mais aussi restaurants Ă©toilĂ©s dont certains chefs sont unanimement louĂ©s pour avoir rĂ©interprĂ©tĂ© et magnifiĂ© les produits du terroir niçois. Ainsi, Jacques Maximin, longtemps chef au Chantecler, restaurant Ă©toilĂ© du Negresco, figure, malgrĂ© ses origines nordistes, parmi les hĂ©ros niçois il a donnĂ© une identitĂ© nouvelle aux tians, ces gratins de pure souche niçoise [...], les petites courgettes fleurs [...]. Il anoblit ces lĂ©gumes, les ’inventa’[...], il en fit un plat-vedette »17. Quant Ă  Franck Cerutti, niçois d’origine, c’est avec Ă©motion et fiertĂ© que l’on relate ses passages sur le marchĂ© du cours Saleya oĂč, dit-on, il vient lui-mĂȘme chercher les fleurs de courgettes qu’il servira au Louis XV de Monaco. 14Ainsi, dans tous ces lieux de vie, du plus quotidien au plus exceptionnel, la cuisine niçoise vit, se vit, et se transmet, diffusant Ă  sa suite un ensemble de valeurs qui viennent Ă  la rencontre de nouvelles aspirations qui s’expriment dans l’ensemble de la sociĂ©tĂ©. ParĂ©e des vertus de convivialitĂ©, de partage, de simplicitĂ©, d’authenticitĂ©, elle se voit confĂ©rer un rĂŽle social et symbolique trĂšs fort, doublĂ© depuis la dĂ©couverte » des bienfaits d’une alimentation Ă  base de lĂ©gumes et d’huile d’olive d’une vĂ©ritable mission de santĂ© publique. La cuisine niçoise pratiques et normes 18 "La salade niçoise sĂšme la zizanie", Nice Matin du 18 aoĂ»t 2003. 19 "Pas de salade avec la salade niçoise", Le Figaro du 1er juin 2002. 20 Bulletin de liaison de la FĂ©dĂ©ration des associations du comtĂ© de Nice, Ă©ditĂ© en version bilingue. 15Pourtant, malgrĂ© sa dimension culturelle et symbolique, la cuisine niçoise n’en a pas moins Ă©tĂ© malmenĂ©e. Quelques-uns de ses plats les plus connus se sont installĂ©s Ă  la carte des restaurants et brasseries un peu partout en France subissant ça et lĂ  des adaptations libres, parfois bien Ă©loignĂ©es de la recette d’origine. C’est la salade niçoise qui met le feu aux poudres et l’on s’insurge contre les mauvais traitements » que lui font subir certains restaurateurs, y compris niçois. C’est un comble il est devenu difficile de trouver la vraie salade niçoise dans les restaurants de Nice » s’exclame le conseiller municipal dĂ©lĂ©guĂ© aux traditions18. Il n’est pas rare, en effet, d’y trouver haricots verts, pommes de terres bouillies, maĂŻs ou encore betteraves ; mais la recette originale [
] ne prĂ©voit ni pomme de terre ni haricot vert ; ingrĂ©dients pas vraiment niçois, qui alourdissent le tout et sont souvent servis cuits, quand la vraie niçoise n’accepte que des lĂ©gumes crus » assĂšne un chef niçois19. Le pan bagnat, autre emblĂšme niçois est lui aussi l’objet d’outrages contre lesquels beaucoup s’élĂšvent, chacun ayant son exemple Ă  donner J’ai mĂȘme trouvĂ© un jour un pan bagnat sans tomates » dĂ©clare l’un tandis qu’un autre, dans une lettre publiĂ©e dans Lou Ligamen20, fait part de sa colĂšre lorsque, sĂ©journant en Gascogne, il se vit proposer un pan bagnat fait de pain de mie et garni de mayonnaise pas une goutte d’huile, fut-elle d’arachide ! Mais alors, avec quoi est-il mouillĂ© ce pain ? ». La liste serait longue, des entorses faites Ă  l’orthodoxie culinaire niçoise... et des plaintes qui se sont Ă©levĂ©es pour les dĂ©noncer. De l’esprit Ă  la rĂšgle le label cuisine nissarde » 21 Peu de temps auparavant Ă©tait nĂ©e la "Charte de la bouillabaisse marseillaise" sous l’impulsion d’u ... 16Mettant les mots en actes, la premiĂšre rĂ©action concrĂšte vient de PUDOTSI en 1995. Faisant le constat, Ă  la fois du galvaudage des recettes les plus emblĂ©matiques de la cuisine niçoise, de l’absence de politique de promotion de la cuisine rĂ©gionale, de la mise en place d’actions de dĂ©fense de recettes traditionnelles dans d’autres rĂ©gions21 et, plus gĂ©nĂ©ralement, d’une demande en progression pour des produits authentiques et de qualitĂ©, elle Ă©labore un projet en vue de la crĂ©ation d’un label dans le but de revaloriser l’authentique cuisine niçoise ». Un dossier est prĂ©sentĂ©, et acceptĂ©, dans le cadre du contrat de Plan État-rĂ©gion- dĂ©partement pour le PĂŽle ville de Nice. Ainsi, dotĂ©e des financements nĂ©cessaires, l’UDOTSI dĂ©veloppe son projet et s’adjoint - la collaboration de professionnels de la gastronomie et de spĂ©cialistes de la cuisine niçoise. Elle s’attache, notamment, la collaboration d’une prĂ©sidente d’un syndicat d’initiative adhĂ©rent Ă  l’Union, mais surtout prĂ©sidente d’une association de promotion de la cuisine locale, le cercle de la Capelina d’or » qui va ĂȘtre la cheville ouvriĂšre de l’opĂ©ration. 22 Outre la prĂ©sidente de "la Capelina d’or", deux enseignants du lycĂ©e hĂŽtelier de Nice et une dizain ... 17De 1995 Ă  1999, plusieurs Ă©tapes vont se succĂ©der. Dans un premier temps, c’est une recherche documentaire poussĂ©e qui est entreprise. L’ensemble des ouvrages prĂ©sents en librairie est collectĂ©, des recherches sont effectuĂ©es dans les bibliothĂšques et aux archives dĂ©partementales, afin d’établir un inventaire et un historique des recettes traditionnelles. Puis, Ă  partir de 1996, un comitĂ© technique est mis en place composĂ© de professionnels22, il est chargĂ© de sĂ©lectionner les recettes, de les rĂ©diger et de les tester. Le choix se porte sur une quinzaine de recettes emblĂ©matiques le pan bagnat, la salade niçoise, la pissaladiĂšre, les raviolis niçois, les gnocchis niçois, la daube niçoise, la poche de veau farcie, les sardines farcies Ă  [a niçoise, le stockfisch, les farcis niçois, la ratatouille niçoise, le tian de courgettes, la tourte de blettes, les ganses niçoises, les beignets aux pommes-raisins secs. La rĂ©daction des recettes donne parfois lieu Ă  de vives discussions au sein du comitĂ© technique. Chacun ayant sa propre façon de faire, sa vraie » recette issue de la tradition familiale, l’introduction de certains Ă©lĂ©ments dĂ©chaĂźne parfois les passions faut-il mettre du concombre dans la salade niçoise, de la salade dans le pan bagnat ? Finalement, c’est sur ce qu’il ne faut surtout pas mettre que le compromis est trouvĂ©, la mention de variantes permettant de satisfaire le plus grand nombre. Chaque recette est ensuite rĂ©alisĂ©e et testĂ©e au lycĂ©e technique d’hĂŽtellerie et de tourisme de Nice et, aprĂšs validation, un livret de recettes est Ă©ditĂ©. 23 EnregistrĂ©e le 14 octobre 1998 auprĂšs de l’Institut national de la propriĂ©tĂ© industrielle. 24 Peuvent en outre adhĂ©rer au label, Ă©tablissements d’enseignements hĂŽteliers ou de restauration part ... 18Dans un deuxiĂšme temps, c’est la formalisation de l’opĂ©ration qui est obtenue par le dĂ©pĂŽt, en 1998, sous forme de marque collective, du label Cuisine nissarde, le respect de la tradition » et du rĂšglement qui l’accompagne23. Celui-ci prĂ©cise, outre la nature de la marque Figure 1, les modalitĂ©s de son attribution et de son utilisation par ses bĂ©nĂ©ficiaires, restaurateurs au tout premier chef24. AprĂšs une phase de sensibilisation auprĂšs de tous les restaurateurs proposant des spĂ©cialitĂ©s niçoises, des rĂ©unions sont organisĂ©es afin de prĂ©senter le label aux candidats qui se sont dĂ©clarĂ©s intĂ©ressĂ©s ; les membres du comitĂ© technique ont ensuite inspectĂ© les Ă©tablissements et, aprĂšs dĂ©libĂ©ration, ont attribuĂ© le label Ă  ceux qui satisfaisaient aux critĂšres. En adhĂ©rant Ă  ce rĂšglement, et moyennant la fourniture par l’’UDOTSI du matĂ©riel de signalisation spĂ©cifique autocollant, panonceau, livret de recettes, ces derniers s’engagent Ă  proposer en permanence sur leur carte au moins trois des recettes du label, en respectant les indications du livret. 25 19À partir de 1999, c’est la phase de promotion et de mĂ©diatisation qui est engagĂ©e, en particulier auprĂšs des professionnels du tourisme un CD-Rom, dossier de presse de l’opĂ©ration est Ă©ditĂ© et diffusĂ©, le livret de recettes est diffusĂ© Ă  la demande, de nombreux articles paraissent dans la presse rĂ©gionale, voire nationale, l’ensemble de l’opĂ©ration Ă©tant dĂ©crite sur le site Internet de l’’UDOTSI25, relayĂ© par les sites de la ville de Nice, de l’office du tourisme de Nice, du comitĂ© rĂ©gional du Tourisme, etc. 20Enfin, un dernier volet de l’opĂ©ration porte sur la pĂ©rennisation du label, par le suivi et le contrĂŽle de l’utilisation de la marque, par une sensibilisation du lycĂ©e technique d’hĂŽtellerie et de tourisme de Nice, ainsi que par la mise en place de stages destinĂ©s au grand public, assurĂ©s par la Capelina d’or ». 21Pourtant, malgrĂ© tout le soin apportĂ© Ă  la rĂ©alisation de documents de promotion de qualitĂ©, au contrĂŽle et au suivi de l’utilisation du label, et Ă  la diffusion de l’information, il ne semble pas que cette opĂ©ration ait franchi un seuil significatif de notoriĂ©tĂ© nĂ©cessaire pour atteindre tous les objectifs initiaux et assurer sa durabilitĂ© ». Une faible visibilitĂ© 26 En 2003, ils sont 46 dĂ©positaires de la marque 29 dans Nice mĂȘme et 17 dans les communes alentour ... 22Les touristes, Ă  qui ce label est censĂ© s’adresser, ne connaissent pas son existence malgrĂ© la prĂ©sence effective d’encarts dans les revues diffusĂ©es dans les offices de tourisme, dans le Magazine vacances distribuĂ© en Ă©tĂ© sur tout le dĂ©partement et la publication rĂ©guliĂšre en pĂ©riode de vacances d’articles dans la presse rĂ©gionale. Les Niçois eux-mĂȘmes ne le connaissent pas toujours ou n’en ont qu’une perception approximative, y compris ceux qui, de par leur activitĂ©, pourraient y ĂȘtre plus sensibles deux libraires rĂ©gionalistes et une agricultrice impliquĂ©e dans la dĂ©fense des produits locaux ont ainsi dĂ©clarĂ© ne pas en connaĂźtre l’existence. Quant aux restaurateurs, ils montrent souvent peu d’ardeur Ă  s’afficher comme dĂ©positaires du label26. 23Plusieurs raisons peuvent ĂȘtre invoquĂ©es pour expliquer ce manque de visibilitĂ©. 27 La traduction correcte en nissart aurait Ă©tĂ© coĂŻna nissarda. C’est donc un moyen terme qui a Ă©tĂ© ad ... 24Le terme de cuisine nissarde », s’il peut ĂȘtre Ă©vocateur d’un particularisme local, n’est cependant pas immĂ©diatement intelligible pour qui ne connaĂźt pas l’histoire du comtĂ© de Nice. Certes, le logo — la Niçoise au panier de lĂ©gumes -— est, lui, parfaitement Ă©loquent, mais nous verrons plus loin que sa prĂ©sence visuelle est loin d’ĂȘtre effective et rĂ©pandue, et ne peut donc faire office de rappel, ou d’appel visuel auprĂšs de la clientĂšle. Ce terme de cuisine nissarde » est, en fait, un nĂ©ologisme hybride français / nissart créé par l’UDOTSI aprĂšs que l’INPI ait refusĂ© d’enregistrer le nom proposĂ© de cuisine niçoise », arguant du fait que celui-ci Ă©tait du domaine public et qu’il ne pouvait donc ĂȘtre dĂ©posĂ© comme marque commerciale27. 25Quant aux Niçois de souche, la labellisation et la codification de leur cuisine ne sont pas en mesure de modifier des façons de faire acquises et transmises depuis des gĂ©nĂ©rations. La cuisine niçoise fait partie de leur quotidien, et ils n’ont pas besoin qu’on leur apprenne Ă  la faire ». Chacun possĂšde sa recette et qu’il puisse y avoir une rĂšgle commune a mĂȘme pu paraĂźtre pour certains inutile, voire irritant. 26De leur cĂŽtĂ©, et paradoxalement, les restaurateurs ne sont pas toujours les plus fervents apĂŽtres du label Cuisine nissarde ». Les rĂšgles de signalisation prĂ©vues par le rĂšglement — panonceau apposĂ© en vitrine dans un endroit visible, marque visible sur le menu et la carte — ne sont pas souvent respectĂ©es. I] semble que, dans ce domaine, l’autocollant des guides gastronomiques rĂ©putĂ©s, dans lesquels le restaurant est mentionnĂ©, soit plus systĂ©matiquement mis en Ă©vidence. Il est vrai que le label Cuisine nissarde » ne correspond Ă  aucun classement gastronomique » qui serait susceptible d’entraĂźner le choix de la clientĂšle. En outre, entre moyen de distinction et de promotion susceptible d’attirer une clientĂšle supplĂ©mentaire ou bien source de contraintes, le label a Ă©tĂ© diversement perçu par les restaurateurs, y compris ceux qui en auraient Ă©tĂ© le plus logiquement les dĂ©positaires et les fers de lance. Ainsi, HĂ©lĂšne Barale n’a pas souhaitĂ© adhĂ©rer, pensant qu’elle n’avait pas besoin du label », sa clientĂšle Ă©tant de toute façon acquise par d’autres canaux. 27Enfin, la visibilitĂ© du label est limitĂ©e, par dĂ©finition, Ă  son territoire d’action, c’est-Ă -dire la ville de Nice ou, ce qui dans l’esprit de beaucoup est Ă©quivalent, au territoire de l’ancien comtĂ© de Nice c’est tout le comtĂ© de Nice, c’est toute la rive gauche du Var [..] on en a acceptĂ© de l’autre cĂŽtĂ©, mais en principe c’est le comtĂ© de Nice ». Et mĂȘme si certaines demandes de restaurateurs extĂ©rieurs Ă  la ville de Nice ont amenĂ© l’’UDOTSI Ă  Ă©largir le champ territorial de l’opĂ©ration, il semble aujourd’hui difficile d’envisager d’aller au-delĂ  du dĂ©partement des Alpes-Maritimes, malgrĂ© des demandes nouvelles Ă©manant de Niçois installĂ©s dans d’autres rĂ©gions françaises Nantes, ou mĂȘme Ă  l’étranger Suisse. La difficultĂ© majeure tient, en effet, Ă  la disponibilitĂ© des membres du comitĂ© technique, tous bĂ©nĂ©voles, qui ne peuvent se dĂ©placer dans un trop grand rayon pour assurer le suivi et le contrĂŽle prĂ©vu par le rĂšglement, chaque restaurant dĂ©positaire de la marque devant ĂȘtre contrĂŽlĂ© au moins une fois dans l’annĂ©e. La cuisine nissarde est-elle durable » ? 28 Et peut-ĂȘtre aussi des problĂšmes de "personnes", certains Ă  la Mairie de Nice, ayant des projets si ... 28La pĂ©rennisation de la marque n’est pas non plus sans susciter quelques inquiĂ©tudes. Les crĂ©dits allouĂ©s Ă  l’opĂ©ration Ă©puisĂ©s, l’’UDOTSI ne dispose ni du personnel ni de crĂ©dits suffisants pour assurer son suivi, devant se reposer entiĂšrement sur le bĂ©nĂ©volat associatif. Par ailleurs, l’adhĂ©sion au label, entiĂšrement gratuite, ne gĂ©nĂšre pas de revenus qui permettraient de faire fonctionner une Ă©quipe spĂ©cifique. Aussi, certains souhaiteraient que la Mairie de Nice intĂšgre le label dans son programme de promotion de l’identitĂ© niçoise, mais des problĂšmes administratifs »28 semblent bloquer jusqu’à prĂ©sent le rapprochement entre les deux structures, l’une dĂ©partementale, l’autre municipale. 29La pĂ©rennisation de la marque est aussi largement liĂ©e Ă  l’arrivĂ©e de nouveaux restaurateurs qui auront envie d’y adhĂ©rer et, surtout, seront en mesure de rĂ©aliser ses spĂ©cialitĂ©s. Or, il n’existe actuellement aucun programme spĂ©cifique d’enseignement de cuisine rĂ©gionale dans les lycĂ©es hĂŽteliers des Alpes-Maritimes ; les seules actions notables en la matiĂšre venant du cercle de la Capelina d’or » qui organise tous les ans un concours de cuisine, destinĂ© aux Ă©lĂšves des Ă©coles hĂŽteliĂšres du dĂ©partement. 30Enfin, la rĂ©duction constante des superficies agricoles du dĂ©partement, en particulier les zones de maraĂźchage, pose avec de plus en plus d’acuitĂ© la question du maintien de la production des produits spĂ©cifiques de la cuisine niçoise. En douze ans, c’est prĂšs de la moitiĂ© des superficies des cultures lĂ©gumiĂšres, principalement situĂ©es sur le littoral et sur les coteaux niçois, qui a disparu sous les coups d’une pĂ©riurbanisation accĂ©lĂ©rĂ©e et parfois massive. Les amĂ©nagements lourds en cours dans la vallĂ©e du Var et les expropriations liĂ©es poussent, en outre, nombre d’agriculteurs Ă  Ă©migrer vers le dĂ©partement du Var pour poursuivre leur exploitation. C’est donc une agriculture dĂ©localisĂ©e » qui se profile ; qu’en sera-t-il alors de l’authenticitĂ© de la cuisine niçoise si ses produits de base ne sont plus cultivĂ©s sur place ? Un engouement rĂ©el 29 Nombre d’ouvrages de recettes sur la cuisine provençale et mĂ©diterranĂ©enne avaient cependant relati ... 31MalgrĂ© tout, et quel que soit l’impact de cette opĂ©ration, il reste qu’elle a servi Ă  formaliser un corpus de recettes qui, parce qu’elles sont pratiquĂ©es au quotidien, n’avaient jamais Ă©tĂ© vĂ©ritablement fixĂ©es au niveau collectif29. Le restaurant labellisĂ© Cuisine nissarde » devient ainsi une sorte de conservatoire, gardien de l’authenticitĂ© et de l’orthodoxie culinaires niçoises. Et malgrĂ© son caractĂšre normatif et forcĂ©ment rĂ©ducteur, par homogĂ©nĂ©isation des variantes locales, ce corpus donne accĂšs Ă  la connaissance et Ă  la comprĂ©hension d’une culture et de ses origines grĂące Ă  la mise en perspective historique et territoriale qu’il comporte. 30 Les stages sont littĂ©ralement pris d’assaut par un public local d’amateurs, leur dĂ©roulement et frĂ© ... 31 Un colloque sur "L’identitĂ© niçoise" fut organisĂ© en juin 1991 au sein de l’universitĂ© de Nice. Tou ... 32Par ailleurs, le succĂšs des stages de cuisine destinĂ©s au grand public, organisĂ©s par la Capelina d’or » montre assez l’intĂ©rĂȘt, voire la passion, que les Niçois Ă©prouvent, individuellement, pour leur cuisine30. Mais c’est aussi au niveau collectif que cette opĂ©ration s’est trouvĂ©e en concordance avec des aspirations locales qui se font de plus en plus fortes depuis le dĂ©but des annĂ©es 1990, en particulier dans l’affirmation de la spĂ©cificitĂ© culturelle niçoise31. Manger niçois un acte militant ? 33AprĂšs la pĂ©riode de doutes qui a accompagnĂ© la fin de l’ùre MĂ©decin », l’arrivĂ©e, en 1995, de Jacques Peyrat Ă  la Mairie de Nice remet en selle les mouvements de rĂ©affirmation, voire de revendication, de la nissarditĂ© », grĂące en particulier Ă  l’organisation des premiers États gĂ©nĂ©raux de l’identitĂ© niçoise en 1997. Il s’agit de lui donner une visibilitĂ© nouvelle en mobilisant et en projetant Ă  l’avant-scĂšne toutes ses composantes affichages bilingues des noms de rues et Ă©dition bilingue des plaquettes de promotion et affiches des manifestations soutenues par la Mairie ; rĂ©introduction du nissart dans l’univers sonore des Nicois grĂące Ă  des programmes d’enseignement et Ă  l’édition de disques de chants traditionnels ; relance et promotion des fĂȘtes traditionnelles du comtĂ© de Nice. 32 La Remembrança Nissarda, association pour la "connaissance et dĂ©fense de l’identitĂ© niçoise" et Sia ... 34Parmi ces derniĂšres, la fiĂšra de la San BertoumiĂ©u, rĂ©instituĂ©e en 2000, offre une scĂšne vivante et en dĂ©cors naturels Ă  l’expression de cette nissarditĂ© ». Autrefois lieu de rencontres et d’échanges marchands entre les villageois du haut-pays et les habitants de Nice, elle est aujourd’hui le lieu de cĂ©lĂ©bration par excellence de l’identitĂ© niçoise, le lieu de rassemblement et de communion des fidĂšles. Les producteurs sont toujours lĂ  pour proposer leurs produits, mais sont venus les rejoindre groupes folkloriques, artisans en dĂ©monstration, Ă©diteurs rĂ©gionaux et associations niçoises32 qui investissent pendant deux jours les rues du Vieux Nice. On y joue de la musique traditionnelle, on y chante en nissart — l’hymne niçois Nissa la Bella est repris en toutes occasions — et ... on mange niçois. L’un des temps forts est d’ailleurs constituĂ© par le concours de cuisine organisĂ© par la Capelina d’or », artisan de la fondation de la marque cuisine nissarde ». DestinĂ© aux amateurs, il s’agit, non seulement de dĂ©montrer son savoir-faire, mais aussi et surtout sa connaissance de l’orthodoxie culinaire et sa rigueur dans l’exĂ©cution des plats choisis. La proclamation des rĂ©sultats a lieu en prĂ©sence du maire et des membres du conseil municipal venus inaugurer la fiĂšra. Discours, chants et dĂ©gustations se succĂšdent lors du cocktail d’ouverture offert par la Mairie. Certains d’ailleurs rappellent avec satisfaction la cohĂ©rence de l’action municipale en matiĂšre de revalorisation de l’identitĂ© niçoise puisque lors des rĂ©ceptions offertes par la Mairie de Nice ce sont toujours des spĂ©cialitĂ©s locales qui sont proposĂ©es. 33 On estime aujourd’hui Ă  entre 5 % et 10 % la proportion des Niçois de souche, c’est-Ă -dire les desc ... 35Le dĂ©partement des Alpes-Maritimes a subi, depuis les annĂ©es 1960, des bouleversements extrĂȘmement rapides et profonds qui ont radicalement reconfigurĂ©, et les paysages, et le tissu social tourisme, immigration, urbanisation massive ont fait se succĂ©der des phases qui ont menĂ© Ă  la dĂ©structuration quasi totale des sociĂ©tĂ©s locales, rurales aussi bien qu’urbaines et Ă  la mise en minoritĂ© relative des populations de souche33, faisant de plus en plus craindre pour la survie de la spĂ©cificitĂ© niçoise » Raybaut, 1979, p. 397. 34 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. 36DĂšs lors, manger niçois s’inscrit dans une logique d’action multidirectionnelle oĂč il s’agit de faire rempart, de rĂ©sister Ă  ce que certains ici appellent l’invasion » de la rĂ©gion, de tenir les autres Ă  distance, et peut-ĂȘtre mĂȘme de les Ă©vincer de certains cercles sociaux, et de certaines instances politiques ; comme une façon de redresser une frontiĂšre entre nous » et eux », et de matĂ©rialiser un entre soi », une connivence vĂ©cus au quotidien et une similitude de passĂ©s et de destins. Mais il s’agit aussi de se dĂ©marquer et d’affirmer sa singularitĂ© par rapport Ă  l’image, fortement mĂ©diatisĂ©e, d’une cuisine provençalo-mĂ©diterranĂ©enne jugĂ©e par trop homogĂ©nĂ©isatrice et dans laquelle le particularisme niçois se trouve noyĂ© Avant mĂȘme le changement de millĂ©naire, on s’est souvent demandĂ© comment cette tradition culinaire pouvait se distinguer et se faire respecter dans le concert des thĂ©matiques »provençale et »mĂ©diterranĂ©enne qui racolent aujourd’hui le monde entier »34. 35 Ainsi que des manifestations rĂ©centes liĂ©es Ă  la guerre en Irak viennent encore de le rappeler de ... 37Mais manger niçois ne s’inscrit pas seulement dans une dynamique dĂ©fensive. C’est aussi, pour certains, une arme offensive, et d’autant plus facile Ă  mobiliser qu’elle paraĂźt anodine et dĂ©nuĂ©e d’enjeux. Qui se mĂ©fierait d’un pan bagnat, pourrait-on dire ? On sait le pouvoir que porte l’image de certains plats ou produits alimentaires35, et c’est avec une parfaite maĂźtrise de ce pouvoir que certains plats emblĂ©matiques sont mobilisĂ©s dans la contre-attaque. Ainsi, on n’hĂ©site pas Ă  dĂ©noncer l’agression que reprĂ©sente l’introduction, pour ne pas dire l’intrusion, de la world food jusqu’au coeur du bastion niçois, mais c’est en se positionnant d’égal Ă  Ă©gal — Avec le pan bagnat, on concurrence le hamburger quelque part » — et sur le mode de la dĂ©rision que la riposte se fait Figure 2. La cuisine niçoise, c’est aussi une cuisine qui, de plus en plus, parle nissart car, si le pan bagnat n’a jamais Ă©tĂ© traduit en français et est parvenu ainsi Ă  la notoriĂ©tĂ©, c’est le plus souvent sous leur nom nissard d’origine que l’on retrouve aujourd’hui tourta de blea, bagna cauda, estocaficada, etc. sur les cartes des restaurants et les vitrines des boulangers et traiteurs, rajoutant ainsi Ă  la nissardisation » du paysage visuel et sonore niçois. 38Alors, au mĂȘme titre que parler nissart, manger nissard aujourd’hui est, non seulement un acte de communion Ă  un mĂȘme culte, un acte de reconnaissance entre semblables, mais aussi un acte militant, voire de rĂ©sistance, qui traduit un dĂ©sir de puretĂ© des origines dans une SociĂ©tĂ© et un espace durement malmenĂ©s. 36 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. 37 Le "comtĂ© de Nice”, pĂ©riodiquement agitĂ© par la "tentation autonomiste", n’échappe pas Ă  ce mouveme ... 39Ainsi, parce qu’elle matĂ©rialise un lien exclusif entre le territoire et la culture du comtĂ© de Nice historique, la cuisine est, elle aussi, mobilisĂ©e pour participer Ă  la mise en lecture de l’identitĂ© niçoise. Elle contribue Ă  la dĂ©monstration et Ă  la revendication d’un territoire ayant ses particularitĂ©s, son propre fonctionnement, un territoire oĂč l’on n’est pas vraiment dans le Midi, ni tout Ă  fait en Ligurie et pas encore en PiĂ©mont »36. Elle s’insĂšre dans un systĂšme de reconnaissance — du dehors — et dans un systĂšme d’appartenance — du dedans — et sert de point d’appui Ă  la dĂ©monstration de la preuve de la spĂ©cificitĂ© niçoise Ă  l’heure oĂč, dans toute l’Europe, les revendications rĂ©gionalistes, voire autonomistes, reprennent de la vigueur et oĂč la redĂ©finition des entitĂ©s territoriales, encouragĂ©e en particulier par la politique transfrontaliĂšre europĂ©enne, permet de redessiner les contours des territoires vĂ©cus37. 40Cuisine et identitĂ© semblent, peut-ĂȘtre plus que jamais, indissolublement liĂ©es ici. La cuisine niçoise, menacĂ©e dans son authenticitĂ© et sa spĂ©cificitĂ©, a besoin d’une dynamique identitaire forte pour y puiser les voies et raisons de sa pĂ©rennitĂ©, et l’identitĂ© niçoise se nourrit de la spĂ©cificitĂ© de la cuisine niçoise et des valeurs et images qu’elle vĂ©hicule pour s’affirmer et prouver sa lĂ©gitimitĂ©. Mais la question est de savoir si cette Ă©conomie » pourra rĂ©sister aux multiples pressions et enjeux qui prennent corps dans cet espace convoitĂ© et en mutation accĂ©lĂ©rĂ©e et garantir la pĂ©rennisation d’une vraie culture au quotidien ou bien si, faute de forces vives, d’objets et de lieux concrets de l’exercice de cette culture, c’est Ă  sa folklorisation » et conversion en artefact touristique que la cuisine niçoise est, lĂ  comme ailleurs, condamnĂ©e. Top of page Bibliography BROCHOT, Aline et alii dir., 2001, Cultures rĂ©gionales territorialitĂ©, dynamiques, enjeux, rapport au ministĂšre de la Culture et de la communication, dĂ©partement des Études et de la prospective, dĂ©cembre, 306 p. un chapitre est consacrĂ© Ă  l’analyse de la structure et de l’évolution de la culture rĂ©gionale dans le dĂ©partement des Alpes-Maritimes, p. 86-112. HUET, James, 2002, Pas de salade avec la cuisine niçoise », Le Figaro, 1er juin. FIAMMETTI, Philippe, 2003, La salade niçoise sĂšme la zizanie », Nice-Matin, 18 aoĂ»t. MÉDECIN, Jacques, 1972, La cuisine du comtĂ© de Nice, Paris, Éd. Julliard rééditĂ© en 1981 et 1993. Réédition revue et augmentĂ©e en 1997 et 2003, Solar. MÉDECIN, Jacques, 1995, Provence-Alpes-CĂŽte d’Azur. Produits du terroir et recettes traditionnelles, Paris, Albin Michel / CNAC, L’inventaire du patrimoine culinaire de la France. PHILIPI, Orso dir., 1999, Le mĂ©morial du pays niçois 1968-1998, NoumĂ©a, Ed. PlanĂšte MĂ©mo, 591 p. RAYBAUT, Paul, 1979, Les sources rĂ©gionales du pays de Nice, Paris, Fayard, 401 p. Top of page Notes 1 Une recherche rĂ©cente montre que la cuisine locale traditionnelle est partout dĂ©signĂ©e comme une des composantes fondamentales de la culture rĂ©gionale, au mĂȘme titre que la langue, le folklore et les traditions. A. Brochot dir. et al., 2001 2 "Une gastronomie haute en saveur", CĂŽte d’Azur, Art et DĂ©couverte, Ă©dition 2002. 3 L’Estocaficada a pour mission exclusive, depuis 1905, de dĂ©fendre le stockfisch ou estocaficada ; plus rĂ©cemment, "Le pan bagnat" s’est donnĂ© la mĂȘme mission pour le pan bagnat ; le "cercle de la Capelina d’or", créé en 1972 au lycĂ©e hĂŽtelier de Nice, est plus gĂ©nĂ©raliste et a pour objectif "d’Ɠuvrer pour l’enseignement, le maintien et la promotion de la vraie cuisine locale". 4 La parution en 1999 du MĂ©morial du pays niçois 1968-1998 est l’occasion de passer en revue les figures les plus reprĂ©sentatives de l’identitĂ© et de la culture niçoises. Un chapitre entier "Esprit populaire et cuisine des anges" est consacrĂ© Ă  la cuisine, Ă  ses produits et Ă  ses hĂ©ros HĂ©lĂšne Barale restauratrice et ThĂ©rĂ©sa marchande du cours Saleya, figures emblĂ©matiques du Vieux Nice, ainsi que Jacques Maximin, ancien chef du Negresco, voisinent dans ce tableau d’honneur, et aucun des journalistes Ă©crivant sur Nice n’oublierait de les mentionner dans l’inventaire des "richesses" locales. 5 Tout le tissu associatif niçois est invitĂ© Ă  participer et Ă  exposer des projets que la municipalitĂ© propose de financer. La premiĂšre rĂ©union qui se tient le 7 juin 1997, dĂ©bouche sur la mise en place de cinq commissions thĂ©matiques patrimoine, langue, tradition, crĂ©ation, art de vivre ainsi que sur la rĂ©daction et l’adoption d’une charte de l’identitĂ© niçoise. ParallĂšlement, la Mairie se dote d’une subdĂ©lĂ©gation Ă  la Culture, aux traditions et aux fĂȘtes niçoises. 6 L’apprentissage du nissart figure parmi les objectifs prioritaires de la Charte de l’identitĂ© niçoise. AussitĂŽt, des programmes de sensibilisation et d’enseignement sont dĂ©veloppĂ©s dans les Ă©coles et collĂšges de la ville ; et aprĂšs plusieurs annĂ©es d’actions, une trentaine d’associations de sauvegarde des traditions et de la culture niçoises, regroupĂ©es au sein de la FĂ©dĂ©ration des associations du comtĂ© de Nice, obtiennent en novembre 1999 la crĂ©ation d’un dĂ©partement de Langues et cultures rĂ©gionales Ă  la facultĂ© des Lettres de l’universitĂ© de Nice. 7 Dans la foulĂ©e des États gĂ©nĂ©raux de l’identitĂ© niçoise, un festival de polyphonies et musiques traditionnelles "Voucalia" est créé en 1997 et des recueils et CD-roms de chants traditionnels niçois sont Ă©ditĂ©s. 8 Comme la fiĂšra de la San BertoumiĂ©u, ancienne foire traditionnelle, relancĂ©e en 2000 par la mairie de Nice. 9 DĂ©nomination dĂ©sormais privĂ©e de son sens politique, mais qui a conservĂ© un tel pouvoir d’identification qu’elle est utilisĂ©e au quotidien, y compris dans la sphĂšre institutionnelle, pour dĂ©signer la partie niçoise du dĂ©partement, la distinguant ainsi de sa partie provençale. Lors du rattachement du comtĂ© de Nice Ă  la France en 1860 l’arrondissement de Grasse fut dĂ©tachĂ© du dĂ©partement du Var pour crĂ©er le dĂ©partement des Alpes-Maritimes. 10 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. 11 Lorsque le texte ne le prĂ©cise pas, les citations sont extraites des entretiens rĂ©alisĂ©s sur place au cours de l’étĂ© 2003. 12 Les rĂ©sultats du recensement agricole de 2000 montrent que plus de la moitiĂ© des superficies du dĂ©partement consacrĂ©es Ă  la production de lĂ©gumes sont concentrĂ©es dans Nice et son arriĂšre-pays, et dans la vallĂ©e du Var, l’autre zone de production lĂ©gumiĂšre se situant dans le pays grassois. "La production de blettes mets pour la cuisine niçoise subit la moins forte baisse [entre 1988 et 2000] grĂące Ă  un marchĂ© encore porteur" prĂ©cise en outre l’analyse par type de culture. 13 DĂšs les annĂ©es 1760 s’amorce un mouvement de villĂ©giature touristique Ă  Nice, appartenant alors au royaume de Sardaigne, principalement menĂ© par la haute aristocratie anglaise, puis russe. 14 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. 15 Collation matinale et goĂ»ter. 16 QualifiĂ©e de "lieu-culte", de "musĂ©e de la cuisine nissarde" l’adresse du restaurant figure dans tous les guides nationaux, mais aussi Ă©trangers, amĂ©ricains, japonais, etc. 17 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 55. Jacques Maximin est le crĂ©ateur de la "fleur de courgette farcie", plat depuis copiĂ© par tous. 18 "La salade niçoise sĂšme la zizanie", Nice Matin du 18 aoĂ»t 2003. 19 "Pas de salade avec la salade niçoise", Le Figaro du 1er juin 2002. 20 Bulletin de liaison de la FĂ©dĂ©ration des associations du comtĂ© de Nice, Ă©ditĂ© en version bilingue. 21 Peu de temps auparavant Ă©tait nĂ©e la "Charte de la bouillabaisse marseillaise" sous l’impulsion d’un groupe de restaurateurs de Marseille dĂ©sireux de dĂ©fendre l’authenticitĂ© et l’image de la recette, elle aussi souvent mise Ă  mal. 22 Outre la prĂ©sidente de "la Capelina d’or", deux enseignants du lycĂ©e hĂŽtelier de Nice et une dizaine de restaurateurs. Ce comitĂ© technique sera assistĂ©, au fur et Ă  mesure des opĂ©rations, de reprĂ©sentants de la Mairie de Nice dĂ©lĂ©gation au Tourisme, subdĂ©lĂ©gation Ă  la Culture, aux traditions et aux fĂȘtes niçoises, de l’office du tourisme de Nice, des lycĂ©es hĂŽteliers de Nice et de la DGCCRF Direction gĂ©nĂ©rale de la Concurrence, de la consommation et de la rĂ©pression des fraudes, de chefs de cuisine, de professionnels de l’alimentation, d’universitaires niçois et de membres du comitĂ© de suivi des États gĂ©nĂ©raux de l’identitĂ© niçoise. 23 EnregistrĂ©e le 14 octobre 1998 auprĂšs de l’Institut national de la propriĂ©tĂ© industrielle. 24 Peuvent en outre adhĂ©rer au label, Ă©tablissements d’enseignements hĂŽteliers ou de restauration particuliĂšre ou collective, snacks, traiteurs indĂ©pendants ou en grande surface, fournisseurs de collectivitĂ©s, boulangerie, etc. 25 26 En 2003, ils sont 46 dĂ©positaires de la marque 29 dans Nice mĂȘme et 17 dans les communes alentour de l’arriĂšre-pays niçois, mais aussi de la partie provençale du dĂ©partement. 27 La traduction correcte en nissart aurait Ă©tĂ© coĂŻna nissarda. C’est donc un moyen terme qui a Ă©tĂ© adoptĂ© par l’’UDOTSI "on a alliĂ© les deux puisqu’on a gardĂ© le mot cuisine et, justement le cĂŽtĂ© authentique, niçois — parce que c’est quand mĂȘme une cuisine spĂ©cifique —, on a mis ’nissarde’. Mais c’est du niçois francisĂ© parce que en principe ce serait ’nissarda’". 28 Et peut-ĂȘtre aussi des problĂšmes de "personnes", certains Ă  la Mairie de Nice, ayant des projets similaires, n’ont semble-t-il pas apprĂ©ciĂ© de se faire "doubler" par PUDOTSI. 29 Nombre d’ouvrages de recettes sur la cuisine provençale et mĂ©diterranĂ©enne avaient cependant relativement peu nombreux. La rĂ©fĂ©rence en la matiĂšre reste l’ouvrage de Jacques MĂ©decin publiĂ© en 1972, et constamment rééditĂ© depuis. 30 Les stages sont littĂ©ralement pris d’assaut par un public local d’amateurs, leur dĂ©roulement et frĂ©quence n’étant limitĂ©s que par les possibilitĂ©s financiĂšres et la disponibilitĂ© des organisateurs. 31 Un colloque sur "L’identitĂ© niçoise" fut organisĂ© en juin 1991 au sein de l’universitĂ© de Nice. Toutes les questions qui animent aujourd’hui le tissu niçois dans la rĂ©affirmation de l’identitĂ© niçoise y sont dĂ©jĂ  posĂ©es l’authenticitĂ© de la culture niçoise, le dĂ©sir d’autonomie locale, l’appartenance niçoise Ă  la patrie française. Actes parus dans les Cahiers de la MĂ©diterranĂ©e, 1991, n° 43. 32 La Remembrança Nissarda, association pour la "connaissance et dĂ©fense de l’identitĂ© niçoise" et Sian d’Aqui, nouvelle association créée en 2000 dont "l’objet est de maintenir, promouvoir, dĂ©fendre l’identitĂ© niçoise dans sa culture et ses intĂ©rĂȘts", toutes deux co-organisatrices de la manifestation, et la "Capelina d’or". 33 On estime aujourd’hui Ă  entre 5 % et 10 % la proportion des Niçois de souche, c’est-Ă -dire les descendants des familles ayant votĂ© le rattachement Ă  la France en 1860. 34 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. 35 Ainsi que des manifestations rĂ©centes liĂ©es Ă  la guerre en Irak viennent encore de le rappeler destruction publique et mĂ©diatisĂ©e de produits alimentaires français aux États-Unis dĂ©versement de bouteilles de vin dans les caniveaux, fromages mis Ă  la poubelle, etc.. 36 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. 37 Le "comtĂ© de Nice”, pĂ©riodiquement agitĂ© par la "tentation autonomiste", n’échappe pas Ă  ce mouvement. Parmi les associations de dĂ©fense de l’identitĂ© niçoise, beaucoup affichent clairement des objectifs autonomistes, voire sĂ©paratistes et certains hommes politiques n’hĂ©sitent pas Ă  faire campagne sur le thĂšme de la reconquĂȘte de l’autonomie, contestant les rĂ©sultats du rĂ©fĂ©rendum de 1860. ParallĂšlement, la reformation, avec la Savoie, la Ligurie et le PiĂ©mont, d’une entitĂ© proche de l’ancien duchĂ© de Savoie est rĂ©guliĂšrement Ă©voquĂ©e, le projet de constitution d’une Euro-rĂ©gion associant "comtĂ© de Nice", Ligurie et PiĂ©mont en Ă©tant, pour beaucoup, la of page References Bibliographical reference Aline Brochot, “Cuisine nissarde » et particularisme niçois”, GĂ©ographie et cultures, 50 2004, 45-61. Electronic reference Aline Brochot, “Cuisine nissarde » et particularisme niçois”, GĂ©ographie et cultures [Online], 50 2004, Online since 13 August 2022, connection on 23 August 2022. URL DOI of page Copyright All rights reservedTop of page Lesdeux photographes prĂ©sentaient vendredi 6 dĂ©cembre leur exposition Ă©phĂ©mĂšre tirĂ©e de ce nouvel ouvrage de clichĂ©s dĂ©diĂ© aux artisans du Palais. Ce travail en noir et blanc met ainsi en lumiĂšre 21 corps de mĂ©tiers et TITWANE Police et justice Monaco PubliĂ© le 21 mars 2022 Ă  19h03 - Mis Ă  jour le 22 mars 2022 Ă  05h26 RĂ©servĂ© Ă  nos abonnĂ©s EnquĂȘte Main basse sur le Rocher » 2/2. Dans les coulisses de la PrincipautĂ©, un violent conflit oppose depuis des annĂ©es le richissime entrepreneur immobilier Patrice Pastor et certains membres, trĂšs influents, de l’entourage du prince Albert. Ce 30 novembre 2020, Nicolas Saussier est trĂšs en colĂšre. Conseiller pour la presse auprĂšs d’Albert II, il Ă©crit Ă  Me Thierry Lacoste, avocat et ami du prince La pieuvre pastorienne est partout ! Elle a mis le grappin sur Monaco. “PP” est devenu fou, il n’a plus de limites
 » Ce courriel figure sur Les Dossiers du Rocher, le site Internet oĂč sont diffusĂ©s, par une source anonyme, de trĂšs nombreux documents – pour la plupart authentifiĂ©s – mettant en cause l’entourage du souverain monĂ©gasque. Une affaire qui ravage la PrincipautĂ© depuis l’automne 2021. Ce PP », dit aussi P2 », cette supposĂ©e pieuvre », ce serait le multimilliardaire Patrice Pastor, un homme de 49 ans, constructeur, depuis des dĂ©cennies, d’immeubles et d’appartements louĂ©s ensuite Ă  prix d’or. Un personnage incontournable Ă  Monaco, fier et sans fioritures. Je ne suis pas un mec sympa, prĂ©vient-il. Je suis libre, indĂ©pendant et j’ai de l’argent, alors
 Tout est vrai dans Les Dossiers du Rocher, et tout le monde le sait ! La vĂ©ritĂ©, c’est que je les Ă©nerve. » Patrice Pastor a raison il est bien dans le collimateur. En PrincipautĂ©, il y a dĂ©sormais ceux qui seraient, selon l’expression de ses ennemis, pastorisĂ©s », c’est-Ă -dire vendus Ă  son clan, et les autres, retranchĂ©s au Palais, prĂȘts Ă  endurer un siĂšge, Ă  l’abri des canons et de leurs boulets, emblĂšmes de la forteresse depuis le XVIIe siĂšcle. Voici donc le micro-Etat théùtre d’une sorte de guerre de tranchĂ©es, avec, au beau milieu, le prince, un drapeau blanc dans une main, un sabre dans l’autre. Car tout son entourage, jusqu’à Albert II lui-mĂȘme, est persuadĂ© que cette campagne de dĂ©stabilisation numĂ©rique, dont le coĂ»t est estimĂ© par les spĂ©cialistes Ă  plusieurs millions d’euros, a Ă©tĂ© montĂ©e par Patrice Pastor en personne, avec l’aide de complices occasionnels. L’explication ? PP », d’aprĂšs ses adversaires, aurait Ă©tĂ© furieux de voir de nombreux projets immobiliers lui passer sous le nez au profit de ses deux rivaux, les entreprenants – mais plus modestes – groupes Caroli et Marzocco. Quelle est la principale cible des Dossiers du Rocher ? Un quarteron d’hommes puissants, soudĂ©s contre les Pastor. Tous sont proches d’Albert II, parfois intĂ©ressĂ©s sur le plan financier Ă  certains dossiers immobiliers, comme le soulignent les courriels et autres documents piratĂ©s pour le compte des Dossiers du Rocher par un corbeau » Ă  l’évidence bien outillĂ©. Joute de milliardaires Au premier rang des personnages visĂ©s, l’avocat Thierry Lacoste, mais aussi Claude Palmero, administrateur des biens et bras droit d’Albert de Monaco, ou encore Didier Linotte, le prĂ©sident du Tribunal suprĂȘme, la cour constitutionnelle locale. Pastor veut avoir le pouvoir rĂ©el avec le gouvernement Ă  sa botte et l’administration qu’il contrĂŽle, et laisser au prince l’inauguration des chrysanthĂšmes, analyse M. Palmero. Son patrimoine varie, selon les estimations, entre 12 et 20 milliards d’euros, il pĂšse plus lourd que le prince ! Mais il se trompe notre but n’est pas de le dĂ©truire, mais qu’il n’y ait plus de monopole. » C’est une joute entre milliardaires, mĂȘme si le patrimoine du prince Albert II est estimĂ© Ă  seulement » 1 milliard d’euros
 Il vous reste de cet article Ă  lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s.
Ellesproviennent toutes de la collection privée du Palais princier de Monaco. Clichés pris sur le tournage de La main au collet en 1954 avec Cary Grant, scÚnes de vie de princesse sur le Rocher.
1La labellisation d’une cuisine rĂ©gionale et la protection de la marque ainsi créée par la propriĂ©tĂ© industrielle, constituent une entreprise inĂ©dite en France. Aussi, la crĂ©ation, dans les Alpes-Maritimes, de la marque Cuisine nissarde, le respect de la tradition » amĂšne-t-elle Ă  s’interroger sur les motivations, la signification et la portĂ©e d’une telle opĂ©ration qui intervient dans le contexte gĂ©nĂ©ral du dĂ©veloppement d’une demande sociale pressante pour des produits alimentaires de qualitĂ© et dont l’origine doit ĂȘtre clairement dĂ©terminĂ©e. Nous ne traiterons pas cependant ici de la validitĂ© et de la lĂ©gitimitĂ© d’une telle dĂ©marche, la labellisation et la codification d’une cuisine rĂ©gionale et de ses plats les plus reprĂ©sentatifs posant des questions — en particulier d’acceptabilitĂ© sociale, dĂšs lors que l’on touche aux pratiques quotidiennes — qui dĂ©passent pour beaucoup le cadre de notre propos. Il s’agira en revanche de montrer en quoi cette opĂ©ration S’insĂšre, nolens volens, dans une dynamique de relance identitaire et alimente la rĂ©affirmation d’un particularisme local. 1 Une recherche rĂ©cente montre que la cuisine locale traditionnelle est partout dĂ©signĂ©e comme une de ... 2 "Une gastronomie haute en saveur", CĂŽte d’Azur, Art et DĂ©couverte, Ă©dition 2002. 3 L’Estocaficada a pour mission exclusive, depuis 1905, de dĂ©fendre le stockfisch ou estocaficada ; ... 4 La parution en 1999 du MĂ©morial du pays niçois 1968-1998 est l’occasion de passer en revue les figu ... 2La cuisine, pilier et signifiant de la culture rĂ©gionale1 est, dans les Alpes-Maritimes, depuis toujours fortement valorisĂ©e, en particulier par les mĂ©dias touristiques, qu’ils soient dĂ©partementaux ou municipaux. Le ComitĂ© rĂ©gional de tourisme Riviera CĂŽte d’Azur lui consacre un chapitre dans sa brochure de prĂ©sentation gĂ©nĂ©rale2 et la Ville de Nice ne manque pas de la mettre en exergue dans la fabrication de son image touristique. Mais c’est aussi toute la sociĂ©tĂ© locale qui, au quotidien, cĂ©lĂšbre le culte de la cuisine niçoise et glorifie ses hĂ©ros plusieurs associations, dont certaines trĂšs anciennes, se sont donnĂ©es pour mission la dĂ©fense et la promotion de la cuisine du comtĂ© de Nice et de quelques-uns de ses plats caractĂ©ristiques3 ; et les figures lĂ©gendaires de la cuisine et de la gastronomie locale figurent en bonne place au panthĂ©on niçois4. Au travers de ses produits, de ses spĂ©cialitĂ©s et de ses acteurs, servie par des plats emblĂ©matiques qui l’ont fait reconnaĂźtre internationalement, la cuisine constitue l’une des composantes fondamentales du stĂ©rĂ©otype niçois. 3Pourtant, c’est un constat amer que fait, en 1995, l’Union dĂ©partementale des offices de tourisme et syndicats d’initiative UDOTSD la cuisine niçoise est galvaudĂ©e et ses recettes dĂ©naturĂ©es, les plats servis dans les restaurants de la CĂŽte d’Azur n’ayant souvent plus de niçois que le nom. Aussi Ă©labore-t-elle un plan de sauvegarde destinĂ© Ă  revaloriser l’authentique cuisine niçoise ». Cette dĂ©marche aboutira Ă  la crĂ©ation, en 1998, du label Cuisine nissarde, le respect de la tradition », marque collective, protĂ©gĂ©e par la propriĂ©tĂ© industrielle. 5 Tout le tissu associatif niçois est invitĂ© Ă  participer et Ă  exposer des projets que la municipalit ... 6 L’apprentissage du nissart figure parmi les objectifs prioritaires de la Charte de l’identitĂ© niçoi ... 7 Dans la foulĂ©e des États gĂ©nĂ©raux de l’identitĂ© niçoise, un festival de polyphonies et musiques tra ... 8 Comme la fiĂšra de la San BertoumiĂ©u, ancienne foire traditionnelle, relancĂ©e en 2000 par la mairie ... 4L’esprit et les attendus de cette opĂ©ration se trouvent alors largement en accord avec ceux dĂ©veloppĂ©s par la ville de Nice dans son programme de relance de l’identitĂ© niçoise. En effet, l’annĂ©e 1995 marque la recrudescence des manifestations de ce que l’on a appelĂ© le particularisme » niçois et l’une des premiĂšres actions d’envergure, lancĂ©e par Jacques Peyrat peu aprĂšs son Ă©lection Ă  la mairie de Nice, est la convocation des États gĂ©nĂ©raux de l’IdentitĂ© niçoise »5. Diverses actions, initiĂ©es par les associations Ă  vocation culturelle ou par les acteurs du tourisme, sont alors rapidement concrĂ©tisĂ©es. Par le renouveau de la langue nissarde6, par la promotion de la musique et des chants traditionnels du comtĂ© de Nice7, par la rĂ©actualisation de fĂȘtes et foires traditionnelles8 auxquelles la cuisine est Ă©troitement associĂ©e, c’est un certain prosĂ©lytisme » niçois qui tend ainsi Ă  se renforcer. 5C’est donc une convergence d’objectifs, si ce n’est d’intĂ©rĂȘts, qui apparaĂźt mĂȘme si les deux opĂ©rations n’ont pas Ă©tĂ© formellement liĂ©es et ont rĂ©pondu Ă  deux stratĂ©gies diffĂ©rentes et deux modes de financement diffĂ©rents. Plus largement, la cuisine niçoise, devenant nissarde », sort aujourd’hui de la stricte imagerie touristique et des cuisines familiales pour participer Ă  l’exaltation du particularisme niçois. AuthentifiĂ©e, caractĂ©risĂ©e, labellisĂ©e, codifiĂ©e, dĂ©limitĂ©e dans son territoire, elle est convoquĂ©e pour fournir les preuves matĂ©rielles de l’existence d’une identitĂ© spĂ©cifique au pays niçois » dans un contexte gĂ©nĂ©ral de redĂ©finition et de recomposition des identitĂ©s spatiales et politiques rĂ©gionales. L’exception culinaire niçoise 9 DĂ©nomination dĂ©sormais privĂ©e de son sens politique, mais qui a conservĂ© un tel pouvoir d’identific ... 6Par la cuisine passe l’expression de particularitĂ©s qui distinguent nettement encore aujourd’hui le comtĂ© de Nice »9 de ses voisins, en particulier de la Provence. DiffĂ©rences cultivĂ©es avec soin, parfois avec passion, dans cet espace longtemps autonome et rattachĂ© somme toute rĂ©cemment Ă  la nation française. L’émanation et l’expression d’un terroir original 10 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. 11 Lorsque le texte ne le prĂ©cise pas, les citations sont extraites des entretiens rĂ©alisĂ©s sur place ... 7La spĂ©cificitĂ© de la cuisine niçoise tient d’abord a la configuration et Ă  la gĂ©ographie de son terroir de production ; configuration physique qui a longtemps dĂ©terminĂ© des conditions de viĂ© quasi autarciques et d’autosubsistance dans les vallĂ©es qui cloisonnent l’arriĂšre-pays Roya, TinĂ©e, Var, VĂ©subie. C’est entre vallons, collines, cols et montagnes que s’est dĂ©veloppĂ©e, parallĂšlement ou en complĂ©ment de l’olĂ©iculture et de l’élevage ovin, une micro-agriculture vivriĂšre, Ă  base de cĂ©rĂ©ales, de lĂ©gumineuses et de lĂ©gumes sur des lopins de terre, accrochĂ©s aux restanques de pierres sĂšches »10. La cuisine niçoise, c’est les lĂ©gumes, les tomates, les courgettes, les poivrons, les aubergines.
11, une cuisine de potager », essentiellement basĂ©e sur l’accommodement des lĂ©gumes, Ă©ventuellement avec pĂątes ou galettes ratatouille, tourte de blettes, tians de courgettes ou d’aubergines, farcis, pissaladiĂšre, etc.. 8La cuisine niçoise est aussi souvent qualifiĂ©e de cuisine de pauvres » pour rendre compte de la simplicitĂ©, voire de la rusticitĂ© de certains de ses plats socca galette de farine de pois chiches et polenta bouillie de farine de maĂŻs, autrefois de sarrasin se substituaient en effet souvent au pain dans l’alimentation des paysans. Quant aux plats de viande daube, civet de lapin, ils Ă©taient rĂ©servĂ©s aux repas dominicaux ou de fĂȘte, les restes Ă©tant incorporĂ©s dans les raviolis, la poche de veau ou les lĂ©gumes farcis. 12 Les rĂ©sultats du recensement agricole de 2000 montrent que plus de la moitiĂ© des superficies du dĂ©p ... 9Aujourd’hui, ce sont ces mĂȘmes plats que l’on retrouve sur les tables familiales ou dans les restaurants de Nice, mais c’est avec fiertĂ© que l’on vante cet hĂ©ritage culinaire, nĂ© d’une histoire et d’un terroir particuliers, en insistant sur la spĂ©cificitĂ© des produits qui entrent dans leur composition on a des lĂ©gumes exceptionnels les courgettes beurrent, les fĂ©vettes, les artichauts poivrade, les blettes, le mesclun, il n’y a qu’ici qu’on trouve ça » clame un restaurateur, tandis que cette prĂ©sidente d’association affirme que le lĂ©gume du terroir, c’est la blette, ça ne se travaille pas ailleurs ; et puis les petites courgettes, ces petits violons, ça nous est propre. C’est les courgettes de Nice, dans le Var, c’est absolument inconnu ». La cuisine niçoise doit en effet, encore aujourd’hui, une grande part de sa spĂ©cificitĂ© Ă  l’utilisation de produits quasi exclusifs du terroir niçois la courgette beurre ou courgette violon pour la ratatouille, la courgette ronde celle des farcis, les blettes pour la tourte de blettes salĂ©e ou sucrĂ©e sont des spĂ©cialitĂ©s agricoles » des Alpes-Maritimes et alimentent, pour la quasi-totalitĂ© de leur production, les marchĂ©s locaux de dĂ©tail12. 10C’est donc un lien extrĂȘmement fort qui attache la cuisine niçoise Ă  son territoire. De la spĂ©cificitĂ© du terroir et de ses produits est nĂ©e l’exception culinaire niçoise que chacun ici, conscient de son originalitĂ©, se plaĂźt Ă  rappeler la ratatouille, les farcis, la salade niçoise, comme son nom l’indique, le pan bagnat, la pissaladiĂšre, tout ça ne se fait pas dans le Var ; la poche de veau, les sardines farcies, c’est vraiment trĂšs caractĂ©ristique ; et la tourte de blettes sucrĂ©e, c’est vraiment propre au comtĂ© niçois ». Un art de vivre et une culture au quotidien 13 DĂšs les annĂ©es 1760 s’amorce un mouvement de villĂ©giature touristique Ă  Nice, appartenant alors au ... 11La cuisine reprĂ©sente aujourd’hui l’un des vecteurs les plus vivants de la culture niçoise. Elle est Ă  la fois base et expression d’un art de vivre et d’une culture qui ont su perdurer malgrĂ© le laminage culturel exercĂ© sur le littoral par le dĂ©veloppement de l’industrie touristique et l’afflux considĂ©rable de populations de toutes origines depuis la fin du XVIIIe siĂšcle13 14 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. Cette cuisine constamment menacĂ©e aurait dĂ©jĂ  pu sombrer vers la fin du XIXe siĂšcle, emportĂ©e, avec les vaisselles dorĂ©es et les clientĂšles de princes, de rois ou d’aventuriers, dans les menus au long cours qui fleurissaient aux tables des palais rococo, dans le secret des maisons bourgeoises ou sous les coupoles des premiers palaces. Mais elle venait du peuple et n’a pas abdiquĂ© au simple voisinage & l’opulence gastronomique. AncrĂ©e entre vallons et collines, nichĂ©e sous les tonnelles, davantage faite pour les bonheurs en famille que pour la distraction des magnats et mondaines, elle vĂ©hicule en coulisses d’autres valeurs que celles qu’importe alors la vie balnĂ©aire sur la Riviera »14. 15 Collation matinale et goĂ»ter. 12Elle est l’illustration d’un art de vivre populaire, d’une culture vĂ©cue au quotidien qui s’exprime aussi bien dans les cuisines familiales que sur les marchĂ©s du cours Saleya ou de la LibĂ©ration, lors des fĂȘtes se terminant invariablement par ces festins » qui rassemblent toute la communautĂ© ou dans la rue oĂč se dĂ©gustent sur le pouce socca, pan bagnat ou pissaladiĂšre Ă  l’heure de la merenda »15. D’ailleurs, on retrouve souvent la pissaladiĂšre, la tourte de blettes, le pan bagnat dans les boulangeries, c’est courant, on les trouve vraiment au quotidien ; par contre, les recettes plus Ă©laborĂ©es, vous les trouverez dans les restaurants ». 16 QualifiĂ©e de "lieu-culte", de "musĂ©e de la cuisine nissarde" l’adresse du restaurant figure dans to ... 17 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 55. Jacques Maximin est le crĂ©ateur de la "fleur de courge ... 13Le restaurant de spĂ©cialitĂ©s niçoises constitue l’autre lieu privilĂ©giĂ© d’expression et de cĂ©lĂ©bration de la cuisine niçoise. FrĂ©quentĂ© par une clientĂšle d’habituĂ©s qui viennent y dĂ©guster les plats traditionnels que la vie moderne » ne permet plus guĂšre de rĂ©aliser, ou par des touristes Ă  la recherche d’une cuisine de terroir originale, il est le temple dont les officiants sont devenus parfois de vĂ©ritables hĂ©ros locaux et gloires internationales. Son archĂ©type est reprĂ©sentĂ© par celui d’HĂ©lĂšne Barale, au coeur du Vieux Nice, bien nommĂ© Aux spĂ©cialitĂ©s niçoises16. On vient y communier au culte de la cuisine niçoise Ă  travers un menu unique oĂč se succĂšdent tous ses plats emblĂ©matiques pissaladiĂšre, socca, salade niçoise, ravioli, sautĂ© de veau et tourte de blettes. Restaurants populaires du Vieux Nice, mais aussi restaurants Ă©toilĂ©s dont certains chefs sont unanimement louĂ©s pour avoir rĂ©interprĂ©tĂ© et magnifiĂ© les produits du terroir niçois. Ainsi, Jacques Maximin, longtemps chef au Chantecler, restaurant Ă©toilĂ© du Negresco, figure, malgrĂ© ses origines nordistes, parmi les hĂ©ros niçois il a donnĂ© une identitĂ© nouvelle aux tians, ces gratins de pure souche niçoise [...], les petites courgettes fleurs [...]. Il anoblit ces lĂ©gumes, les ’inventa’[...], il en fit un plat-vedette »17. Quant Ă  Franck Cerutti, niçois d’origine, c’est avec Ă©motion et fiertĂ© que l’on relate ses passages sur le marchĂ© du cours Saleya oĂč, dit-on, il vient lui-mĂȘme chercher les fleurs de courgettes qu’il servira au Louis XV de Monaco. 14Ainsi, dans tous ces lieux de vie, du plus quotidien au plus exceptionnel, la cuisine niçoise vit, se vit, et se transmet, diffusant Ă  sa suite un ensemble de valeurs qui viennent Ă  la rencontre de nouvelles aspirations qui s’expriment dans l’ensemble de la sociĂ©tĂ©. ParĂ©e des vertus de convivialitĂ©, de partage, de simplicitĂ©, d’authenticitĂ©, elle se voit confĂ©rer un rĂŽle social et symbolique trĂšs fort, doublĂ© depuis la dĂ©couverte » des bienfaits d’une alimentation Ă  base de lĂ©gumes et d’huile d’olive d’une vĂ©ritable mission de santĂ© publique. La cuisine niçoise pratiques et normes 18 "La salade niçoise sĂšme la zizanie", Nice Matin du 18 aoĂ»t 2003. 19 "Pas de salade avec la salade niçoise", Le Figaro du 1er juin 2002. 20 Bulletin de liaison de la FĂ©dĂ©ration des associations du comtĂ© de Nice, Ă©ditĂ© en version bilingue. 15Pourtant, malgrĂ© sa dimension culturelle et symbolique, la cuisine niçoise n’en a pas moins Ă©tĂ© malmenĂ©e. Quelques-uns de ses plats les plus connus se sont installĂ©s Ă  la carte des restaurants et brasseries un peu partout en France subissant ça et lĂ  des adaptations libres, parfois bien Ă©loignĂ©es de la recette d’origine. C’est la salade niçoise qui met le feu aux poudres et l’on s’insurge contre les mauvais traitements » que lui font subir certains restaurateurs, y compris niçois. C’est un comble il est devenu difficile de trouver la vraie salade niçoise dans les restaurants de Nice » s’exclame le conseiller municipal dĂ©lĂ©guĂ© aux traditions18. Il n’est pas rare, en effet, d’y trouver haricots verts, pommes de terres bouillies, maĂŻs ou encore betteraves ; mais la recette originale [
] ne prĂ©voit ni pomme de terre ni haricot vert ; ingrĂ©dients pas vraiment niçois, qui alourdissent le tout et sont souvent servis cuits, quand la vraie niçoise n’accepte que des lĂ©gumes crus » assĂšne un chef niçois19. Le pan bagnat, autre emblĂšme niçois est lui aussi l’objet d’outrages contre lesquels beaucoup s’élĂšvent, chacun ayant son exemple Ă  donner J’ai mĂȘme trouvĂ© un jour un pan bagnat sans tomates » dĂ©clare l’un tandis qu’un autre, dans une lettre publiĂ©e dans Lou Ligamen20, fait part de sa colĂšre lorsque, sĂ©journant en Gascogne, il se vit proposer un pan bagnat fait de pain de mie et garni de mayonnaise pas une goutte d’huile, fut-elle d’arachide ! Mais alors, avec quoi est-il mouillĂ© ce pain ? ». La liste serait longue, des entorses faites Ă  l’orthodoxie culinaire niçoise... et des plaintes qui se sont Ă©levĂ©es pour les dĂ©noncer. De l’esprit Ă  la rĂšgle le label cuisine nissarde » 21 Peu de temps auparavant Ă©tait nĂ©e la "Charte de la bouillabaisse marseillaise" sous l’impulsion d’u ... 16Mettant les mots en actes, la premiĂšre rĂ©action concrĂšte vient de PUDOTSI en 1995. Faisant le constat, Ă  la fois du galvaudage des recettes les plus emblĂ©matiques de la cuisine niçoise, de l’absence de politique de promotion de la cuisine rĂ©gionale, de la mise en place d’actions de dĂ©fense de recettes traditionnelles dans d’autres rĂ©gions21 et, plus gĂ©nĂ©ralement, d’une demande en progression pour des produits authentiques et de qualitĂ©, elle Ă©labore un projet en vue de la crĂ©ation d’un label dans le but de revaloriser l’authentique cuisine niçoise ». Un dossier est prĂ©sentĂ©, et acceptĂ©, dans le cadre du contrat de Plan État-rĂ©gion- dĂ©partement pour le PĂŽle ville de Nice. Ainsi, dotĂ©e des financements nĂ©cessaires, l’UDOTSI dĂ©veloppe son projet et s’adjoint - la collaboration de professionnels de la gastronomie et de spĂ©cialistes de la cuisine niçoise. Elle s’attache, notamment, la collaboration d’une prĂ©sidente d’un syndicat d’initiative adhĂ©rent Ă  l’Union, mais surtout prĂ©sidente d’une association de promotion de la cuisine locale, le cercle de la Capelina d’or » qui va ĂȘtre la cheville ouvriĂšre de l’opĂ©ration. 22 Outre la prĂ©sidente de "la Capelina d’or", deux enseignants du lycĂ©e hĂŽtelier de Nice et une dizain ... 17De 1995 Ă  1999, plusieurs Ă©tapes vont se succĂ©der. Dans un premier temps, c’est une recherche documentaire poussĂ©e qui est entreprise. L’ensemble des ouvrages prĂ©sents en librairie est collectĂ©, des recherches sont effectuĂ©es dans les bibliothĂšques et aux archives dĂ©partementales, afin d’établir un inventaire et un historique des recettes traditionnelles. Puis, Ă  partir de 1996, un comitĂ© technique est mis en place composĂ© de professionnels22, il est chargĂ© de sĂ©lectionner les recettes, de les rĂ©diger et de les tester. Le choix se porte sur une quinzaine de recettes emblĂ©matiques le pan bagnat, la salade niçoise, la pissaladiĂšre, les raviolis niçois, les gnocchis niçois, la daube niçoise, la poche de veau farcie, les sardines farcies Ă  [a niçoise, le stockfisch, les farcis niçois, la ratatouille niçoise, le tian de courgettes, la tourte de blettes, les ganses niçoises, les beignets aux pommes-raisins secs. La rĂ©daction des recettes donne parfois lieu Ă  de vives discussions au sein du comitĂ© technique. Chacun ayant sa propre façon de faire, sa vraie » recette issue de la tradition familiale, l’introduction de certains Ă©lĂ©ments dĂ©chaĂźne parfois les passions faut-il mettre du concombre dans la salade niçoise, de la salade dans le pan bagnat ? Finalement, c’est sur ce qu’il ne faut surtout pas mettre que le compromis est trouvĂ©, la mention de variantes permettant de satisfaire le plus grand nombre. Chaque recette est ensuite rĂ©alisĂ©e et testĂ©e au lycĂ©e technique d’hĂŽtellerie et de tourisme de Nice et, aprĂšs validation, un livret de recettes est Ă©ditĂ©. 23 EnregistrĂ©e le 14 octobre 1998 auprĂšs de l’Institut national de la propriĂ©tĂ© industrielle. 24 Peuvent en outre adhĂ©rer au label, Ă©tablissements d’enseignements hĂŽteliers ou de restauration part ... 18Dans un deuxiĂšme temps, c’est la formalisation de l’opĂ©ration qui est obtenue par le dĂ©pĂŽt, en 1998, sous forme de marque collective, du label Cuisine nissarde, le respect de la tradition » et du rĂšglement qui l’accompagne23. Celui-ci prĂ©cise, outre la nature de la marque Figure 1, les modalitĂ©s de son attribution et de son utilisation par ses bĂ©nĂ©ficiaires, restaurateurs au tout premier chef24. AprĂšs une phase de sensibilisation auprĂšs de tous les restaurateurs proposant des spĂ©cialitĂ©s niçoises, des rĂ©unions sont organisĂ©es afin de prĂ©senter le label aux candidats qui se sont dĂ©clarĂ©s intĂ©ressĂ©s ; les membres du comitĂ© technique ont ensuite inspectĂ© les Ă©tablissements et, aprĂšs dĂ©libĂ©ration, ont attribuĂ© le label Ă  ceux qui satisfaisaient aux critĂšres. En adhĂ©rant Ă  ce rĂšglement, et moyennant la fourniture par l’’UDOTSI du matĂ©riel de signalisation spĂ©cifique autocollant, panonceau, livret de recettes, ces derniers s’engagent Ă  proposer en permanence sur leur carte au moins trois des recettes du label, en respectant les indications du livret. 25 19À partir de 1999, c’est la phase de promotion et de mĂ©diatisation qui est engagĂ©e, en particulier auprĂšs des professionnels du tourisme un CD-Rom, dossier de presse de l’opĂ©ration est Ă©ditĂ© et diffusĂ©, le livret de recettes est diffusĂ© Ă  la demande, de nombreux articles paraissent dans la presse rĂ©gionale, voire nationale, l’ensemble de l’opĂ©ration Ă©tant dĂ©crite sur le site Internet de l’’UDOTSI25, relayĂ© par les sites de la ville de Nice, de l’office du tourisme de Nice, du comitĂ© rĂ©gional du Tourisme, etc. 20Enfin, un dernier volet de l’opĂ©ration porte sur la pĂ©rennisation du label, par le suivi et le contrĂŽle de l’utilisation de la marque, par une sensibilisation du lycĂ©e technique d’hĂŽtellerie et de tourisme de Nice, ainsi que par la mise en place de stages destinĂ©s au grand public, assurĂ©s par la Capelina d’or ». 21Pourtant, malgrĂ© tout le soin apportĂ© Ă  la rĂ©alisation de documents de promotion de qualitĂ©, au contrĂŽle et au suivi de l’utilisation du label, et Ă  la diffusion de l’information, il ne semble pas que cette opĂ©ration ait franchi un seuil significatif de notoriĂ©tĂ© nĂ©cessaire pour atteindre tous les objectifs initiaux et assurer sa durabilitĂ© ». Une faible visibilitĂ© 26 En 2003, ils sont 46 dĂ©positaires de la marque 29 dans Nice mĂȘme et 17 dans les communes alentour ... 22Les touristes, Ă  qui ce label est censĂ© s’adresser, ne connaissent pas son existence malgrĂ© la prĂ©sence effective d’encarts dans les revues diffusĂ©es dans les offices de tourisme, dans le Magazine vacances distribuĂ© en Ă©tĂ© sur tout le dĂ©partement et la publication rĂ©guliĂšre en pĂ©riode de vacances d’articles dans la presse rĂ©gionale. Les Niçois eux-mĂȘmes ne le connaissent pas toujours ou n’en ont qu’une perception approximative, y compris ceux qui, de par leur activitĂ©, pourraient y ĂȘtre plus sensibles deux libraires rĂ©gionalistes et une agricultrice impliquĂ©e dans la dĂ©fense des produits locaux ont ainsi dĂ©clarĂ© ne pas en connaĂźtre l’existence. Quant aux restaurateurs, ils montrent souvent peu d’ardeur Ă  s’afficher comme dĂ©positaires du label26. 23Plusieurs raisons peuvent ĂȘtre invoquĂ©es pour expliquer ce manque de visibilitĂ©. 27 La traduction correcte en nissart aurait Ă©tĂ© coĂŻna nissarda. C’est donc un moyen terme qui a Ă©tĂ© ad ... 24Le terme de cuisine nissarde », s’il peut ĂȘtre Ă©vocateur d’un particularisme local, n’est cependant pas immĂ©diatement intelligible pour qui ne connaĂźt pas l’histoire du comtĂ© de Nice. Certes, le logo — la Niçoise au panier de lĂ©gumes -— est, lui, parfaitement Ă©loquent, mais nous verrons plus loin que sa prĂ©sence visuelle est loin d’ĂȘtre effective et rĂ©pandue, et ne peut donc faire office de rappel, ou d’appel visuel auprĂšs de la clientĂšle. Ce terme de cuisine nissarde » est, en fait, un nĂ©ologisme hybride français / nissart créé par l’UDOTSI aprĂšs que l’INPI ait refusĂ© d’enregistrer le nom proposĂ© de cuisine niçoise », arguant du fait que celui-ci Ă©tait du domaine public et qu’il ne pouvait donc ĂȘtre dĂ©posĂ© comme marque commerciale27. 25Quant aux Niçois de souche, la labellisation et la codification de leur cuisine ne sont pas en mesure de modifier des façons de faire acquises et transmises depuis des gĂ©nĂ©rations. La cuisine niçoise fait partie de leur quotidien, et ils n’ont pas besoin qu’on leur apprenne Ă  la faire ». Chacun possĂšde sa recette et qu’il puisse y avoir une rĂšgle commune a mĂȘme pu paraĂźtre pour certains inutile, voire irritant. 26De leur cĂŽtĂ©, et paradoxalement, les restaurateurs ne sont pas toujours les plus fervents apĂŽtres du label Cuisine nissarde ». Les rĂšgles de signalisation prĂ©vues par le rĂšglement — panonceau apposĂ© en vitrine dans un endroit visible, marque visible sur le menu et la carte — ne sont pas souvent respectĂ©es. I] semble que, dans ce domaine, l’autocollant des guides gastronomiques rĂ©putĂ©s, dans lesquels le restaurant est mentionnĂ©, soit plus systĂ©matiquement mis en Ă©vidence. Il est vrai que le label Cuisine nissarde » ne correspond Ă  aucun classement gastronomique » qui serait susceptible d’entraĂźner le choix de la clientĂšle. En outre, entre moyen de distinction et de promotion susceptible d’attirer une clientĂšle supplĂ©mentaire ou bien source de contraintes, le label a Ă©tĂ© diversement perçu par les restaurateurs, y compris ceux qui en auraient Ă©tĂ© le plus logiquement les dĂ©positaires et les fers de lance. Ainsi, HĂ©lĂšne Barale n’a pas souhaitĂ© adhĂ©rer, pensant qu’elle n’avait pas besoin du label », sa clientĂšle Ă©tant de toute façon acquise par d’autres canaux. 27Enfin, la visibilitĂ© du label est limitĂ©e, par dĂ©finition, Ă  son territoire d’action, c’est-Ă -dire la ville de Nice ou, ce qui dans l’esprit de beaucoup est Ă©quivalent, au territoire de l’ancien comtĂ© de Nice c’est tout le comtĂ© de Nice, c’est toute la rive gauche du Var [..] on en a acceptĂ© de l’autre cĂŽtĂ©, mais en principe c’est le comtĂ© de Nice ». Et mĂȘme si certaines demandes de restaurateurs extĂ©rieurs Ă  la ville de Nice ont amenĂ© l’’UDOTSI Ă  Ă©largir le champ territorial de l’opĂ©ration, il semble aujourd’hui difficile d’envisager d’aller au-delĂ  du dĂ©partement des Alpes-Maritimes, malgrĂ© des demandes nouvelles Ă©manant de Niçois installĂ©s dans d’autres rĂ©gions françaises Nantes, ou mĂȘme Ă  l’étranger Suisse. La difficultĂ© majeure tient, en effet, Ă  la disponibilitĂ© des membres du comitĂ© technique, tous bĂ©nĂ©voles, qui ne peuvent se dĂ©placer dans un trop grand rayon pour assurer le suivi et le contrĂŽle prĂ©vu par le rĂšglement, chaque restaurant dĂ©positaire de la marque devant ĂȘtre contrĂŽlĂ© au moins une fois dans l’annĂ©e. La cuisine nissarde est-elle durable » ? 28 Et peut-ĂȘtre aussi des problĂšmes de "personnes", certains Ă  la Mairie de Nice, ayant des projets si ... 28La pĂ©rennisation de la marque n’est pas non plus sans susciter quelques inquiĂ©tudes. Les crĂ©dits allouĂ©s Ă  l’opĂ©ration Ă©puisĂ©s, l’’UDOTSI ne dispose ni du personnel ni de crĂ©dits suffisants pour assurer son suivi, devant se reposer entiĂšrement sur le bĂ©nĂ©volat associatif. Par ailleurs, l’adhĂ©sion au label, entiĂšrement gratuite, ne gĂ©nĂšre pas de revenus qui permettraient de faire fonctionner une Ă©quipe spĂ©cifique. Aussi, certains souhaiteraient que la Mairie de Nice intĂšgre le label dans son programme de promotion de l’identitĂ© niçoise, mais des problĂšmes administratifs »28 semblent bloquer jusqu’à prĂ©sent le rapprochement entre les deux structures, l’une dĂ©partementale, l’autre municipale. 29La pĂ©rennisation de la marque est aussi largement liĂ©e Ă  l’arrivĂ©e de nouveaux restaurateurs qui auront envie d’y adhĂ©rer et, surtout, seront en mesure de rĂ©aliser ses spĂ©cialitĂ©s. Or, il n’existe actuellement aucun programme spĂ©cifique d’enseignement de cuisine rĂ©gionale dans les lycĂ©es hĂŽteliers des Alpes-Maritimes ; les seules actions notables en la matiĂšre venant du cercle de la Capelina d’or » qui organise tous les ans un concours de cuisine, destinĂ© aux Ă©lĂšves des Ă©coles hĂŽteliĂšres du dĂ©partement. 30Enfin, la rĂ©duction constante des superficies agricoles du dĂ©partement, en particulier les zones de maraĂźchage, pose avec de plus en plus d’acuitĂ© la question du maintien de la production des produits spĂ©cifiques de la cuisine niçoise. En douze ans, c’est prĂšs de la moitiĂ© des superficies des cultures lĂ©gumiĂšres, principalement situĂ©es sur le littoral et sur les coteaux niçois, qui a disparu sous les coups d’une pĂ©riurbanisation accĂ©lĂ©rĂ©e et parfois massive. Les amĂ©nagements lourds en cours dans la vallĂ©e du Var et les expropriations liĂ©es poussent, en outre, nombre d’agriculteurs Ă  Ă©migrer vers le dĂ©partement du Var pour poursuivre leur exploitation. C’est donc une agriculture dĂ©localisĂ©e » qui se profile ; qu’en sera-t-il alors de l’authenticitĂ© de la cuisine niçoise si ses produits de base ne sont plus cultivĂ©s sur place ? Un engouement rĂ©el 29 Nombre d’ouvrages de recettes sur la cuisine provençale et mĂ©diterranĂ©enne avaient cependant relati ... 31MalgrĂ© tout, et quel que soit l’impact de cette opĂ©ration, il reste qu’elle a servi Ă  formaliser un corpus de recettes qui, parce qu’elles sont pratiquĂ©es au quotidien, n’avaient jamais Ă©tĂ© vĂ©ritablement fixĂ©es au niveau collectif29. Le restaurant labellisĂ© Cuisine nissarde » devient ainsi une sorte de conservatoire, gardien de l’authenticitĂ© et de l’orthodoxie culinaires niçoises. Et malgrĂ© son caractĂšre normatif et forcĂ©ment rĂ©ducteur, par homogĂ©nĂ©isation des variantes locales, ce corpus donne accĂšs Ă  la connaissance et Ă  la comprĂ©hension d’une culture et de ses origines grĂące Ă  la mise en perspective historique et territoriale qu’il comporte. 30 Les stages sont littĂ©ralement pris d’assaut par un public local d’amateurs, leur dĂ©roulement et frĂ© ... 31 Un colloque sur "L’identitĂ© niçoise" fut organisĂ© en juin 1991 au sein de l’universitĂ© de Nice. Tou ... 32Par ailleurs, le succĂšs des stages de cuisine destinĂ©s au grand public, organisĂ©s par la Capelina d’or » montre assez l’intĂ©rĂȘt, voire la passion, que les Niçois Ă©prouvent, individuellement, pour leur cuisine30. Mais c’est aussi au niveau collectif que cette opĂ©ration s’est trouvĂ©e en concordance avec des aspirations locales qui se font de plus en plus fortes depuis le dĂ©but des annĂ©es 1990, en particulier dans l’affirmation de la spĂ©cificitĂ© culturelle niçoise31. Manger niçois un acte militant ? 33AprĂšs la pĂ©riode de doutes qui a accompagnĂ© la fin de l’ùre MĂ©decin », l’arrivĂ©e, en 1995, de Jacques Peyrat Ă  la Mairie de Nice remet en selle les mouvements de rĂ©affirmation, voire de revendication, de la nissarditĂ© », grĂące en particulier Ă  l’organisation des premiers États gĂ©nĂ©raux de l’identitĂ© niçoise en 1997. Il s’agit de lui donner une visibilitĂ© nouvelle en mobilisant et en projetant Ă  l’avant-scĂšne toutes ses composantes affichages bilingues des noms de rues et Ă©dition bilingue des plaquettes de promotion et affiches des manifestations soutenues par la Mairie ; rĂ©introduction du nissart dans l’univers sonore des Nicois grĂące Ă  des programmes d’enseignement et Ă  l’édition de disques de chants traditionnels ; relance et promotion des fĂȘtes traditionnelles du comtĂ© de Nice. 32 La Remembrança Nissarda, association pour la "connaissance et dĂ©fense de l’identitĂ© niçoise" et Sia ... 34Parmi ces derniĂšres, la fiĂšra de la San BertoumiĂ©u, rĂ©instituĂ©e en 2000, offre une scĂšne vivante et en dĂ©cors naturels Ă  l’expression de cette nissarditĂ© ». Autrefois lieu de rencontres et d’échanges marchands entre les villageois du haut-pays et les habitants de Nice, elle est aujourd’hui le lieu de cĂ©lĂ©bration par excellence de l’identitĂ© niçoise, le lieu de rassemblement et de communion des fidĂšles. Les producteurs sont toujours lĂ  pour proposer leurs produits, mais sont venus les rejoindre groupes folkloriques, artisans en dĂ©monstration, Ă©diteurs rĂ©gionaux et associations niçoises32 qui investissent pendant deux jours les rues du Vieux Nice. On y joue de la musique traditionnelle, on y chante en nissart — l’hymne niçois Nissa la Bella est repris en toutes occasions — et ... on mange niçois. L’un des temps forts est d’ailleurs constituĂ© par le concours de cuisine organisĂ© par la Capelina d’or », artisan de la fondation de la marque cuisine nissarde ». DestinĂ© aux amateurs, il s’agit, non seulement de dĂ©montrer son savoir-faire, mais aussi et surtout sa connaissance de l’orthodoxie culinaire et sa rigueur dans l’exĂ©cution des plats choisis. La proclamation des rĂ©sultats a lieu en prĂ©sence du maire et des membres du conseil municipal venus inaugurer la fiĂšra. Discours, chants et dĂ©gustations se succĂšdent lors du cocktail d’ouverture offert par la Mairie. Certains d’ailleurs rappellent avec satisfaction la cohĂ©rence de l’action municipale en matiĂšre de revalorisation de l’identitĂ© niçoise puisque lors des rĂ©ceptions offertes par la Mairie de Nice ce sont toujours des spĂ©cialitĂ©s locales qui sont proposĂ©es. 33 On estime aujourd’hui Ă  entre 5 % et 10 % la proportion des Niçois de souche, c’est-Ă -dire les desc ... 35Le dĂ©partement des Alpes-Maritimes a subi, depuis les annĂ©es 1960, des bouleversements extrĂȘmement rapides et profonds qui ont radicalement reconfigurĂ©, et les paysages, et le tissu social tourisme, immigration, urbanisation massive ont fait se succĂ©der des phases qui ont menĂ© Ă  la dĂ©structuration quasi totale des sociĂ©tĂ©s locales, rurales aussi bien qu’urbaines et Ă  la mise en minoritĂ© relative des populations de souche33, faisant de plus en plus craindre pour la survie de la spĂ©cificitĂ© niçoise » Raybaut, 1979, p. 397. 34 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. 36DĂšs lors, manger niçois s’inscrit dans une logique d’action multidirectionnelle oĂč il s’agit de faire rempart, de rĂ©sister Ă  ce que certains ici appellent l’invasion » de la rĂ©gion, de tenir les autres Ă  distance, et peut-ĂȘtre mĂȘme de les Ă©vincer de certains cercles sociaux, et de certaines instances politiques ; comme une façon de redresser une frontiĂšre entre nous » et eux », et de matĂ©rialiser un entre soi », une connivence vĂ©cus au quotidien et une similitude de passĂ©s et de destins. Mais il s’agit aussi de se dĂ©marquer et d’affirmer sa singularitĂ© par rapport Ă  l’image, fortement mĂ©diatisĂ©e, d’une cuisine provençalo-mĂ©diterranĂ©enne jugĂ©e par trop homogĂ©nĂ©isatrice et dans laquelle le particularisme niçois se trouve noyĂ© Avant mĂȘme le changement de millĂ©naire, on s’est souvent demandĂ© comment cette tradition culinaire pouvait se distinguer et se faire respecter dans le concert des thĂ©matiques »provençale et »mĂ©diterranĂ©enne qui racolent aujourd’hui le monde entier »34. 35 Ainsi que des manifestations rĂ©centes liĂ©es Ă  la guerre en Irak viennent encore de le rappeler de ... 37Mais manger niçois ne s’inscrit pas seulement dans une dynamique dĂ©fensive. C’est aussi, pour certains, une arme offensive, et d’autant plus facile Ă  mobiliser qu’elle paraĂźt anodine et dĂ©nuĂ©e d’enjeux. Qui se mĂ©fierait d’un pan bagnat, pourrait-on dire ? On sait le pouvoir que porte l’image de certains plats ou produits alimentaires35, et c’est avec une parfaite maĂźtrise de ce pouvoir que certains plats emblĂ©matiques sont mobilisĂ©s dans la contre-attaque. Ainsi, on n’hĂ©site pas Ă  dĂ©noncer l’agression que reprĂ©sente l’introduction, pour ne pas dire l’intrusion, de la world food jusqu’au coeur du bastion niçois, mais c’est en se positionnant d’égal Ă  Ă©gal — Avec le pan bagnat, on concurrence le hamburger quelque part » — et sur le mode de la dĂ©rision que la riposte se fait Figure 2. La cuisine niçoise, c’est aussi une cuisine qui, de plus en plus, parle nissart car, si le pan bagnat n’a jamais Ă©tĂ© traduit en français et est parvenu ainsi Ă  la notoriĂ©tĂ©, c’est le plus souvent sous leur nom nissard d’origine que l’on retrouve aujourd’hui tourta de blea, bagna cauda, estocaficada, etc. sur les cartes des restaurants et les vitrines des boulangers et traiteurs, rajoutant ainsi Ă  la nissardisation » du paysage visuel et sonore niçois. 38Alors, au mĂȘme titre que parler nissart, manger nissard aujourd’hui est, non seulement un acte de communion Ă  un mĂȘme culte, un acte de reconnaissance entre semblables, mais aussi un acte militant, voire de rĂ©sistance, qui traduit un dĂ©sir de puretĂ© des origines dans une SociĂ©tĂ© et un espace durement malmenĂ©s. 36 Le MĂ©morial du pays niçois, op. citĂ©, p. 48. 37 Le "comtĂ© de Nice”, pĂ©riodiquement agitĂ© par la "tentation autonomiste", n’échappe pas Ă  ce mouveme ... 39Ainsi, parce qu’elle matĂ©rialise un lien exclusif entre le territoire et la culture du comtĂ© de Nice historique, la cuisine est, elle aussi, mobilisĂ©e pour participer Ă  la mise en lecture de l’identitĂ© niçoise. Elle contribue Ă  la dĂ©monstration et Ă  la revendication d’un territoire ayant ses particularitĂ©s, son propre fonctionnement, un territoire oĂč l’on n’est pas vraiment dans le Midi, ni tout Ă  fait en Ligurie et pas encore en PiĂ©mont »36. Elle s’insĂšre dans un systĂšme de reconnaissance — du dehors — et dans un systĂšme d’appartenance — du dedans — et sert de point d’appui Ă  la dĂ©monstration de la preuve de la spĂ©cificitĂ© niçoise Ă  l’heure oĂč, dans toute l’Europe, les revendications rĂ©gionalistes, voire autonomistes, reprennent de la vigueur et oĂč la redĂ©finition des entitĂ©s territoriales, encouragĂ©e en particulier par la politique transfrontaliĂšre europĂ©enne, permet de redessiner les contours des territoires vĂ©cus37. 40Cuisine et identitĂ© semblent, peut-ĂȘtre plus que jamais, indissolublement liĂ©es ici. La cuisine niçoise, menacĂ©e dans son authenticitĂ© et sa spĂ©cificitĂ©, a besoin d’une dynamique identitaire forte pour y puiser les voies et raisons de sa pĂ©rennitĂ©, et l’identitĂ© niçoise se nourrit de la spĂ©cificitĂ© de la cuisine niçoise et des valeurs et images qu’elle vĂ©hicule pour s’affirmer et prouver sa lĂ©gitimitĂ©. Mais la question est de savoir si cette Ă©conomie » pourra rĂ©sister aux multiples pressions et enjeux qui prennent corps dans cet espace convoitĂ© et en mutation accĂ©lĂ©rĂ©e et garantir la pĂ©rennisation d’une vraie culture au quotidien ou bien si, faute de forces vives, d’objets et de lieux concrets de l’exercice de cette culture, c’est Ă  sa folklorisation » et conversion en artefact touristique que la cuisine niçoise est, lĂ  comme ailleurs, condamnĂ©e. Àl’occasion du 10Ăšme anniversaire de l’accession au pouvoir du Prince Albert II, “EnquĂȘte Exclusive” propose une immersion exceptionnelle et inĂ©dite dans les coulisses de la
Jeux concours Gagnez vos invitations pour l'une des soirĂ©es du Festival Tarbes en Tango Gagnez vos invitations pour une soirĂ©e spectacle avec une nuit d'hĂŽtel pour deux au chĂąteau de la Garrigue France - Monde NorvĂšge une touriste française blessĂ©e par un ours blanc Rappel de produits des boĂźtes de Tripous vendues en Occitanie rappelĂ©es pour un dĂ©faut d'Ă©tanchĂ©itĂ© Éducation Accueil de loisirs zoom sur le dispositif du Grand Montauban CollĂšge Jean de Prades et l’AntiquitĂ© prĂšs d’ici D’une info Ă  l’autre Les ados artistes dĂ©corent le stade Les ados du Point Jeunes ont construit une marionnette gĂ©ante Les Ă©coliers ont créé des nichoirs de chauves-souris Plein d’animations au mois d’aoĂ»t Souvenir d’un triathlon aquatique... Ă  Saissac Tarn Nous avons peur de ne plus pouvoir instruire nos enfants Ă  la maison » Tarn dĂ©but de chantier Ă  Aussillon pour rĂ©unir deux Ă©coles Ă  la rentrĂ©e Un mois de juillet riche en animations au centre de loisirs Un sĂ©jour inoubliable Une journĂ©e avec la caravane du sport pour les copains d’Augustin Environnement Aude les satellites face aux inondations Campagne de capture des chats "libres" Des inquiĂ©tudes pour le CĂ©lĂ© Entre vallĂ©e et gorges, deux tronçons, deux ambiances Eteindre l’éclairage public les mesures Ă  venir Mauroux les ombriĂšres agrivoltaĂŻques soulĂšvent le mĂ©contentement Toulouse quelques intrĂ©pides se risquent Ă  la baignade au lac de la RamĂ©e Villes et villages fleuris 28 laurĂ©ats dĂ©partementaux Animaux BĂ©luga dans la Seine quelles sont les chances de survie du cĂ©tacĂ©, dont un transport vers la mer est prĂ©vu ? Lot la boutique Ă©phĂ©mĂšre en faveur du refuge a rouvert ses portes au cƓur de Figeac Ours des PyrĂ©nĂ©es Effarouchement de l'ours en AriĂšge la pratique sera-t-elle suspendue dans six nouvelles estives ? Ours des PyrĂ©nĂ©es aprĂšs Ustou, d'autres estives de l'AriĂšge interdites d'effarouchement ? International Costa Brava les coupures d'Ă©lectricitĂ© se multiplient en pleine canicule Gaza l'unique centrale Ă©lectrique redĂ©marre aprĂšs une trĂȘve entre IsraĂ«l et le Jihad islamique Gaza une premiĂšre nuit calme malgrĂ© une trĂȘve fragile signĂ©e entre IsraĂ«l et le Jihad islamique Royaume-Uni l'ampleur "inquiĂ©tante" des fouilles Ă  nu sur les mineurs par la police londonienne choque les autoritĂ©s VIDEO. Gaza c'est quoi le DĂŽme de fer, cette installation qui permet Ă  IsraĂ«l d'intercepter les missiles palestiniens ? VIDEO. À Cuba, la foudre frappe un dĂ©pĂŽt pĂ©trolier et provoque un gigantesque incendie Guerre en Ukraine Centrale nuclĂ©aire bombardĂ©e en Ukraine le Kremlin accuse Kiev et met en garde contre des "consĂ©quences catastrophiques" Guerre en Ukraine attaquer une centrale nuclĂ©aire "est une chose suicidaire" dĂ©nonce le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'ONU Guerre en Ukraine bombardements "suicidaires", attaque stratĂ©gique... Quatre questions sur la situation Ă  Zaporijia Guerre en Ukraine mais oĂč va le Razoni, premier convoi de cĂ©rĂ©ales ukrainien depuis le dĂ©but du conflit ? Justice La justice marocaine se dit favorable Ă  l'extradition du Français SĂ©bastien Raoult aux États-Unis Marseille un homme blessĂ© par balle puis Ă©crasĂ© par ses agresseurs Outrage et menaces sanctionnĂ©s Photos dĂ©nudĂ©es selon une Ă©tude, 75% des 13-25 ans ont dĂ©jĂ  envoyĂ© des clichĂ©s d’eux-mĂȘmes RodĂ©o urbain Ă  Pontoise ce que l'on sait du grave accident qui a griĂšvement blessĂ© une fillette de 10 ans MĂ©tĂ©o Canicule MĂ©tĂ©o France place quatre dĂ©partements en vigilance orange, le Sud Ouest Ă  nouveau touchĂ© Retour des fortes chaleurs quelles tempĂ©ratures sont prĂ©vues chez vous cette semaine ? Canicule et fortes chaleurs Canicule en Espagne, le bilan humain dĂ©passe les 1 000 morts pour le mois de juillet Canicule le Tarn bascule en vigilance jaune Ă  partir de ce lundi Canicule pourquoi la nouvelle vague de chaleur qui s'abat sur la France s'annonce pire que la prĂ©cĂ©dente Lot Ă  Cahors, les achats de ventilateurs plĂ©biscitĂ©s par rapport aux climatiseurs fixes Politique Budget 2023 "Hausse historique" des crĂ©dits pour l'Education nationale, le Travail et les SolidaritĂ©s Emmanuel Macron en short et en t-shirt, il a passĂ© son dimanche sur l'Ăźle de Porquerolles La hausse de certains tarifs de l’agglo Foix-Varilhes critiquĂ©e Le dĂ©putĂ© Laurent Panifous a rencontrĂ© Olivier Blanco, le directeur du SDIS Les autres projets de la municipalitĂ© SĂ©curitĂ© Castres le chien Perpi » est passĂ© de la rue Ă  l’équipe cynophile de la gendarmerie Le fauchage des routes dĂ©partementales suspendu RodĂ©os urbains GĂ©rald Darmanin annonce un renforcement des contrĂŽles aprĂšs l'accident dans le Val-d'Oise RodĂ©os urbains la mĂšre de la petite fille fauchĂ©e Ă  Pontoise tĂ©moigne et demande justice RodĂ©os urbains le pronostic vital d'un motard engagĂ© aprĂšs un accident en gironde SociĂ©tĂ© "La question de l’eau va ĂȘtre cruciale" Autour du ChĂȘne Canicule quelques nuits de fraĂźcheur Ă  l’hĂŽtel DĂ©couvrir le patrimoine religieux DĂ©pĂ©nalisation de l'homosexualitĂ© le sĂ©nateur PS de l'HĂ©rault demande une "rĂ©paration" pour les personnes condamnĂ©es Gens du voyage le maire de Fenouillet durcit le ton Hommage aux martyrs de Trassanel Infirmier Ă  domicile passionnĂ© de foot ! Jardiner, bricoler, oui mais attention au bruit Le Labuire a fait son effet Le chantier des Forges de Niaux achevĂ©, place Ă  l’usine du futur Le festival ? C’était la folie ! Le magasin de cycles Giant ouvre ses portes demain Le programme des messes du mois d’aoĂ»t Les chasseurs se mobilisent L’expo fait le plein d’artistes PODCAST. Réécoutez tous les Ă©pisodes de notre sĂ©rie "Parlons sexe" RodĂ©o urbain Ă  Pontoise un homme de 18 ans mis en examen et placĂ© en dĂ©tention Une journĂ©e inoubliable en compagnie des bisons Une petite maison originale Ă  dĂ©couvrir vers Scaliger À Rocamadour, un champion de confitures Associations Cette association met l’anglais Ă  la portĂ©e de tous De la peinture au livre Le dernier des "Mardis de la Circulade" Le programme de la fĂȘte de la Saint-Laurent À la Maison des associations, les bĂ©nĂ©voles font leurs cartons Énergie Saine poursuit son chemin avec opiniĂątretĂ© Social Bouillotte et Chaudron Animation et lien social Caillavet un concert lyrique Ă  l’église de Las le 10 aoĂ»t Collecte de sang 137 donneurs Ă  Firmi CommĂ©moration "Souvenir de Lorry-lĂšs-Metz" France Services a ouvert ses portes Le CTSC se jette Ă  l’eau Les Occitalens solidaires et rĂ©actifs sur tous les fronts ! Les mille et un dĂ©fis de Quentin 1 Petits cailloux petits toutous au marchĂ© Un cadeau de Montauban pour le jumelage Un chĂšque pour le sport Ă  l’hĂŽpital Vic-Fezensac don du sang Ă  la salle polyvalente les 10 et 11 aoĂ»t Voulez-vous adopter des poules ? Terrorisme Il y a 40 ans, l'attentat de la rue des Rosiers Ă  Paris le seul suspect arrĂȘtĂ© clame toujours son innocence Vie pratique - conso Cette entreprise propose de lutter contre le gaspillage alimentaire en nous conviant Ă  manger
 des os de poulet ! DECRYPTAGE. Hausse des prix pourquoi les courses vont coĂ»ter encore plus cher Ă  la rentrĂ©e ImpĂŽts reste Ă  payer, prĂ©lĂšvement Ă  venir... tout savoir sur l'avis d'imposition que vous avez reçu cet Ă©tĂ© La clique des sapeurs-pompiers fĂȘte ses 60 ans Les tablĂ©es gourmandes au cƓur de la citĂ© licĂ©roise REPORTAGE. Pouvoir d'achat en vacances "Ici dans le Sud, les fruits sont plus chers que chez nous !" Rappel de produits une tomme de brebis Franprix rappelĂ©e pour cause de listeria Épargne retraite 5,4 milliards d'euros oubliĂ©s
 et si une partie de cette cagnotte vous appartenait ? Culture et loisirs Aveyron 20 000 spectateurs pour les 40 ans du spectacle "Hier un Village" Ă  Flagnac Blue Jazz et aligot pour le Jeudi de l’étĂ© de RTV 46 Des centaines de joueurs attendus pour le festival de tarot Ă  Albi du 13 au 20 aoĂ»t Animations Ateliers sur le changement climatique Conduire une locomotive avec RĂȘve et magie du rail C’est l’affluence aux "Mercredis de l’Arget" Gers partez sur les traces des chauves-souris, le 11 aoĂ»t Ă  Auch Le programme du fitness club dĂ©voilĂ© Ă  Conques-sur-Orbiel Le village renoue avec les aubades Les bienfaits de la sophrologie avec Sophie Chauvy Les Ă©coliers Hongrois aiment la France Nogaro cinq jours de festivitĂ©s Ă  venir Observer les Ă©toiles Ă  Bouconne Parties de pĂ©tanque et marchĂ© Ă  l’espace Collin Plein d’animations au mois d’aoĂ»t Rendez-vous numĂ©riques Ă  la mĂ©diathĂšque S’éclater en famille en Lomagne Une fin d’étĂ© trĂšs zen grĂące Ă  un stage de Qi gong Visite guidĂ©e au seuil de Naurouze Visitez Lavaur et la cathĂ©drale la nuit C'est l'Ă©tĂ© C'est l'Ă©tĂ© en Lot-et-Garonne succĂšs des "JeudĂźnes en musique", le marchĂ© gourmand de Colayrac Danielle Larrey perpĂ©tue, avec passion, la tradition familiale de la carte postale CinĂ©ma Carnet noir la star du film "Grease", Olivia Newton-John, meurt Ă  l'Ăąge de 73 ans Chronique religieuse d’un village du Lot CinĂ©ma la 4e Ă©dition du Little films festival continue Fin de semaine au frais avec CinĂ© Bor Le cinĂ©ma joue la carte jeunes Les actualitĂ©s du "Liberty" Expositions Conjugaison musique-peinture au couvent Des tableaux "so british" Ă  Sainte-Marie-de-Campan Des Ɠuvres d’art pour un ouvrage d’art Ă  Chalabre Eauze. Une exposition Ă  dĂ©couvrir Ă  la chapelle St-Jacques jusqu’au 21 aoĂ»t Estivales Lagorre l’art et l’expression Exposition les chrĂ©tiens d’Orient Fleurance toute une journĂ©e "Culture et Art" en plein air le 28 aoĂ»t Les paysages de solitude de MichĂšle QuĂ©va Montaut-les-CrĂ©neaux Christian Joubert expose Ă  la galerie "Cap Montaut" Poterie et photographie, deux nouvelles expos Ă  la galerie Une expĂ©rience photographique aquatique inĂ©dite pour les adolescents FĂȘtes et festivals C’est le retour des grandes fĂȘtes de BĂ©quin ! Embarquez pour le Costa Rica ! Festiv Agri de l’art de cultiver la convivialitĂ© Festival d'astronomie de Fleurance l’interaction entre science et politique vue par CĂ©dric Villani Gers lancĂ©, le premier Festival du Film de Fleurance veut rendre les sciences encore plus accessibles LagardĂšre le mondial d’escargots est de retour avec la fĂȘte locale Le Vrai Repaire Festival de retour Le festival du Rouergue fait son grand retour Le marchĂ© de producteurs est ouvert au PrĂ©-Lombard Le quintette Pentagone rĂ©vĂšle son identitĂ© musicale Ă  Lavardac Le village d’Anglars rassemblĂ© pour un moment de fĂȘte Le village en fĂȘte Lectoure la FĂȘte du melon de Lectoure approche Les Colombini, famille d’accueil pour les artistes du Festival de Pujols Les Rencontres de Maubourguet Les villages en fĂȘte MarchĂ© de nuit au Foirail une expĂ©rience positive OĂč aller ce lundi ? Presque 300 pĂ©tanqueurs pendant la fĂȘte Retour du 15 aoĂ»t et ses 4 jours de fĂȘte Samatan la fĂȘte locale a rencontrĂ© un succĂšs incontestable Toutes les actualitĂ©s sur la commune Trois jours de festivitĂ©s au village Ventriglisse et rando de voitures Ă  Sainte-Alauzie Villefranche-de-Rouergue saut en parachute, parc aquatique... que faire cette semaine ? Vivien fait ses premiers pas de DJ autonome MarchĂ©s Au fil des Ă©tals du marchĂ© nocturne Les marchĂ©s de producteurs de Pays garnissent la place du Griffoul le mardi Patrimoine Cerac stages pour enfants et expositions cet Ă©tĂ© FĂȘte du battage aux Forges de PyrĂšne La Via Ferrata Ă  Mazamet la belle expĂ©rience La luge, le kart, le VTT, la randonnĂ©e pour un Ă©tĂ© Ă  Guzet Le Science Tour des PyrĂ©nĂ©es arrive Le foirail, un lieu prisĂ© des Espalionnais et des visiteurs Le hameau de Prexempeyre, une histoire mouvementĂ©e Le livre du centenaire des Vaillants d’Ossun est lĂ  un puits de mĂ©moire pour le village Le moulin du Cugarel est au chĂŽmage technique Loubens-Lauragais dĂ©couverte aux lampions L’Église du SacrĂ©-CƓur de Lourdes, le remodelage d’une GĂ©ante Promenons-nous dans les rues place Ă  Salvador Allende REV prĂ©pare la rentrĂ©e À la dĂ©couverte du musĂ©e du Pays Rabastinois ChĂąteaux Tarn le chĂąteau de Garrevaques, sauvĂ© in extremis de la destruction, cultive l’art de vivre Ă  la française Spectacles Anne Roumanoff a fait un vĂ©ritable tabac aux Abattoirs Au Chat BarrĂ© de Fontiers-CabardĂšs, la fĂȘte continue DĂ©jĂ  la fin de l’étĂ© pour Les Pastourelles Festival LĂ©a Hennino et son alto sur tous les fronts SoirĂ©e cinĂ©ma en "plein air" Concerts Aude avis de coup de vent au Festival d'orgue de Narbonne ce soir... Chico et les Gypsies avaient mis la FĂȘte des Vins sur orbite Comme une cathĂ©drale Ă  ciel ouvert Concert et exposition estivale au Marestaing FĂȘte du cassoulet J-9 JĂ©rĂŽme Anthony La samba s’invite Ă  la cafetiĂšre La samba s’invite Ă  la cafetiĂšre Lass aux Terrasses du Puy Les compagnons de la musique aux Estivales Nicolas Roger aux Nocturnes piĂ©tonnes Paola VĂ©ra Trio Ă  l’abbaye de Villelongue de Saint-Martin-le-Vieil Pluie d’étoiles Ă  l’abbaye-Ă©cole Un concert Ă©poustouflant avec Bernard Becker Théùtre "Noce de rouille, dĂ©but de l’embrouille !" Album de famille du rire aux larmes Ă  Bonaguil Du theĂątre en musique Ă  la Fourdonne Fleurance auteur d’une vingtaine de piĂšces de théùtre, Jean-Éric Bajolle de retour aux sources Musique Lectoure un air de Louisiane avec le groupe Capt’ain Bayou Sa chanson spĂ©cialement Ă©crite pour le CO monte en gamme VIDEO. Les Oiseaux de trottoir, un orchestre qui se balade Ă  vĂ©lo, font Ă©tape en AriĂšge AĂ©ronautique ENTRETIEN. Concorde L’avion le plus merveilleux des 50 derniĂšres annĂ©es » Successeur du Concorde l’avion supersonique est-il encore pertinent ? Agriculture "Ô moulin Ă  lĂ©gumes" Des mesures pour Ă©conomiser l’eau Encore une annĂ©e difficile pour la rĂ©colte de nashis Ă  Cornebarrieu L’agricultrice Sarah Singla dans une sĂ©rie-documentaire sur Arte VIDEO. Lot-et-Garonne une rĂ©colte des prunes prĂ©coce et peu quantitative Commerces Des retraitĂ©s formidables Muriel, depuis 30 ans sur la place Decazes Panier minute de fruits et lĂ©gumes de producteurs Un restaurant pour se dĂ©tendre Emploi Gimont la compagnie La Langue Écarlate recrute un Service Civique La RĂ©gie de quartiers, prĂ©cieux dispositif du vivre-ensemble États-Unis cette entreprise de matelas recrute des dormeurs professionnels Énergie Canicule cinq centrales nuclĂ©aires, dont Golfech, autorisĂ©es Ă  rejeter des eaux plus chaudes dans les cours d'eau Tourisme AoĂ»t fera-t-il oublier un mois de juillet "au ralenti" ? AriĂšge prochains travaux en vue au palais des ÉvĂȘques de Saint-Lizier Estipouy ils ont tout quittĂ© pour le domaine d’Escapa il y a 15 ans Lot-et-Garonne rencontre avec JĂ©rĂ©mie Laborde, raconteur du musĂ©e Michel Goma Ă  Moncrabeau Tarn. Les touristes Ă©trangers de retour en terre tarnaise. Faits divers Bienvenue Ă  Maya Canal deux Ă©cluses sabotĂ©es dans la nuit PV Ă  l'Ă©tranger Italie, Espagne, Portugal... ces pays europĂ©ens qui feront suivre votre amende jusqu'en France Tarn-et-Garonne un sexagĂ©naire bloquĂ© sur la via ferrata du Roc d'Anglars Un poteau Ă  terre depuis 8 mois Une fillette de 3 ans griĂšvement blessĂ©e par un motard Ă  SorĂšze dans le sud du Tarn Vacances en Catalogne attention Ă  la nouvelle arnaque au pĂ©age et sur les aires d'autoroute Incendies Aveyron un feu de sous-bois aux Albres, 20 hectares dĂ©truits En Aveyron et en LozĂšre, un important incendie ravage 320 hectares Incendies en Dordogne les deux feux sont dĂ©sormais fixĂ©s, prĂšs de 90 hectares brĂ»lĂ©s SantĂ© Association Amassat ateliers du mois d’aoĂ»t Chaleur sinusites, crampes, maux de tĂȘte
 pourquoi dormir avec la climatisation ou un ventilateur peut ĂȘtre dangereux Enfants bouger pour s’adapter Ă  un monde plus chaud Haute-Garonne dans les hĂŽpitaux de Saint-Gaudens et de Luchon, on garde le masque HerpĂšs protĂ©gez-vous du soleil La maison de santĂ© propose un soutien aux aidants La maison de santĂ© propose un soutien aux aidants Nouvel hĂŽpital le dĂ©pĂŽt du permis de construire est actĂ© BeautĂ© Exfoliant naturel, le cafĂ© est aussi un alliĂ© anti-Ăąge Ă  ne pas nĂ©gliger Siren eyes, sleepy eyes ou doe eyes ces astuces TikTok promettent de changer la forme de vos yeux Psycho- Sexo Canicule quatre conseils pour garder une vie sexuelle active malgrĂ© la chaleur Pour prendre soin de votre santĂ© mentale, faites le strict minimum au travail Auto/Moto VIDEO. Moto GP fracture du talon pour Aleix Espargaro aprĂšs sa chute impressionnante Ă  Silverstone Autres sports Au gabarit Calviac – BĂ©teille, plus qu’un titre La victoire pour JĂ©rĂ©my PĂ©brel et Michel Loubet du Vigan Le Tournoi de Maubourguet au "Som Pelote" Sur la terre brĂ»lante, le motocross a fait sensation Tir Ă  l’arc carton plein pour les archers du Dadou Cyclisme AprĂšs 2 ans d’absence, la VĂ©lotoise retrouve le succĂšs Cyclisme Julian Alaphilippe engagĂ© sur le Tour de l'Ain ce mardi, derniers rĂ©glages avant la Vuelta Gilbert Duclos-Lassalle "EspĂ©rons une Ă©dition 2023" La 9Ăš Ă©dition des 100 bornes de Bouconne fin aoĂ»t Le CritĂ©rium de Quillan reprend sa route, Alaphilippe espĂ©rĂ© au dĂ©part Football Ballon d'Or 2022 tout ce qu'il faut savoir sur la nouvelle formule de l'Ă©vĂ©nement alors que les 30 nominĂ©s sont dĂ©voilĂ©s ce vendredi Football le PSCF et le SGF s’allient pour crĂ©er les Isardes Football une formation obligatoire sur le consentement pour les joueurs de Premier League Justice "Responsable d'une multitude de violences physiques comme psychologiques", Ryan Giggs dĂ©crit comme un compagnon violent Ă  son procĂšs Justice Ryan Giggs, ancienne star de Manchester United, risque jusqu'Ă  cinq ans de prison Ligue 2 Rodez tient sa nouvelle recrue en dĂ©fense Occasion manquĂ©e pour Pierre Bardy Sereine assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale Ă  l’ESCA VIDEO. Football l'accueil glacĂ© du Camp Nou pour Martin Braithwaite, l'ancien joueur du TFC VIDEO. Football la frappe du milieu de terrain d'IsmaĂŻla Sarr fait mouche ! Ligue 1 TFC "Je veux continuer Ă  jouer" lance le gardien toulousain Maxime DupĂ©, soumis Ă  la concurrence de la recrue Kjetil Haug VIDEO. Ligue 1 34 buts marquĂ©s lors de la premiĂšre journĂ©e, du jamais vu depuis 45 ans ! PĂ©tanque Lot-et-Garonne retour sur les 12 heures boulistes, le marathon de Montesquieu Nouvelle dĂ©monstration de Jean-Marc Foyot et des siens en finale, au bout de la nuit ! Rugby Ă  XV "MĂȘme avec une Ă©quipe amoindrie on peut aller chercher ce genre de victoire" Gers. Rugby les joueurs de l’EAB-XV enfilent le bleu de chauffe. Match de gala entre Fleurance et le TPR La jeunesse triomphante Le format sur deux jours renouvelĂ© en 2023 ? Les "Rouge et Noir" veulent parfaire leur identitĂ© L’USR se met au diapason du rugby fĂ©minin L’école de rugby, fiertĂ© de Laroque-Timbaut Rugby l'ancien joueur du Stade Toulousain Gareth Thomas accusĂ© d'avoir transmis le VIH Ă  un ex partenaire "de maniĂšre trompeuse" SJAO XV bientĂŽt la reprise Serge Pinto "Nous avons vu l’éclosion des jeunes joueurs" Rugby Ă  XV - Amateurs Gimont. Rugby des news de Louis-Ufferte La saison vient de commencer Les "sang et or" se sont retrouvĂ©s pour la reprise des entraĂźnements RCM rugby les entraĂźnements ont repris Rugby Yoann Azemar, seul responsable du centre de formation Top 14 VIDEO. Rugby pour ce geste dangereux, Will Skelton, le joueur du Stade Rochelais, est suspendu six semaines Tennis Tennis un an aprĂšs, Serena Williams retrouve le chemin de la victoire Ă  Toronto Tarbes un dĂ©pĂŽt d'encombrants avenue Aristide-Briand Hautes-PyrĂ©nĂ©es 374 appels en six mois... privĂ© de ses filles, il harcĂšle la mĂšre et son nouveau conjoint Hautes-PyrĂ©nĂ©es le colonel Pierre Simon prend le commandement du groupement de gendarmerie Tarbes en tango signe son grand retour du 13 au 21 aoĂ»t Montgaillard Les FĂȘtes des Truca TaoulĂšs dans les starting-blocks Hautes-PyrĂ©nĂ©es deux amis de longue date se battent Ă  Tarbes, l'un d'eux assure que l'autre lui a roulĂ© dessus avec sa voiture Hautes-PyrĂ©nĂ©es une BagnĂ©raise placĂ©e en garde Ă  vue pour violences conjugales Un concert pour la reforestation du massif landais girondin avec Alternatiba47 Canicule en Lot-et-Garonne Le dĂ©partement placĂ© en vigilance orange Un demi-siĂšcle que la magie opĂšre, Nadau va enflammer Lavardac Accident grave sur l'autoroute A62 prĂšs d'Agen prĂšs de trois heures ont Ă©tĂ© nĂ©cessaires pour dĂ©sincarcĂ©rer une femme Lot-et-Garonne "J'ai vu une fille en soutien-gorge se faire taper, elle avait du sang partout..." le tĂ©moignage glaçant d'un voisin Lot-et-Garonne un feu dans un appartement, un homme extrait du brasier est dĂ©cĂ©dĂ© Éboulement dans les PyrĂ©nĂ©es-Orientales "Un bruit Ă©norme"... Le blessĂ© grave est un coureur du Lot-et-Garonne, un tĂ©moin raconte
Ilconserve le tĂ©moignage de l’histoire du tableau, de Saint-Chamant, de la pĂ©riode rĂ©volutionnaire et de la dĂ©votion mariale. On trouvera, dans la Revue de la Haute-Auvergne (2013, tome 2), un article de Mmes Breuil-Martinez et Bida sur cette Ɠuvre, son contexte et sa restauration. Le prĂ©sent texte s’en inspire trĂšs largement ;
InfosDiffusionsCastingRĂ©sumĂ©Monaco est, aprĂšs le Vatican, le deuxiĂšme plus petit État indĂ©pendant du monde. EmblĂšme du Rocher et garant de sa prospĂ©ritĂ©, la famille princiĂšre fascine le monde entier. C'est cet univers trĂšs exclusif que des camĂ©ras proposent de dĂ©couvrir, en suivant au plus prĂšs le prince Albert II et la princesse CharlĂšne, mais aussi les coulisses des grands Ă©vĂ©nements de la PrincipautĂ©. Car Ă©tĂ© comme hiver, Monaco est en Ă©bullition. ÉvĂ©nements mondains, culturels et sportifs rythment les saisons des MonĂ©gasques. L'Ă©quipe du magazine invite Ă©galement Ă  pĂ©nĂ©trer dans les coulisses du Palais oĂč 250 personnes travaillentGenreMagazine - SociĂ©tĂ©AnnĂ©e de sortie2016AvecAndrĂ©a RiedingerInfos supplĂ©mentaires—Avis des internautes 9Vous avez aimĂ© ce programme ?
. 41 50 86 480 136 366 179 322

dans les coulisses du palais de monaco